(Lévis) « Une espèce d’autoroute » traverserait l’île d’Orléans pour relier les villes de Québec et Lévis, selon le tracé du troisième lien proposé par le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime. Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, l’avait accusé la veille sans le nommer de vouloir « détruire le paysage ».

« On n’arrivera pas là comme des sauvages », a assuré M. Duhaime, lundi, lors d’une conférence de presse sur les berges du fleuve Saint-Laurent, à Lévis. Il promet des consultations, mais rappelle du même souffle que « l’acceptabilité sociale, ce n’est pas l’unanimisme ».

Le chef conservateur espère faire élire ses premiers députés dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Il a de nouveau attiré les foules en soirée lors d’un rassemblement partisan dans un restaurant de Lévis. De nombreuses personnes ont fait la file pour avoir leur photo avec lui.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur, prend des photos avec des partisans

« Il y a quelque chose de méprisant et d’arrogant dans l’attitude de la CAQ envers la population de la région, et j’espère que vous allez les sanctionner », leur a-t-il dit dans son discours en faisant référence aux deux candidats caquistes « parachutés » dans Lévis et Chutes-de-la-Chaudière, l’ex-animateur de radio et ministre péquiste Bernard Drainville et l’ex-journaliste Martine Biron.

M. Duhaime n’a pas manqué de souligner le passage de François Legault en Beauce lundi, deux jours après un imposant rassemblement conservateur là-bas.

Il est en train de nous avouer que son véritable adversaire en vue de l’élection du 3 octobre, c’est le Parti conservateur du Québec.

Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec

Un sondage de Mainstreet Research dévoilé lundi laisse entrevoir une nouvelle montée des conservateurs derrière les caquistes.

« Deux fois moins cher »

Plus tôt dans la journée, il s’était attaqué à François Legault et au ministre Éric Caire, qui sollicite un nouveau mandat dans la circonscription de La Peltrie. « Je veux juste rappeler à M. Legault que le projet qu’on propose, c’est le projet qu’il a proposé il y a quatre ans », a-t-il affirmé.

Le tracé des conservateurs inclurait « une espèce d’autoroute qui va passer dans le champ et qui va déboucher d’un tablier à l’autre ». Cette autoroute connecterait le pont existant, qui relie la rive nord de Québec à l’île et dont le remplacement est prévu pour 2027, à un deuxième pont qui devrait être construit au sud.

  • Le tracé du troisième lien proposé par Éric Duhaime passerait dans l’ouest de l’île d’Orléans.

    IMAGE FOURNIE PAR LE PARTI CONSERVATEUR DU QUÉBEC

    Le tracé du troisième lien proposé par Éric Duhaime passerait dans l’ouest de l’île d’Orléans.

  • Le futur pont de l’île d’Orléans

    IMAGE FOURNIE PAR LE MINISTÈRE DES TRANSPORTS DU QUÉBEC

    Le futur pont de l’île d’Orléans

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Le PCQ évalue le coût du projet à 3 milliards de dollars, soit en deçà des 6,5 milliards prévus pour le projet de tunnel formé de deux tubes distincts proposé par la CAQ. Lors de la campagne électorale de 2018, la formation de François Legault avait promis la mise en chantier d’un pont dans un premier mandat. Une fois élu, son gouvernement a plutôt opté pour un tunnel qui serait terminé en 2032.

On a déjà un projet de troisième lien et il est bon.

Bernard Drainville, candidat caquiste dans Lévis

Il a accusé le chef conservateur d’être « déconnecté » et lui a demandé de se rallier au projet caquiste.

« Est-ce que vous pensez que je devrais faire ça ? », a demandé Éric Duhaime à ses militants. La réponse a été retentissante : « Non ! », ont-ils lancé en chœur.

La construction d’un pont fait face à l’opposition des maires des municipalités de l’île d’Orléans. Éric Duhaime estime qu’il est grand temps que les citoyens de la région de Québec aient un troisième pont, les deux autres étant engorgés aux heures de pointe. Il a promis des consultations et des compensations financières pour les résidants le long du tracé.