Les lecteurs de Marie-France Bazzo et de sa chronique « De quoi le Québec a-t-il besoin ? » lui ont fourni une énorme quantité d’idées. Voici quelques-unes des suggestions qui l’ont inspirée pour sa chronique d’aujourd’hui.

Des bisous

D’énormément d’indulgence et de compassion, d’ouverture aux autres et aux différences… Mais par-dessus tout, de rencontres, de relations humaines, de contacts sociaux, d’accolades, de bisous, de tout ce qui fait de nous des humains.

Estelle Girard, Chicoutimi

La langue

De l’aide médicale à s’ouvrir ! Ma langue maternelle, le français. Mon cunnilingus linguistique, qui me permet de vibrer et de jouir des mots. Contrairement à ma langue seconde, l’anglais, tel un bouton sur le bout de la langue qui m’empêche de turluter ! Quand je parle en anglais, j’ai l’impression, comme à l’hiver, d’avoir la langue collée sur un poteau ! Ma langue est précise et va droit au but. C’est d’ailleurs l’entrelacement de nos langues qui nous unit de par le french ! Doux, circulaire, telle une hélice d’hélicoptère, une langue juteuse qui tourne en rond comme une laveuse, voire une moissonneuse-batteuse ! Tourner sa langue sept fois avant de parler en anglais, parce que c’est lorsqu’on commence à avoir un mot sur le bout de la langue qu’on en perd son latin. Parlez-en à l’entraîneur du Canadien. Que vous soyez vaginale ou clitoridienne, jouissez de la langue de Molière, joual vert, d’un Bonheur d’occasion, L’avalée des avalés qui mène à La grosse femme d’à côté est enceinte, jusqu’aux Fables de la femme fontaine, putain ! La langue française est la clé de notre richesse, notre culture ! Unique et fragile à la fois, qui nous unit et donne un sens à notre identité. Frenchons-nous les uns les autres ! Voilà ce dont le Québec a besoin !

Yan-Paul Léal, Gatineau

Les jeunes

Je crois qu’il est grand temps que les boomers (j’en suis une !) prennent leur retraite et cèdent la place aux jeunes pour qu’ils prennent les rênes de la province. Nos dirigeants n’ont pas l’audace ni la créativité nécessaires pour amener le Québec ailleurs où la prospérité n’est pas mesurée par des signes de piastres. Ça nous prend des jeunes avec une vision d’un meilleur avenir pour le Québec !

Jacqueline Lévesque, Mont-Tremblant

La beauté

Selon moi, le Québec a besoin de beauté. De beauté dans un sens très large. Beauté des gestes : des décisions transpartisanes, du respect pour les jeunes et les vieux. Beauté de l’émerveillement : des enfants qu’on laisse jouer dans les parcs, du petit à qui on lit un livre, d’apprécier la culture, les œuvres : livres, pièces, tableaux, séries, films, danse que l’on partage et finance à leur juste valeur. Beauté de l’environnement : de laisser la nature se déployer, de construire dans le respect de l’environnement, de faire du beau dans tout ce que l’on construit. Beauté de l’accueil : de l’ouverture à l’autre, d’ici et d’ailleurs. Beauté des petits gestes : accompagner son ami, apprécier son voisin, nettoyer son espace, donner. En fait, de penser à la beauté pour chaque décision individuelle et collective que l’on prend.

Anne Dumouchel, Montréal

De la vision

D’une vision à moyen et long termes, même si le gouvernement actuel n’est pas réélu. D’une transpartisanerie ayant bien fonctionné pour l’aide médicale à mourir et un autre projet touchant les femmes. D’un gouvernement se souciant de la collectivité et non pas de son ego et des sondages. D’une façon de faire pour dire au gouvernement notre insatisfaction après deux années. Ou ils se réajustent ou nous repartons en élections.

Elaine Paquette, Saint-Jean-sur-Richelieu

D’amour, crisse

D’amour, crisse ! Les Québécois sont fâchés, impatients, intolérants, égoïstes et de plus en plus solitaires. C’est le règne du chacun pour soi. Nous manquons d’amour les uns envers les autres. Un certain chanteur a déjà chanté : quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère. N’attendons pas d’être morts.

Sophie Collin, Laval

Humanité et bienveillance

Le Québec a besoin d’humanité. Bienveillance, respect. Le Québec a besoin qu’on prenne soin de lui. Soin de ses enfants, de ses malades, de ses vieux, de ses travailleurs. On est tannés d’entendre des chiffres, des statistiques, des sondages, on est tannés d’entendre que des bonis faramineux sont offerts à des personnes qui gagnent déjà trop. On est tannés de voir des politiciens se lancer des insultes. Si Legault a été si populaire durant la pandémie malgré l’horreur des CHSLD, c’est qu’il a montré de l’humanité. Or, il l’a perdue en chemin et on lui en veut pour cela.

Jocelyne Gadoury, Rosemère

Bons, mais pas excellents dans tout

En gros, pour moi qui suis un X, je souhaiterais que le Québec m’offre la vérité sur le « nous ». Pour moi, le « nous », c’est tout le monde sans aucun égard. L’immigration est positive sous toutes ses formes et chaque politicien qui fait du millage sur cet enjeu perd mon respect.

Je veux qu’on se voie comme on est, bons dans plusieurs domaines, mais pas excellents en tout. À entendre la chorale des nationalistes, on est les meilleurs dans tout. Ah oui, le mot « fier », pu capable. Je suis juste content d’être québécois.

Quand je pense à nos systèmes de santé et d’éducation, au transport et à l’énergie, je vois la possibilité de faire mieux et en dehors du one size fits all. Je suis fier d’avoir envoyé mes enfants à l’école privée et que le gouvernement en ait subventionné une partie. Mes enfants ont une place dans ce monde et ne souffrent pas d’avoir été mis de côté par la société. Le plus beau ? Ce n’était pas plus cher que de faire garder mes enfants à 8 $ par jour.

Je veux des services publics, mais pas dans toutes les sphères. Concentrons-nous sur l’essentiel de nos missions. Le gouvernement ne peut pas tout faire, mais peut certainement nous encourager.

Finalement, la souveraineté ! Si on veut la faire, qu’on la fasse, mais cessons de faire miroiter le paradis. Tant que le débat n’aura pas un leader qui rallie les anglophones, les immigrants et autres minorités, on n’en parle pas.

Francis Beaulieu