(Québec) François Legault est un « copieur », accuse Dominique Anglade, qui lui reproche d’avoir « piqué » sa promesse d’allocation aux aînés allant jusqu’à 2000 $ par année.

« Et le plagiat, c’est une cause de renvoi », a lancé la cheffe libérale, mardi, lors d’un point de presse dans la circonscription de Louis-Hébert, à Québec.

Pour la deuxième journée de suite, les deux chefs se sont retrouvés à annoncer le même type d’engagement destiné aux mêmes électeurs. Après les baisses d’impôt, lundi, c’était un coup de pouce aux 1,3 million de personnes âgées de 70 ans et plus.

Dominique Anglade a poursuivi sa campagne en réitérant sa promesse de verser une « allocation aînés ». Cette mesure coûterait 2 milliards de dollars par année. Elle s’ajoute aux 4 milliards de baisses de taxes et d’impôt annoncées lundi et à 1 milliard d’allègements financiers que le parti annoncera plus tard dans la campagne.

Son « Plan portefeuille » atteint donc un coût total de 7 milliards par année – à tout le moins pour la première année d’un mandat.

L’allocation aînés, non imposable, atteindrait un maximum de 2000 $ pour ceux ayant un revenu annuel inférieur à 50 000 $. L’objectif est de permettre aux personnes âgées de faire face à la hausse du coût de la vie et de les aider à faire le choix de demeurer à domicile le plus longtemps possible, a expliqué Mme Anglade.

Cette allocation n’est pas nouvelle puisqu’elle avait été annoncée une première fois en novembre 2021 et réitérée lors du dévoilement de la plateforme électorale le printemps dernier. C’est ce qui fait dire à Dominique Anglade que François Legault est un « copieur ».

Car le chef caquiste a promis lui aussi mardi un soutien allant jusqu’à 2000 $ pour les 70 ans et plus, l’une des mesures de son « bouclier » pour aider les Québécois face à l’inflation.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

François Legault en Beauce, mardi

S’il est réélu le 3 octobre, le chef caquiste ferait passer à 2000 $ le montant maximal versé aux aînés (pour une personne ayant un revenu de moins de 24 195 $). L’aide maximale actuelle est de 411 $. Le montant varierait en fonction du revenu.

« Cette aide-là va être donnée à tous les aînés qui ont un revenu inférieur à 64 195 $. […] On va donner un crédit d’impôt remboursable, ça veut dire que l’on paie de l’impôt ou non, on va recevoir un montant de 2000 $ quand le revenu s’élève à moins de 24 195 $, puis [cette somme] va graduellement diminuer [entre un] revenu de 24 195 $ et 64 195 $ », a détaillé M. Legault lors d’un point de presse en Beauce.

Le revenu moyen des 70 ans et plus s’élève à près de 42 000 $ ; 47 % d’entre eux ont un revenu inférieur à 25 000 $. Selon la Coalition avenir Québec (CAQ), cette mesure coûterait 1,6 milliard annuellement.

Selon Dominique Anglade, François Legault « est obligé d’aller piquer dans le programme du Parti libéral du Québec (PLQ) pour trouver ses idées ».

Il le fait pour la troisième fois, précise-t-elle. Elle souligne que la CAQ s’est engagée à convertir en places subventionnées toutes les places se trouvant en garderies privées non subventionnées, comme l’a promis le PLQ l’an dernier. Son parti avait dévoilé sa baisse d’impôt en juin – M. Legault avait évoqué la possibilité d’une promesse en ce sens ce printemps.

Le chef caquiste a répliqué que son adversaire libérale est « à court d’arguments ». Sa sortie signifie, selon lui, que Mme Anglade est « d’accord avec le programme de la CAQ ».

Québec solidaire a également courtisé les aînés, mardi. Une partie des 22 milliards récupérés en suspendant les versements au Fonds des générations servirait à améliorer leur qualité de vie, a annoncé Gabriel Nadeau-Dubois, sans donner de précisions pour le moment.

PHOTO FOURNIE PAR LE PLQ

Frédéric Beauchemin, candidat libéral dans Marguerite-Bourgeoys

Lundi, Dominique Anglade avait présenté son Plan portefeuille en l’absence de son équipe économique, ce qui avait été largement souligné. Mardi, Frédéric Beauchemin, ex-directeur général et chef des marchés des capitaux à la Banque Scotia, l’accompagnait pour son annonce. Le candidat dans Marguerite-Bourgeoys a défendu le choix du parti de retourner 7 milliards de dollars par année aux contribuables en faisant de plus gros déficits et en repoussant le retour à l’équilibre budgétaire dans sept ans (au lieu de cinq).

« En temps de crise comme celle que l’on vit actuellement, une crise d’inflation, le rôle du gouvernement, c’est d’aider la population. Donc, on peut mettre sur les épaules du gouvernement ce fardeau-là, de façon peut-être temporaire, le temps que justement tout le monde puisse retrouver un certain équilibre face à cette crise », a-t-il soutenu. Le cadre financier du PLQ sera présenté dimanche.

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Avec Hugo Pilon-Larose et Charles Lecavalier, La Presse