(Montréal) Le Parti québécois (PQ) promet d’investir 3 milliards par année pendant sept ans pour atteindre sa cible de 45 % de réduction des gaz à effet de serre (GES) par rapport au niveau de 2010, d’ici 2030. Pour y arriver, la formation politique veut aider les Québécois à acheter un véhicule électrique en forçant la main aux concessionnaires.

Le PQ imposerait à l’industrie automobile l’obligation d’offrir un marché composé de 50 % de véhicules électriques aussi tôt qu’en 2025. Ce taux grimperait à 75 % dès 2027. La vente de véhicules neufs à essence serait interdite en 2030, soit cinq plus tôt que ce que propose la Coalition avenir Québec (CAQ).

« C’est fini l’époque où on moralise les gens qui n’ont pas d’options », a lancé le chef Paul St-Pierre Plamondon, qui a présenté mardi son plan environnemental nécessitant des investissements totaux de 21 milliards jusqu’en 2030.

L’annonce s’est déroulée à Montréal en compagnie de sa candidate dans Taschereau, Jeanne Robin, qui se spécialise dans les questions touchant l’urgence climatique et la mobilité durable.

On doit donner des options aux automobilistes, il y aura des options fortes en matière de transport collectif et il y aura désormais l’option de passer à l’électrique.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Le chef péquiste a affirmé d’entrée de jeu que « plein d’endroits dans le monde », comme en Europe, ont adopté une réglementation pour forcer la main à l’industrie automobile.

Au Québec, comme ailleurs, un acheteur peut facilement devoir attendre plusieurs mois, voire des années selon les modèles, pour acquérir une voiture électrique. Atteindre un seuil de 50 % d’ici moins de trois ans, est-ce réaliste ? Oui, assure le chef du PQ.

« Ç’a lieu partout dans le monde », a-t-il dit, affirmant que le Québec a le levier « d’un État qui impose des conditions de ce qui se vend et ce qui s’achète ».

On a une loi de protection du consommateur, on a une loi sur la qualité de l’environnement, on a le pouvoir de légiférer.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Pas question non plus d’imposer « un volet malus » sur l’achat de véhicules à essence tant que l’offre de véhicules électriques vendus n’aura pas atteint 75 %, comme prévu en 2027, et que « l’offre de transport collectif n’aura pas été suffisamment bonifiée », écrit-on dans le plan environnemental.

Le PQ promet par ailleurs de doubler l’offre de transport collectif partout au Québec d’ici 2035. Le parti rétablirait aussi la subvention de 8000 $ pour l’achat d’un véhicule électrique neuf et payerait 80 % des coûts d’achat liés à l’installation d’une infrastructure de recharge à la maison.

« Changer la vie des gens »

« On va changer la vie des gens », a lancé le chef péquiste en référence à sa série de mesures touchant le transport. C’est dans ce secteur que les réductions attendues de GES sont les plus importantes pour arriver à atteindre la cible de réduction de 45 % d’ici 2030. Le PQ a présenté un plan détaillé par secteur.

Les réductions attendues de GES atteindront 40 mégatonnes d’ici 2030, dont 42 % proviendront du secteur des transports et de l’aménagement du territoire, a-t-on promis. La grande industrie y contribuerait à hauteur de 22 %.

Le PQ promet également de réduire de 10 % les émissions de GES à l’international, en plus de sa cible au Québec. Il veut y parvenir en finançant des réductions à l’étranger et à l’extérieur du marché du carbone Québec-Californie.

En 2030, les émissions de GES devront ainsi se limiter à 44 mégatonnes d’équivalent CO2. Le PQ se fixe d’ailleurs des cibles intermédiaires en 2025 et en 2027 pour s’assurer d’atteindre ses visées.

Évaluation tous les six mois

Tous les six mois, une évaluation sera faite par secteurs d’activité où une diminution des GES est prévue et les « mesures seront ajustées, si nécessaire, en fonction de l’atteinte des objectifs ».

Le parti affirme avoir mandaté « une firme de réputation internationale », que le PQ ne peut nommer « pour des raisons de confidentialité », pour établir son plan vert.

La cible au Québec est de réduire de 37,5 % les émissions de GES par rapport au niveau de 1990, d’ici 2030. Un objectif que maintient la CAQ même si les partis de l’opposition ont haussé la mise dans la dernière année. Québec solidaire veut réduire les GES de 55 % d’ici 2030, aussi comparativement au niveau de 1990.

Le Parti québécois explique avoir choisi 2010 puisqu’il « s’agit de l’année de référence internationale » depuis Glasgow, a-t-on indiqué. Le Parti libéral du Québec a aussi dans sa ligne de mire une réduction de 45 %, mais par rapport à 1990.

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