(Sherbrooke) François Legault sait reconnaître les saveurs régionales. En Beauce, il met de l’avant son attachement à la « liberté ». Puis, plus d’une centaine de kilomètres plus loin, à Sherbrooke, le voilà qu’il revêt ses habits de chef de parti « pragmatique ». Des thèmes qu’il module à la vitesse des kilomètres qu’il parcourt.

La Coalition avenir Québec (CAQ) tente de ravir le 3 octobre prochain la circonscription de Sherbrooke à la députée solidaire Christine Labrie. Selon le site de projections électorales Qc125, la candidate vedette caquiste, Caroline St-Hilaire, est nez à nez face à sa principale adversaire dans la course pour gagner le siège.

Au troisième jour de la campagne électorale, mardi, François Legault s’est déplacé à Sherbrooke pour annoncer que son parti financerait la construction d’une nouvelle école d’ici 2026 pour remplacer l’école Mitchell-Montcalm, qualifiée de vétuste. L’enjeu a une résonnance régionale : La Tribune citait récemment Christine Labrie qui défendait son travail pour convaincre Québec de construire cette nouvelle école.

En point de presse, François Legault s’en est pris au chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qualifiant son parti d’idéologique. La CAQ, a-t-il dit, est au contraire un parti « pragmatique ».

« J’ai entendu au mois d’avril le chef de Québec solidaire dire qu’on ne devrait pas donner des montants aux personnes qui gagnent plus de 50 000 $ par année. Nous, […] on pense que la classe moyenne a besoin aussi d’un répit. C’est ça, la CAQ. C’est un parti qui n’est pas idéologique, c’est un parti qui est pragmatique », a-t-il dit.

L’ombre de Duhaime suit Legault en Beauce 

Plus tôt dans la journée mardi, tout comme lundi soir dans un rassemblement militant en Beauce, François Legault mettait plutôt de l’avant un nouveau mot à ses discours : « liberté ». Lors d’une rencontre avec des aînés, à Saint-Georges, le chef caquiste a affirmé sans détour qu’il comprenait la colère des citoyens envers les mesures sanitaires. « On a fait ça pour sauver des vies », leur a-t-il dit.

Dans la région de Chaudière-Appalaches, les critiques portées par le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime, semblent coller auprès d’une partie de l’électorat. Ce dernier condamne sévèrement depuis des mois les mesures sanitaires imposées par le gouvernement Legault. Selon le site de projections électorales Qc125, les candidats conservateurs talonnent les députés sortants caquistes dans les circonscriptions de Beauce-Sud et de Beauce-Nord.

« Quand on est un leader, un chef de parti, je pense qu’on a une certaine responsabilité. On ne peut pas profiter d’une crise comme celle-là pour essayer de gagner des votes avec des positions qui sont irresponsables », a dénoncé M. Legault dans une attaque visant son adversaire conservateur.

Depuis le déclenchement de la campagne électorale, dimanche, la caravane caquiste a déjà parcouru près de 1200 kilomètres. D’abord dans la région de la Capitale-Nationale, où François Legault a défendu son projet de troisième lien, puis à Jonquière, au Saguenay, où il s’est dit un fier nationaliste qui n’attend pas « le grand soir de la souveraineté » pour défendre le français et la laïcité. La circonscription est actuellement détenue par le Parti québécois.

L’autobus du chef de la CAQ arrive mardi soir dans la région de Montréal et se rendra mercredi en Mauricie.