(Rimouski) Québec solidaire promet la création d’un « nouveau modèle de micro-CPE » de 8 à 20 places, et élargirait le réseau de garderies publiques en investissant 610 millions par année pour créer 37 000 nouvelles places.

« Les CPE, c’est le choix numéro un des parents au Québec, et si notre équipe est élue le trois octobre, ce sera priorité CPE. Un enfant, une place. On va mettre enfin en branle un grand chantier pour compléter le réseau des CPE au Québec », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse samedi dans un parc de Rimouski.

Il considère que François Legault et la CAQ ont abandonné les parents, alors que la liste d’attente pour obtenir une place en garderie est passée « de 42 000 à 52 000 ». « La CAQ était trop occupée à obséder sur les maternelles 4 ans », a pesté M. Nadeau-Dubois.

Pour son plan « PRIORITÉ CPE : un enfant, une place », il mise sur la fondatrice du mouvement Ma place au travail, Myriam Lapointe-Gagnon, candidate pour la circonscription de Rivière-du-Loup–Témiscouata, pour donner de la crédibilité au message.

« Si de mesures comme celles-là avaient été mises en place par des gouvernements précédents, ma vie, elle aurait été complètement différente. Je n’aurais pas passé mon congé de maternité à angoisser à l’idée de ne pas pouvoir terminer mes études faute d’une place en garderie, je n’aurais pas eu besoin de fonder Ma place au travail », a-t-elle affirmé.

Familles en crise

Peut-on s’arrêter juste un instant pour réaliser que derrière chaque place, il y a une famille en crise en ce moment. 52 000 familles en crise à la grandeur du Québec. Ce n’est pas normal dans un pays riche comme le nôtre.

Myriam Lapointe-Gagnon

QS veut donc construire de nouveaux CPE, mais estime qu’il existe un « chaînon manquant » dans le réseau, « là où la quantité d’enfants ne justifie pas la création d’un CPE “régulier” et où les garderies en milieu familial ne répondent pas à la demande ».

Ce type d’organisation aura deux bénéfices. Le premier est de pouvoir s’installer dans des villages qui n’ont pas une population assez grande pour justifier la construction d’un CPE régulier. Mais le deuxième sera d’attirer les éducatrices qui ont quitté, épuisées, les milieux familiaux, mais qui seraient intéressés à travailler avec plus de soutien dans un micro-CPE, estime Mme Lapointe-Gagnon.

L’enveloppe de 610 millions est également destinée à un programme de conversion de garderies privées en CPE. « On va créer 37 000 nouvelles places en CPE. On veut également convertir le plus de garderies privées non subventionnées en CPE possible. Ce sont deux objectifs cohérents », a dit M. Nadeau-Dubois.

Blessé au bas du corps

Juste avant le point de presse, le chef parlementaire s’est « blessé au bas du corps » en descendant de son autocar de campagne, plus précisément à la cheville. Malgré la douleur, il a marché jusqu’au micro. Remis sur pied avec du « taping », il a visité le marché public de Rimouski accompagné de sa candidate Carol-Ann Kack, de sa conjointe et de son bébé.

Dans les sondages, M. Nadeau-Dubois bénéficie d’une bonne notoriété. Selon L’actualité, qui cite un sondage Léger commandé par le parti, 83 % des sondés connaissent le politicien, un taux très enviable et plus élevé que celui des autres chefs, à l’exception de François Legault. Sur le terrain, cette notoriété s’est manifestée : beaucoup de gens le reconnaissaient et allaient le saluer entre les étalages d’épis de blé d’Inde, de miel et d’ail bio.

Il complétait ainsi une grande tournée de l’Est-du-Québec, après des arrêts à Rivière-du-Loup, Bonaventure, New Richmond, Percé et Gaspé. En fin de journée, il lancera la campagne locale de Québec solidaire dans la circonscription de Marie-Victorin, à Longueuil.