Le graphique présenté ici, basé sur des données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), me fait peur. Peur pour l’avenir de mon pays dans un monde de plus en plus axé sur le savoir.

Le Canada a toujours traîné la patte en recherche et développement (R-D). Le drame, c’est que loin d’être en mode rattrapage, nous diminuons nos investissements pendant qu’ils augmentent ailleurs. Ceux qui espéraient que Justin Trudeau relève la barre après le règne de Stephen Harper ont déchanté depuis longtemps : ce n’est pas arrivé.

La Chine, en revanche, a sauté dans le train de la R-D. Son PIB par habitant est quatre fois plus faible que celui du Canada. Pourtant, le pays réussit à consacrer une part considérablement plus importante de son économie en recherche (2,43 % là-bas en 2021, contre 1,7 % ici). Et on ne parle même pas de pays comme la Corée du Sud ou Israël, dont les niveaux d’investissement n’ont aucune commune mesure avec les nôtres.

L’impact le plus discuté de la recherche est celui sur l’économie. On évalue que la R-D génère un rendement de 30 %, largement plus que ce que vous pourriez obtenir en Bourse. Mais les bienfaits sociaux de la recherche sont de deux à trois fois plus importants que les impacts économiques⁠1. Comment faire face au vieillissement de la population et aux conséquences des changements climatiques ? Comment planifier nos réseaux de transport, gérer notre immigration, réduire l’itinérance ? Les chercheurs peuvent – et doivent – éclairer ces questions. Une société du savoir, ça se développe et ça se finance. Il est grand temps que le Canada monte dans le train au lieu de le regarder passer.

1. Consultez le rapport de Frontier Economics (en anglais) Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue