(Laval) La Coalition avenir Québec (CAQ) propose de rendre accessible l’hospitalisation à domicile partout à travers le Québec d’ici quatre ans afin de désengorger les hôpitaux. Le parti de François Legault compte dans un premier temps déployer cinq de ces unités dans les régions du Grand Montréal et de la Capitale-Nationale d’ici 2023.

« Ça existe ailleurs. Il faut vivre en 2022. Quand je vois de grands hôpitaux comme à Boston le faire, je pense qu’il faut aller dans cette direction », a plaidé M. Legault dimanche lors d’un point de presse devant l’hôpital de la Cité de la santé à Laval.

Selon la CAQ, « cette nouvelle approche permettra aux patients dont l’état de santé ne requiert pas qu’ils soient à l’hôpital de recevoir leurs soins dans le confort de leur maison ». Certains critères seront toutefois exigés afin de pouvoir être hospitalisé dans le confort de son foyer.

« Il faudra que le patient donne son consentement, [que] sa condition clinique permette des soins à domicile, [que] le patient soit accompagné d’un proche aidant à l’aise et disponible pour s’en occuper [et que] le patient réside dans un périmètre prédéterminé de l’hôpital », affirme le parti.

« Les patients ayant donné leur accord et répondant à des conditions strictes seront intégrés à une unité de soins où leur état de santé sera suivi par une équipe interdisciplinaire. Cette équipe soutiendra le patient virtuellement ou par des visites à domicile, selon les besoins », ajoute-t-on.

Désengorger les hôpitaux

La CAQ explique que cette alternative à l’hospitalisation est une solution pour désengorger les hôpitaux. Plus tôt cette année, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’était dit séduit par l’idée qui fait l’objet d’un projet pilote à l’Hôpital général juif de Montréal.

« Avec un ratio de deux lits par 1000 habitants, le Québec a une capacité hospitalière plus faible que celle de certains pays développés comparables. Ainsi, ce ratio est de 2,5 lits par 1000 habitants pour l’ensemble du Canada, de 2,8 aux États-Unis et il atteint 5,8 en France. Le réseau de la santé doit chercher des solutions novatrices pour désengorger les hôpitaux », affirme-t-on.

En avril dernier, en entrevue avec La Presse, la directrice adjointe à la qualité, l’innovation et la performance du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal plaidait pour que Québec prenne le pari de soigner à la maison certains patients.

« Avec les listes d’attente qui ont gonflé […] pourquoi ne pas privilégier l’hôpital pour les patients qui ont besoin de plateaux techniques très lourds et prendre une catégorie de patients, ceux qui ont besoin de surveillance, de suivi, pour la maison ? », questionnait également le DVincent Oliva, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ).

Cette nouvelle promesse de la CAQ est le quatrième engagement du parti en matière de santé. Plus tôt cette semaine, François Legault a promis que sa formation politique augmenterait les admissions dans les facultés de médecine. Il a ensuite affirmé qu’un nouveau gouvernement caquiste créerait une application, « Votre santé », pour gérer la prise des rendez-vous à l’échelle du Québec.

Samedi, M. Legault promettait de créer des centres médicaux privés à mi-chemin entre un groupe de médecine familiale (GMF) et un hôpital pour y traiter des cas mineurs qui n’ont pas besoin d’aller aux urgences.

Les « mini hôpitaux » privés seront-ils rentables ?

À ce sujet, François Legault a une fois de plus défendu dimanche que les « mini hôpitaux » privés qu’il souhaite créer, où les soins seraient exclusivement remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), seraient rentables pour les promoteurs.

Mais comment le secteur privé, qui par définition souhaite faire des profits, pourra-t-il y arriver si le gouvernement paie chaque acte médical le même prix qu’il le fait dans le secteur public ? En étant efficace, a répondu M. Legault.

« Les entrepreneurs privés sont ingénieux, ils sont innovants et ils vont trouver des moyens d’améliorer l’efficacité. Je pense que ça va même nous servir pour faire la même chose du côté du public », a dit le chef caquiste.

M. Legault a également affirmé qu’il ne voit aucune contradiction entre sa promesse de réduire les impôts et sa demande au gouvernement fédéral d’augmenter sa participation dans le financement des soins de santé au Québec.

« J’aimerais ça que Justin Trudeau vienne dire aux Québécois [qu’ils ne méritent] pas de payer des impôts plus bas », a-t-il dit.

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