Après avoir misé d’abord sur la langue et l’environnement, le Parti québécois saute dans l’arène de la lutte à l’inflation mercredi en dévoilant son « allocation pouvoir d’achat ». Le programme péquiste promet de verser une aide de 750 à 1200 $ aux Québécois dont le revenu est inférieur à 80 000 $. Une mesure chiffrée à 6 milliards.

Le chef Paul St-Pierre Plamondon mise sur des mesures d’aide « ciblées et temporaires » pour regarnir le portefeuille des Québécois. Il dit non à des baisses d’impôts contrairement à ses adversaires de la Coalition avenir Québec, le Parti libéral du Québec et le Parti conservateur du Québec. Une promesse « irresponsable et contreproductive », selon le chef péquiste.

« On ne veut pas générer des baisses d’impôts parce remonter les impôts en politique, bonne chance ! Je m’adresse aux infirmières, aux enseignants, à ceux qui travaillent dans les CPE, dans les services sociaux, si on descend les impôts, ç’a des conséquences à moyen et long terme […] il ne faut absolument pas faire ça et il ne faut pas encourager les partis qui font ça », a-t-il expliqué devant une épicerie de Montréal.

Les baisses d’impôts, c’est une gaffe monumentale

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Part québécois

Il a aussi critiqué l’engagement de Québec solidaire de suspendre la TVQ sur des milliers de produits de biens essentiels, qu’il a qualifié « d’irresponsable ».

Le PQ instaurerait donc une « allocation pouvoir d’achat » qui prévoit le versement d’un montant de 1200 $ pour les personnes ayant un revenu inférieur à 50 000 $ et une somme de 750 $ pour ceux qui gagnent entre 50 000 et 80 000 $ par année. La formation doublerait aussi le crédit de solidarité-le montant versé dans ce cas-ci serait modulé en fonction du revenu.

L’allocation promise par le PQ serait versée avant le 31 décembre et ne serait pas reconduite en 2023 puisque l’inflation doit se stabiliser au cours des prochains mois, selon les prévisions.

Paul St-Pierre Plamondon a affirmé que la hausse du coût de la vie est « une source de stress » pour bien des familles et chez lui également. « Ma femme hier me parlait de l’épicerie, elle me disait : Paul, ça n’a pas de bon sens », a-t-il relaté.

Le yogourt grec, c’est vraiment cette saveur-là que je mange le matin et elle m’a dit qu’elle n’avait pas acheté le pot. Il était à sept et quelque chose, presque huit piastres, et elle ne l’a pas acheté parce qu’elle a dit que ça n’a pas de bon sens !

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Le gouvernement Legault a versé en mars dernier, un chèque de 500 $ aux contribuables qui gagnent moins de 100 000 $ par année, une mesure que le PQ avait fortement critiquée. La CAQ promet maintenant un deuxième chèque de 400 $ à 600 $ pour ceux qui gagnent moins de 100 000 $. N’est-ce pas là des aides ponctuelles comme le propose aujourd’hui le Parti québécois ?

Le chef répond que sa mesure est mieux « ciblée » que celle de la CAQ puisqu’elle sera offerte aux Québécois dont le revenu est inférieur à 80 000 $ et que la situation économique de l’État a changé. Le rapport préélectoral du ministère des Finances, audité par la Vérificatrice générale, a révélé en août que le déficit de 6,45 milliards prévu dans le budget Girard de mars dernier a pratiquement disparu grâce à une hausse marquée des revenus de taxes et d’impôt attribuable à l’inflation.

« Elle vient d’où cet argent-là ? Elle vient de la poche des Québécoises et des Québécois et ils nous disent qu’ils ne sont pas capables d’acheter leur livre de beurre. Donc, les faits sont plus précis. Il y a un trop-perçu c’est établi, il vaut 6 milliards, nous le restituons à ceux qui ont de la misère à joindre les deux bouts », a-t-il expliqué. C’est avec cette somme que le PQ financerait le versement de l’allocation.

Quant au doublement du crédit de solidarité, la mesure coûterait 900 millions, estime le PQ.

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