(Ottawa) Après Jean-François Lisée en 2018, au tour de Paul St-Pierre Plamondon de rouler jusqu’à Ottawa pour souligner l’urgence du projet d’indépendance. Le chef péquiste a frappé sur le bilan caquiste qui « a mené à un résultat nul » en matière de gains face au gouvernement fédéral.

M. St-Pierre Plamondon refait le coup de son prédécesseur en arrêtant sa caravane dans la capitale fédérale, un fait qui demeure malgré tout rarissime en pleine campagne électorale québécoise. Devant la tour de la Paix, le chef du Parti québécois a biffé une à une les demandes du gouvernement Legault toutes demeurées lettre morte, selon lui.

En 2019, le premier ministre François Legault avait présenté une liste de quatre demandes au gouvernement Trudeau, soit l’imposition de la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale, l’obtention de plus de pouvoirs en immigration, l’autorisation de la déclaration unique et de ne pas contester la loi 21 sur la laïcité de l’État.

Il n’y a pas une seule demande substantielle qui a été acceptée ou soutenue par le Canada durant les quatre années [du mandat caquiste].

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

La Coalition avenir Québec avait aussi présenté en 2015 son « nouveau projet pour les nationalistes du Québec » qui comprenait 21 demandes à Ottawa.

« Est-ce qu’on veut demeurer locataires ou on est enfin prêts à devenir propriétaires ? », a lancé le chef péquiste, invitant les Québécois à ne pas devenir « des Tanguy » et à choisir la souveraineté.

Il a continué dans la même veine de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Devant l’hôpital de Gatineau, Paul St-Pierre Plamondon a déploré que le gouvernement fédéral refuse toujours de rehausser les transferts en santé, comme le demandent les provinces. « Quand il manque 6 milliards dans un système, on peut être innovateur, chercher des solutions, c’est ce qu’on fait, mais il y a un trou qui est béant », a-t-il expliqué.

Le chef péquiste était accompagné de son équipe de candidats en Outaouais, dont quatre sont des employés du CISSS de la région. Il a promis d’abolir le « temps supplémentaire obligatoire », de mettre fin au recours aux agences de placement de main-d’œuvre et de s’attaquer à l’exode des travailleurs de la santé de Gatineau vers l’Ontario, un problème de longue date dans la région.

Miser sur ses fondamentaux

Depuis le début de la campagne, le Parti québécois mise sur ses fondamentaux : la formation a choisi le thème de la langue pour ouvrir le bal, dimanche et lundi, alors que ses adversaires ont misé dès le départ sur l’inflation et le coût de la vie.

« On a complètement assumé ça pendant que les autres partis ne veulent pas parler de ça, certains partis vont même jusqu’à sous-entendre que c’est parce que ce n’est pas un vrai sujet », a lancé Paul St-Pierre Plamondon à des militants gonflés à bloc, rassemblés dans un bar de Saint-Jérôme, mercredi soir. « On s’assume, on l’a inscrit dès le premier jour : le français c’est un vrai sujet », a-t-il ajouté.

Le Parti québécois a ensuite fait campagne sur le thème de la lutte contre les changements climatiques et de la lutte contre l’inflation, mardi et mercredi.

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