(Trois-Rivières) François Legault demande à la Sûreté du Québec (SQ) « d’être disponible » pour les candidats de tous les partis qui sont la cible de menaces et qui s’inquiètent pour leur sécurité.

Le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a affirmé jeudi que la violence que vivent les candidats est inacceptable. Il a affirmé que « toutes [ses] pensées » accompagnaient la députée et candidate libérale dans la circonscription de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, qui a été la cible de menaces de mort.

« On ne peut pas accepter ça dans notre société, ce genre de menaces. J’aimerais qu’elle puisse rediscuter avec la Sûreté du Québec, parce que je souhaiterais qu’elle participe à la campagne, au débat démocratique qu’on va avoir et qu’on va continuer d’avoir dans les quatre prochaines semaines », a-t-il dit jeudi, débutant sa conférence de presse en envoyant un message au calme à la population.

« Je pense qu’on a tous une responsabilité de ne pas attiser la colère. Je parle des candidats, des chefs et même de la population générale. Ce n’est pas le genre de société qu’on souhaite avoir. De voir de telles menaces, il me semble que ce n’est pas le Québec qu’on aime », a-t-il dit.

M. Legault, qui est accompagné dans sa caravane électorale d’un important dispositif de sécurité, a déploré la hausse de violence qui s’observe envers les élus sur les réseaux sociaux, entre autres.

« Je suis très satisfait […] du travail de la Sûreté du Québec, je me sens en sécurité et je voudrais que ça soit le cas pour tout le monde. Que tous les candidats se sentent en sécurité. S’il y en a qui ont besoin de mesures additionnelles [il faut] que ça soit discuté », a-t-il dit.

De son côté, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon ne demande pas à ce stade que la sécurité soit renforcée autour des candidats. « Je fais confiance à la Sûreté du Québec », a-t-il soutenu. Dans une réponse offerte en anglais, il a ensuite précisé qu’il s’en remet au corps policier pour juger si une protection supplémentaire est nécessaire autour d’un politicien.

Lui-même a déjà porté plainte à la police pour des menaces reçues en ligne l’hiver dernier, à l’époque où le « convoi de la liberté » occupait le centre-ville d’Ottawa et que des manifestations avaient eu lieu à Québec. M. St-Pierre Plamondon n’a pas voulu étayer le contenu des menaces proférées à ce moment à son endroit.

« La première chose qui me tient à cœur, c’est de m’assurer que Marwah Rizqy soit en toute sécurité, en tout temps. […] Si jamais, il y a quelque chose que, nous, on peut faire au Parti québécois, en soutien, en va le faire », a-t-il assuré en marge d’une annonce à Ottawa.

Mercredi, Mme Rizqy a réclamé que le Québec débatte de la sécurité des élus et des candidats, alors qu’elle a été la cible ces derniers mois d’un individu qui menaçait son intégrité physique.

« Ça a commencé en me disant que j’avais intérêt à marcher plus vite parce que j’allais me faire tuer. À ce moment-là, c’était juste un message. Mais ça a persisté. Il a même appelé mon poste de quartier pour leur dire qu’un meurtre allait être commis, qu’ils devraient aller chercher mon cadavre. On ne savait pas d’où ça venait, c’était qui. Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai claqué des genoux comme ça », a raconté la députée libérale.

L’auteur présumé des menaces, Claude Delaney, a été arrêté et fait face à des accusations de harcèlement criminel commis entre le 1er septembre 2021 et le 25 août dernier. Il a comparu vendredi au palais de justice et a été libéré sous condition, incluant celle de ne pas s’approcher de la députée.

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Avec Fanny Lévesque, La Presse