Éric Duhaime a dénoncé vendredi « toute forme » de manifestation de violence venant de chaque parti, incluant le sien, durant la campagne électorale. Il appelle ses partisans à manifester leur mécontentement « de manière démocratique », en se rendant aux urnes le 3 octobre. Mais Gabriel Nadeau-Dubois croit de son côté que les électeurs sont en train de découvrir le « vrai visage » de l’équipe Duhaime.

« Je veux d’abord pour une troisième journée consécutive lancer appel au calme, condamner les manifestations de violence de toute forme, de sympathisants de tous les partis, incluant les conservateurs », a déclaré M. Duhaime, à l’issue d’une conférence de presse tenue à Lachute.

Il maintient toutefois « ce n’est pas la bonne approche dans le contexte actuel de tenter de trouver un bouc émissaire ». Jeudi, la libérale Marwah Rizqy, qui a été menacée de mort, avait accusé M. Duhaime de « canaliser la haine et la colère » dans le but de faire son entrée à l’Assemblée nationale. L’homme de 53 ans avait alors répliqué qu’il fait au contraire « partie de la solution ».

« Mes adversaires ne me feront pas passer pour un bouc émissaire. Je suis un démocrate, j’ai toujours été un démocrate. Je suis un pacifiste, j’ai toujours été un pacifiste. Je suis même allé travailler à l’étranger pendant plusieurs années dans ma vie, justement pour faire promotion de la démocratie dans des pays et des régions qui n’ont pas encore profité de cette richesse extraordinaire », a poursuivi M. Duhaime vendredi.

« Notre devoir est de calmer notre monde »

Chose certaine : M. Duhaime affirme comprendre « qu’en campagne électorale, les esprits peuvent s’échauffer ». « Je pense que comme leader, notre devoir est de calmer notre monde. Une campagne me semble au contraire un moment privilégié pour manifester notre mécontentement et notre insatisfaction, mais de manière pacifique, démocratique, avec des bulletins de vote dans les urnes le 3 octobre », a-t-il persisté.

D’ailleurs, M. Duhaime a révélé qu’il avait envoyé « plus tôt [vendredi] » un avis à tous ses candidats « pour les inciter à rester calmes, et à ne pas embarquer dans une surenchère à cet égard »

Ultimement, « c’est comme ça qu’on canalise le mécontentement et l’insatisfaction dans un endroit comme le nôtre », a poursuivi le chef du Parti conservateur. « Il faut que ça reste comme ça. Et tous les partis ont la responsabilité de s’assurer que ça reste de cette façon-là », a-t-il insisté, en appelant les partis à débattre d’abord « des enjeux » qui rejoignent réellement la population.

Le chef caquiste François Legault a également publié jeudi un appel à tous sur les réseaux sociaux concernant les menaces ayant été formulées récemment à l’endroit de candidats. Dans une courte vidéo, il a demandé « de ne pas attiser la colère ». « Ce n’est pas le Québec qu’on veut », a-t-il énoncé.

Le « vrai visage » de l’équipe Duhaime

De son côté, Gabriel Nadeau-Dubois a directement attaqué Éric Duhaime en matinée en marge d’un point de presse à Gaspé, lors de sa tournée gaspésienne. Il l’accuse de faire de la politique avec la question de la sécurité des élus. En début de semaine, M. Dhuaime a affirmé « qu’on n’a pas besoin de gardes du corps, parce que le peuple est avec nous ».

Et il croit que le chef conservateur — qui affirme que la députée libérale Marwah Rizqy a « passé une ligne » en l’accusant de canaliser la haine et la colère — devrait se regarder dans le miroir. « Je pense que l’équipe Duhaime franchit pas mal de lignes ces temps-ci. M. Duhaime aurait avantage à ne pas lancer de roches considérant la maison de verre dans laquelle il vit », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire.

M. Nadeau-Dubois estime que les controverses entourant les déclarations des candidats du PCQ ont un bon côté : elles permettent aux « Québécois de commencer à découvrir le vrai visage de l’équipe Duhaime ». « Il y a eu les guns dans les écoles, les entreprises qui devraient avoir le droit de ne pas servir certaines personnes, des déclarations climatosceptiques, pointer du doigt les médias pour le climat de violence et d’intimidation, l’avortement il y a quelques mois, la liste est longue », a-t-il ajouté.

Vendredi, le chef conservateur a réitéré n’avoir jamais été contacté par la Sûreté du Québec afin d’assurer sa sécurité, évoquant que la police a probablement évalué « qu’il n’y avait pas de menaces » contre lui et son équipe. Il est le seul chef parmi les cinq partis représentés à ne pas être protégé par des policiers. « Je ne pense que c’est à moi à décider si oui ou non je veux une sécurité », a-t-il lancé.

Abonnez-vous à notre infolettre Le bulletin électoral