(Gaspé) Québec solidaire promet un virage vers les soins à domicile et s’engage à investir 750 millions pour garantir leur accès ainsi qu’une allocation non imposable qui peut atteindre 15 000 $ par année pour les proches aidants, le tout financé en partie par l’argent destiné au Fonds des générations

« Quand je dis qu’il faut s’occuper de toutes les générations au Québec, c’est ça que je veux dire. Pendant qu’on met de côté des milliards par année, il y a des aînés abandonnés qui vivent des affaires qui n’ont juste pas d’allure. Je n’accepte pas ça », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire vendredi lors d’un point de presse en Gaspésie.

Et le Québec n’a pas le luxe d’attendre un instant pour entreprendre son virage vers les soins à domicile : il vieillit rapidement. En Gaspésie, note le candidat dans Gaspé Yv Bonnier Viger, médecin en santé publique, les aînés représenteront 40 % de la population en 2030. « Quand je regarde l’ensemble de mes voisins et mes voisines qui vieillissent et qui parfois n’ont pas les services nécessaires pour pouvoir vraiment se réaliser, oui je comprends tout à fait qu’ils aient peur de vieillir », a-t-il expliqué.

Gabriel Nadeau-Dubois fait le même constat et sent cette peur dans la population. « Je me promène sur le terrain et j’entends des phrases comme je préférerais mourir plutôt que de finir en CHSLD. C’est pas normal. […] Les aînés ont peur de vieillir abandonnés dans les CHSLD. Et honnêtement, je les comprends », a-t-il dit.

L’objectif du parti est de « doubler » l’offre de soins à domicile. Le parti déplore qu’actuellement, « plus de 45 000 personnes sont sur une liste d’attente pour recevoir des soins à domicile » et que cette liste s’allonge « depuis l’arrivée au pouvoir de François Legault ». Québec solidaire déplore que « trop de gens doivent aller piger dans leurs économies pour avoir des soins à domicile ».

Les soins à domicile seraient offerts par les CLSC et des organismes communautaires. Québec solidaire veut en même temps venir en aide aux proches aidants qui font aussi un travail essentiel pour permettre à des personnes en perte d’autonomie à rester dans leur domicile.

Vraie compensation financière

« Elles vont parfois même s’absenter de leur travail pour prendre soin de leur proche, et parfois perdre des milliers de dollars par année. Je le dis au féminin parce qu’en général ce sont des femmes qui font ce travail-là, et ce sont des femmes qui se privent de revenu », a noté M. Nadeau-Dubois. Il veut donc offrir une « vraie compensation financière pour leur travail ». L’allocation non imposable sera modulée en fonction des soins et pourra atteindre 15 000 $.

Au total, les deux mesures nécessiteraient des dépenses annuelles de près de 1,1 milliard par année. « On a de grandes choses à faire au Québec, on a de gros problèmes à régler. Se priver de milliards chaque année et voir des aînés, je ne veux pas être dégueulasse dans mes propos, mais voir des aînés vivre dans des conditions de vie épouvantable, moi je n’accepte pas ça. S’il faut suspendre les versements dans le fonds des générations pour investir enfin pour nos aînés et pour nos jeunes, bien nous, on va le faire », a martelé M. Nadeau-Dubois.

Le parti a annoncé du même souffle qu’il mettrait fin au programme de maison des aînés lancé par la Coalition avenir Québec, bien qu’il terminerait les projets qui sont déjà en chantier. Il veut plutôt se concentrer à améliorer les CHSLD déjà existants.

« Même si on fait ce virage à 180 vers les soins à domiciles, il y aurait quand même une certaine portion des aînés qui à un moment ou l’autre de leur vie devront être hébergés en CHSLD », a expliqué Gabriel Nadeau-Dubois.

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