Des gestes comme tousser dans son coude et se laver les mains souvent, combinés à la disponibilité d'un vaccin et d'antiviraux, s'avèrent efficaces pour limiter l'impact d'une pandémie, révèle une étude publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne.

Des chercheurs de Toronto ont étudié les cas de grippe A (H1N1) confirmés par un test de laboratoire en Ontario, le printemps dernier, pour déterminer des grandes lignes qui pourraient guider les gouvernants dans les prises de décision à venir.

 

Les chercheurs ont donc utilisé les données provenant de 300 cas confirmés entre les mois d'avril et juin pour concevoir un modèle mathématique et mesurer l'impact de la pandémie.

Résultat, les caractéristiques du nouveau virus ne diffèrent pas beaucoup de celles de la grippe saisonnière, concluent ces chercheurs.

Mais comme le taux d'attaque du virus est élevé, particulièrement chez les jeunes, il entraîne davantage d'hospitalisations et un risque accru de décès.

«C'est un virus vraiment mystérieux», a lancé le Dr David Fisman, de la Dalla Lanal School of Public Health à l'Université de Toronto et coauteur de l'étude.

La période d'incubation du virus semble plus longue que celle de la grippe saisonnière, soit quatre jours plutôt que deux. La période de contagion est quant à elle de sept jours.

L'étude conclut que le risque général d'être hospitalisé si on contracte la maladie est généralement de 4,5%, tandis que le risque d'en mourir est de 0,3%.

«Mais dans les faits, on sait que pour chaque cas confirmé par un test en laboratoire, il y a de 10 à 100 cas qui ne sont pas confirmés. Donc, le risque de mourir est beaucoup plus bas», a précisé le Dr Fisman.

Les résultats démontrent aussi que les jeunes sont plus nombreux à être infectés par le virus, mais que le risque qu'ils en meurent est beaucoup moins élevé. À l'inverse, les gens plus âgés ne contractent pas souvent la maladie, mais ils risquent davantage d'en mourir.

En fait, ce sont les bébés de moins de 1 an et les personnes âgées de plus de 65 ans qui ont été hospitalisés le plus souvent.

L'activité grippale semble maintenant régresser au Canada, mais avec le recul, l'impact de la maladie aurait pu être pire, notent les auteurs. Il semble évident qu'une combinaison de mesures de prévention a permis de réduire l'impact. C'est le cas de certaines mesures d'hygiène, comme tousser dans le pli de son coude et se laver les mains régulièrement, en plus de la vaccination et des antiviraux.

Une seule mesure n'est toutefois pas suffisante. «On aurait pu penser que l'usage des antiviraux aurait été suffisant pour contenir la pandémie. Ça n'a pas été le cas en Angleterre et en Australie, qui les ont utilisés», indique le Dr Fisman.