Nous connaissons le chemin le plus court pour décarboner nos transports, rendre nos villes plus attrayantes, réduire les embouteillages et offrir à la génération suivante un meilleur environnement. Nous savons également que de prendre cette voie offre de nets bénéfices pour notre économie, pour notre santé et qu’il permet d’améliorer l’accès à de nombreux services pour celles et ceux qui choisissent ou qui sont contraints de se passer de voiture.

Les données récentes d’achalandage démontrent une progression marquée de l’utilisation des transports en commun. Nous nous réjouissons de constater que les niveaux d’achalandage de plusieurs services de transport collectif s’approchent ou même dépassent les données prépandémiques. Nous devons saisir cette lancée pour définir des orientations claires pour que l’offre des services en transports en commun rejoigne les besoins actuels des citoyens en mobilité.

À la veille d’une nouvelle entente quinquennale sur le financement des transports en commun, nous, mairesses et maires de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), appelons le gouvernement à s’engager fermement en faveur de la croissance de l’offre de service. Un engagement cohérent avec l’impérative transition écologique serait de renouveler et rehausser la cible de 5 % d’augmentation de service du Plan d’action 2018-2023 de la Politique de mobilité durable.

En raison des bouleversements des dernières années, les gouvernements se sont concentrés au maintien des services de transport collectif, plutôt qu’à leur développement. Il est néanmoins urgent de reprendre le chemin de la croissance pour les prochaines années.

Québec doit monter la barre ; les maires et mairesses seront au rendez-vous.

Pour assurer une réelle prévisibilité, le prochain plan d’action de cette politique devrait donc viser un minimum de 7 % d’augmentation par année à l’échelle du Québec, et prévoir des fonds conséquents pour y parvenir.

Réduire la dépendance à l’automobile

Alors que nous discutons encore des impacts de la pandémie sur nos vies, que les changements climatiques se manifestent par des catastrophes de plus en plus dramatiques aux quatre coins du Québec, que les routes se congestionnent à nouveau et que les habitudes reprennent sur un air de déjà vu, c’est encore l’auto-boulot-dodo qui s’impose, faute de mieux.

Pour réduire la dépendance de tous les Québécois à leur automobile, comme l’a suggéré le ministre de l’Économie, de l’Énergie et de la Métropole, M. Fitzgibbon, plusieurs grands projets structurants devront s’ajouter à ceux déjà en réalisation comme le REM de l’Ouest, la ligne bleue et le tramway de Québec. Il faudra aussi améliorer la desserte là où les services existent déjà.

Loin d’être une dépense déficitaire, le transport collectif doit être considéré comme un investissement concret dans nos communautés et c’est la clé qui permettra aux citoyens et citoyennes de nos municipalités de faire de bons choix en transport.

Grâce à un investissement pérenne et soutenu, nous pourrons construire des dizaines de milliers de nouveaux logements dans des milieux de vie complets, près des services. Nous pourrons jumeler ce développement avec les infrastructures municipales existantes, et éviter un étalement urbain de plus en plus coûteux. Nous pourrons rapprocher les Québécoises et Québécois de leurs lieux de travail, pour qu’on puisse passer moins de temps dans la circulation et plus de temps en famille.

Les transports en commun sont une des options de mobilité durable qui affectera positivement le quotidien des citoyennes et citoyens pour les décennies à venir. Nous devons leur offrir une véritable option en transport collectif, développer une vision ambitieuse à la hauteur des besoins. Une option qui se traduira par une amélioration de leur qualité de vie, autant dans les couronnes que sur l’île, ou partout au Québec. À nous de tracer le chemin le plus court.

Cosignataires : Maud Allaire, mairesse de Contrecœur ; Éric Allard, maire de Châteauguay ; Christine Beaudette, mairesse de Boisbriand ; Julie Boivin, mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines ; Patrick Charbonneau, maire de Mirabel ; Pierre Charron, maire de Saint-Eustache ; Jean Comtois, maire de Lorraine ; Nicolas Dufour, maire de Repentigny ; Martin Dulac, maire de McMasterville ; Normand Dyotte, maire de Candiac ; François Gamache, maire de Saint-Amable ; Normand Grenier, maire de Charlemagne ; Marc-André Guertin, maire de Mont-Saint-Hilaire ; Mario Lemay, maire de Sainte-Julie ; Patrick Marquès, maire de Carignan ; Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert ; Marilyn Nadeau, mairesse de Saint-Jean-Baptiste et préfète de la MRC Vallée-du-Richelieu ; Pierre Séguin, maire de L’Île-Perrot ; Mathieu Traversy, maire de Terrebonne ; Guillaume Tremblay, maire de Mascouche ; Nadine Viau, mairesse de Belœil ; Mélanie Villeneuve, mairesse d’Otterburn Park ; Éric Westram, maire de Rosemère

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