Le «prix politique» d'un échec à Copenhague est désormais trop élevé, compte tenu de la mobilisation croissante sur le climat à travers le monde, a estimé samedi la présidente danoise de la conférence climat, Connie Hedegaard.

«Cela a pris des années pour faire monter la pression que nous constatons à travers le monde et que nous avons vue également se déployer aujourd'hui dans de nombreuses capitales», a-t-elle expliqué au cours d'un point de presse.

«Cela a contribué à rendre le prix politique d'un échec à Copenhague si élevé que je suis absolument convaincue que les dirigeants réfléchiront avec attention avant de décider s'ils sont prêts à le payer», a-t-elle ajouté.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi dans le froid à Copenhague pour réclamer un accord ambitieux permettant d'enrayer l'envolée du thermomètre planétaire.

La région Asie-Pacifique, qui abrite de nombreux Etats, dont des îles, particulièrement vulnérables au réchauffement, avait donné un peu plus tôt le coup d'envoi des manifestations. Quelque 50 000 personnes, selon les organisateurs, étaient descendues dans les rues en Australie.

Mme Hedegaard devait réunir dimanche 48 ministres pour des consultations informelles au ministère des Affaires étrangères danois avant la reprise des négociations lundi.

Interrogé sur les avancées nécessaires pour espérer arriver à un accord mondial vendredi, en présence de plus de 110 chefs d'Etat et de gouvernement, Yvo de Boer, le plus haut responsable climat de l'ONU, a mis en exergue les questions de réduction d'émissions et du financement.

«J'attends maintenant que tous les pays revoient à la hausse leur niveau d'ambition en termes de réductions d'émissions», a-t-il expliqué.

«Et ce que j'attends de la part des pays industrialisés c'est qu'ils revoient à la hausse leur niveau d'ambition en termes de soutien financier aux pays en développement».

Pour le moment, seule l'aide financière à court terme, entre 2010 et 2012, semble à peu près arrêtée entre les principaux pays développés. L'UE a ainsi annoncé vendredi à Bruxelles une aide de 7,2 milliards d'euros sur trois ans.

«Toute l'attention s'est concentrée sur le court terme, mais il n'y a encore aucun accord sur le financement à long terme», note Alden Meyer, directeur de l'Union of concerned scientists, un groupe de pression américain. «Or le G77 (la coalition des pays en développement) a été très clair sur ce point: pas d'argent, pas d'accord».

«Ce qui me laisse espérer, c'est l'arrivée prochaine des chefs d'Etat parce que ce sont eux les acteurs à même de négocier un accord financier. S'il n'y avait que les ministres de l'Environnement, je ne serais pas aussi confiant», ajoute-t-il.