(Québec) Éric Duhaime a dissipé le doute lundi. Il n’adhère pas à la thèse voulant que l’ex-président américain se soit fait voler son élection et entend reconnaître le résultat du 3 octobre au Québec advenant une défaite.

« Absolument, s’est exclamé le chef du Parti conservateur du Québec en répondant à la question de La Presse. Je suis un démocrate. J’ai toujours reconnu les résultats des élections. »

« Je peux vous dire que j’ai perdu plus d’élections dans ma vie que j’en ai gagné, alors, si j’avais eu à contester ça aurait déjà été fait », a ajouté en riant celui qui a travaillé pour le Bloc québécois, l’Alliance canadienne et l’Action démocratique du Québec (ADQ).

Le chef du Parti conservateur du Québec avait évité de dire samedi s’il reconnaissait que l’ex-président américain Donald Trump avait perdu son élection en réponse à la question d’un journaliste. Il avait ensuite reconnu le résultat de l’élection américaine par l’entremise de son attaché de presse, quelques heures plus tard.

Dans sa chronique publiée dans le Journal de Montréal ce jour-là, l’ex-chef de l’ADQ avait mis Éric Duhaime au défi de faire cette affirmation et de dire que les vaccins n’étaient pas le résultat d’un complot des gouvernements. Quitte à perdre des sympathisants.

Le chef conservateur avait répondu uniquement à la question sur la pandémie. Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump ont pris d’assaut le siège du Congrès américain, convaincus qu’une vaste fraude électorale avait porté le démocrate Joe Biden à la présidence.

« Effectivement, je reconnais le résultat démocratique des élections américaines, a-t-il répondu sans détour lundi. De la dernière et des précédentes. »

Quelques internautes ont déjà commencé à mettre en doute la comptabilisation des votes le jour du scrutin. C’est le cas d’Alexis Cossette-Trudel, qui relaie des théories conspirationnistes sur Twitter et dont le compte Radio-Québec est toujours actif. Ses pages Facebook avaient été fermées par le réseau social en 2020.

« La censure n’est pas une option, avait alors dénoncé Éric Duhaime sur Facebook. Où sont les défenseurs de la liberté d’expression ? »

5G et COVID-19

Éric Duhaime a également rejeté tout lien entre la 5G et la pandémie comme le suggère une autre théorie du complot qui a commencé à circuler en 2020.

« Absolument pas, s’est-il exclamé lorsque La Presse lui a demandé s’il considérait qu’il existait un lien entre les deux. Ni les puces ni Bill Gates », a-t-il continué en riant.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a annoncé lundi qu’il convertirait la majorité du réseau cellulaire à la technologie 5G d’ici 2030.

Le chef conservateur avait tenté samedi de prendre ses distances par rapport aux théories conspirationnistes voulant que la pandémie de COVID-19 et le vaccin pour la freiner soient le résultat d’un complot des élites mondiales. Il avait toutefois défendu le droit de les relayer sur les réseaux sociaux. « La censure peut être dangereuse dans ce genre d’affaires là », avait-il dit.

Selon une étude de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme, le PCQ est la formation politique qui attire le plus de complotistes. Près de 50 % des gens qui ont l’intention de voter pour les conservateurs d’Éric Duhaime adhèrent à des théories du complot.

« On n’a pas le monopole », a-t-il fait valoir lors d’une entrevue à Radio-Canada dimanche soir. Selon cette même étude, Parti libéral du Québec et le Parti québécois attirent chacun environ 30 % de complotistes.

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