Ce jeudi, Héma-Québec célèbre ses 25 ans. En effet, c’est le 28 septembre 1998 que notre société d’État a pris le relais de la Croix-Rouge canadienne à la suite du scandale du sang contaminé et est devenue le fournisseur exclusif de produits sanguins et de médicaments fabriqués à partir de plasma pour la population du Québec.

Il n’est pas facile de résumer ce quart de siècle. D’abord parce que la mission de notre organisation s’est grandement élargie avec la création de nouveaux secteurs comme ceux des cellules souches, des tissus humains, du lait maternel et des analyses de laboratoire spécialisées, mais surtout parce qu’à Héma-Québec, nous œuvrons, si je peux m’exprimer ainsi, avec et pour l’humain. Autant de dons prélevés, autant de vies sauvées, de tragédies évitées, de familles rassurées, de personnes retrouvant leur qualité de vie – autant de petits miracles que l’on doit à la générosité des donneuses et donneurs ainsi qu’au dévouement de nos employés, bénévoles et partenaires du système de santé.

Dans les années à venir, cet incroyable réseau nous aidera à poursuivre un objectif très important : celui d’accroître l’autosuffisance dans notre approvisionnement en plasma, la partie liquide du sang dans laquelle baignent les globules rouges et blancs ainsi que les plaquettes.

Les dons de plasma servent entre autres à la fabrication de médicaments spécialisés, dont les immunoglobulines intraveineuses (IgIv), qui sont de plus en plus utilisées. C’est la hausse constante de la demande de ces médicaments irremplaçables et l’importance de réduire notre dépendance envers le plasma des États-Unis – dépendance que la pandémie a d’ailleurs illustrée de manière criante – qui ont poussé Héma-Québec à se donner l’objectif d’atteindre 42 % d’autosuffisance en immunoglobulines intraveineuses (IgIv) pour 2025. Notons qu’avant la pandémie, en 2019-2020, notre autosuffisance était de moins de 22 % ; nous venons d’atteindre 40 %, mais le défi demeure majeur pour maintenir cet équilibre entre la demande croissante et les dons.

Sur la scène mondiale du plasma, notre objectif s’avère ambitieux. Notre but ultime n’est pas d’atteindre 100 % d’autosuffisance, mais plutôt de diminuer notre dépendance envers les fournisseurs étrangers tout en conservant un équilibre sain dans la provenance du plasma. C’est pourquoi nous continuons d’ouvrir des centres permanents de dons dans la province. Cependant, ceux-ci exigent la mobilisation de nouveaux donneurs et donneuses.

Nous avons aussi besoin de la collaboration des médecins prescripteurs de produits dérivés du plasma. En effet, la ressource étant limitée, il importe de s’assurer d’une utilisation optimale de ces produits dérivés. Or, le Québec se classe parmi les plus grands utilisateurs d’immunoglobulines par habitant au monde.

C’est ma conviction profonde qu’on ne peut plus, comme société, ignorer le défi de l’autosuffisance en plasma, comme on ne peut plus ignorer ceux de la pénurie de main-d’œuvre, de la crise du logement et du changement climatique.

Ces enjeux doivent mobiliser nos ressources les plus importantes. Je ne parle pas seulement d’argent, mais plutôt – plus simplement, mais aussi plus fondamentalement – de notre temps, de notre énergie et de notre empathie.

Personne n’aime demander de l’aide, pourtant nous en avons tous besoin à un moment ou à un autre. À Héma-Québec, c’est dans notre nature : nous tendons tous les jours la main pour aider les gens à se relever – pour venir en aide à ceux qui ont besoin des produits que nous prélevons et collectons. Cependant, aujourd’hui, c’est moi qui vous tends la main pour que vous nous aidiez.

Ce que je propose à la population québécoise, c’est un projet qui engage toute la société : devenir les meilleurs, les champions du don, de la solidarité. C’est une question de santé, mais aussi de fierté. De notre côté, nous faisons tout en notre pouvoir pour avoir la capacité de prélever tous les dons de plasma nécessaires à l’atteinte de nos objectifs. Cependant, cet engagement ne servira à rien s’il n’est pas soutenu par le vôtre.

Et je vous rassure : nous avons toute la marge nécessaire pour atteindre ces 42 %, puisque parmi toutes les personnes qui sont en mesure de faire un don de produit sanguin au Québec, moins de 3 % le font !

Dans 25 ans, nous regarderons peut-être cette année 2023 comme un moment charnière non seulement de l’évolution d’Héma-Québec, mais aussi de notre rapport collectif au don de produits d’origine humaine comme le plasma. Pensez à toutes les vies que nous pouvons sauver et à tout ce que nous sommes capables d’accomplir quand nous saisissons les mains qui nous sont tendues.

Je nous souhaite un avenir en santé, et c’est pourquoi je vous invite à prendre rendez-vous, si vous le pouvez, pour venir faire un don.

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