(Québec) Opposé au troisième lien de la CAQ, le Parti québécois dévoile son alternative pour s’attaquer à l’enjeu de la mobilité interrives : créer une ligne de train léger entre Québec et Lévis. Le projet global, qui se rendrait jusque le secteur Lebourgneuf, pourrait coûter entre « 4 et 5 milliards », dont 3,6 milliards pour la portion entre les deux rives.

Le Parti québécois était à ce jour la seule formation à n’avoir pas encore révélé les détails de sa solution pour accroître la mobilité dans la grande région de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Le chef Paul St-Pierre Plamondon a procédé à son annonce devant la place de Paris, dans le Vieux-Québec, flanquée de son équipe de candidats de la région.

S’il prend le pouvoir, le PQ créerait une ligne de train léger de centre-ville à centre-ville, entre Québec et Lévis. Le tracé relierait également les secteurs Lebourgneuf, Vanier, Saint-Roch, ExpoCité et la colline Parlementaire à Québec au secteur Desjardins à Lévis. La nouvelle ligne de transport en commun serait longue de 15 kilomètres. C’est un lien sous-fluvial qui relierait les deux rives.

Selon le Parti québécois, sa proposition vient relier cinq pôles régionaux « majeurs » pour lesquels l’offre de transport collectif « doit être améliorée » et se « connectera parfaitement » au projet de tramway, en cours de réalisation à Québec.

Le tracé serait enfoui du secteur Desjardins à Lévis jusqu’au pôle Saint-Roch (7 kilomètres), il serait ensuite en surface jusqu’au bout du parcours (8 kilomètres). La fourchette de coûts pour l’ensemble du projet se chiffre entre 4 et 5 milliards, a fait valoir le chef péquiste. La portion sous-fluviale entre Québec et Lévis s’élève à elle seule à 3,6 milliards.

CARTE FOURNIE PAR LE PARTI QUÉBÉCOIS

« À moitié moins cher »

Un projet à « moitié moins cher » que le troisième lien du gouvernement Legault, s’est targué Paul St-Pierre Plamondon. « Ça nous permet donc d’étendre vers Lebourgneuf et structurer [l’offre] de transport », a expliqué le leader péquiste, qui s’engage à créer un bureau de projet s’il est élu au 3 octobre. « Le tunnel qu’on vous propose est probablement la voie d’avenir pour la région de Québec ».

Il prétend que la construction d’un tunnel plus court sous le fleuve pour accueillir d’un tracé de train léger aura une empreinte environnementale plus faible que le tunnel autoroutier promis par la CAQ.

« Ce n’est pas la même distance ni le même nombre de personnes desservies donc lorsqu’on entreprend des constructions qui ont toutes sortes de conséquences, on veut qu’elles soient utiles, on veut qu’elles amènent plus de solutions qu’elles n’amènent de problèmes et c’est là que le bât blesse pour le tunnel de la CAQ », a expliqué M. St-Pierre Plamondon qui était accompagné notamment par sa candidate Jeanne Robin.

« C’est beaucoup moins risqué, c’est beaucoup plus évident. En fait, ce n’est pas pour rien que le tunnel sous La Manche, c’est un train qui passe dedans et pas des voitures, parce que faire rouler des voitures en sous-terrain pendant huit kilomètres, c’est un vrai défi de sécurité, de gestion de risque », a soutenu sa candidate dans Taschereau, qui se spécialise dans les questions touchant l’urgence climatique et la mobilité durable.

Selon elle, la réalisation d’un tel projet peut se faire entre quatre et huit ans.

La CAQ a promis de construire un tunnel autoroutier au coût de 6,5 milliards qui doit miser sur une « gestion dynamique » laissant une voie au transport collectif pendant les heures de pointe. Le Parti libéral du Québec promet pour sa part de prolonger le projet de tramway à Québec vers la Rive-Sud.

Québec solidaire a dévoilé cette semaine vouloir de son côté instaurer un service rapide par bus (SRB) « du centre-ville de Lévis à l’ouest de Québec, en passant par le pont de Québec ». Le Parti conservateur d’Éric Duhaime propose une autoroute qui traverserait une partie de l’île d’Orléans pour se brancher à un nouveau pont vers Lévis. Son projet est estimé à 3 milliards.

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