(Québec) Les rassemblements du Parti conservateur du Québec ont attiré les foules, mais c’est peut-être parce qu’il a acheté des publicités sur Facebook pour les mousser contrairement à ses adversaires. La loi électorale interdit toute annonce payée, incluant celles sur les réseaux sociaux, durant les sept premiers jours de la campagne électorale.

Éric Duhaime a de nouveau fait salle comble dans un restaurant de Trois-Rivières mardi. La veille, c’était la même chose à Lévis. Dans les deux cas, le PCQ a dépensé quelques centaines de dollars pour que sa publication soit vue par des milliers d’utilisateurs sur Facebook.

Questionné par La Presse sur une seule publicité, celle pour le rassemblement de Trois-Rivières, l’attaché de presse du parti, Cédric Lapointe, avait indiqué plus tôt dans la journée que l’équipe du chef « ne savait pas que cette publicité avait été achetée » et qu’il n’y en avait « pas d’autres à notre connaissance ».

En vertu de la loi électorale, le parti pourrait recevoir une amende pouvant aller de 5000 $ à 50 000 $, selon la gravité de l’infraction et si la publicité a été achetée par un individu ou par une personne morale.

Pourtant une recherche dans la bibliothèque des publicités publiées sur ce réseau social permet d’en trouver trois autres, dont une qui a été diffusée aujourd’hui pour annoncer un autre rassemblement militant à Alma mercredi. Elle est désormais inactive.

Une autre publicité avec une vidéo du rassemblement tenu à Québec le 21 août et où la salle pouvant accueillir 800 personnes était à pleine capacité a été diffusée sur Facebook jusqu’au 29 août, soit le lendemain du déclenchement de l’élection. Elle aurait été vue par plus d’un million de personnes, selon les estimations du réseau social.

« On les a enlevés, a indiqué le chef conservateur, Éric Duhaime. J’ai compris qu’il y avait eu une erreur de compréhension. On pensait qu’on pouvait inviter les gens à nos activités. »

Il a plaidé qu’il utilise les réseaux sociaux depuis deux ans pour annoncer ses activités publiques. « Ce ne sont pas des montants signifiants », a-t-il ajouté.

La publicité pour le rassemblement de Québec a coûté entre 1000 $ et 1500 $, selon les données de Facebook. C’est la plus chère des quatre. Le PCQ a payé entre 500 $ à 599 $ pour l’évènement de Lévis, 400 $ à 499 $ pour celui de Trois-Rivières et 100 $ à 199 $ pour celui d’Alma.

« La Loi électorale prévoit qu’il est interdit “[d’]afficher ou [de] faire afficher sur un espace loué à cette fin, de la publicité ayant trait à l’élection” lors des sept premiers jours de la période électorale, donc du lundi 29 août au dimanche 4 septembre inclusivement », a confirmé la porte-parole du Directeur général des élections du Québec, Julie St-Arnaud Drolet.

Cette législation prévoit une seule exception pour les assemblées d’investiture. Une deuxième interdiction de publicité est prévue le 3 octobre, jour du scrutin, mais les réseaux sociaux en sont exemptés. Elle couvre seulement la radio, la télévision et les journaux.

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