Les mauvaises nouvelles ont été nombreuses en 2023. Il y a tout de même moyen de voir le verre à moitié plein. On vous propose un regard plus optimiste sur cinq nouvelles au Québec afin de bien finir l’année.

Les Québécois parmi les plus heureux au monde

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Une foule heureuse à l’ouverture des Francos, à Montréal, en juin dernier

L’objectif ultime dans la vie n’est-il pas d’être heureux ? À ce chapitre, les Québécois forment l’un des peuples les plus heureux au monde, selon l’indice mondial sur le bonheur du Réseau de solutions pour le développement durable des Nations unies.

Pour établir cet indice, des économistes et des psychologues classent les pays selon leur niveau de bonheur en utilisant six critères : le produit intérieur brut (PIB) par habitant, la santé mentale et physique, le niveau de soutien social, la liberté de faire des choix de vie, le niveau de générosité et la perception de la corruption. Les cinq derniers critères sont des réponses au sondage mondial de la firme Gallup.

Avec un indice de bonheur de 7,31 sur 10, le Québec se classe au 8e rang sur 138 États pour les années 2020 à 2022.

Nous sommes plus heureux que les Suisses (9e rang), les Canadiens dans l’ensemble (14e rang), les Américains (16e rang), les Allemands (17e rang) et les Français (22e rang)⁠1.

Quels sont les sept pays plus heureux que le Québec ? Les cinq pays du nord de l’Europe, les Pays-Bas et Israël. Il s’agit du classement pour les années 2020-2022.

La COVID-19 est moins mortelle

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Finie l’époque où il fallait se priver d’activités sociales pour des raisons sanitaires

Oui, la COVID-19 est toujours dangereuse et parmi nous. Oui, il faut continuer de faire attention et de se protéger. Entre autres parce que 12 % des adultes au pays ont eu la COVID longue (symptômes pendant plus de trois mois), en date de juin 2023. Et qu’environ 58 % des Canadiens qui ont eu la COVID longue continuaient d’en éprouver des symptômes.

Malgré tout, la COVID-19 a fait moins de ravages en 2023 qu’au cours des années précédentes : le nombre de décès liés à la maladie est beaucoup moins élevé. Et pour la première fois depuis le début de la pandémie, nous avons vécu une année complète sans confinement ni restrictions importantes. Bref, la vie a repris son cours.

Le REM a été inauguré

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier tronçon du REM a accueilli ses premiers passagers, l’été dernier.

D’accord, la mise en service du premier tronçon du Réseau express métropolitain (REM) a été très, très ordinaire. Pannes à répétition dans les premières semaines, communications déficientes avec les usagers : ça se voit que la Caisse de dépôt et placement du Québec est une caisse de retraite, pas un opérateur de réseau de transport.

Tant pour la fiabilité du réseau que pour la qualité du service à la clientèle, CDPQ Infra devra s’améliorer, et vite.

Cela dit, malgré tous ses défauts, le REM est tout de même le plus important projet de transport collectif à voir le jour au Québec depuis l’inauguration du métro de Montréal en 1966. À 8 milliards, c’est aussi le plus important projet de transport collectif au Canada en cours de réalisation.

Vous n’avez pas fini d’entendre parler du REM : 18 des 26 stations doivent être inaugurées en 2024.

Polluer coûte 49 % plus cher

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Le prix du carbone est passé de 35,62 $ à 53,16 $ la tonne de CO2.

Le Québec en fait-il assez pour décarboner son économie et réduire ses émissions de CO? Non. Mais au moins, les Québécois ne veulent pas que la pollution soit gratuite. Et le prix pour émettre une tonne de CO2 au Québec a augmenté de 49 % en un an.

En revanche, la taxe carbone fédérale, un outil essentiel pour lutter contre les changements climatiques, est en danger. Le chef conservateur, Pierre Poilievre, loin devant dans les sondages, parle constamment de l’abolir.

Heureusement, ce débat sur l’abolition de la tarification de la pollution est quasi inexistant au Québec. Parce que le Québec compte depuis 2008 son marché du carbone (avec la Californie), qui tient lieu de taxe carbone.

Sans être parfait, ce marché du carbone a une grande qualité : son avenir n’est pas menacé puisqu’il fait l’objet d’un consensus politique au Québec (la Coalition avenir Québec, le Parti québécois, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire l’appuient).

Dans notre marché du carbone, le prix du carbone est fixé selon l’offre et la demande (avec un prix minimal). Comme il faudra réduire de plus en plus nos émissions de CO2, la pollution devrait coûter de plus en plus cher.

Sans tambour ni trompette, le prix du carbone est ainsi passé, entre novembre 2022 et novembre 2023, de 35,62 $ à 53,16 $ la tonne de CO2. C’est une bonne chose que la pollution coûte plus cher si on veut diminuer nos émissions de CO2.

L’emploi va (quand même) bien

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

En novembre, le taux de chômage était plus bas au Québec (5,2 %) que dans le reste du Canada (5,8 %).

L’économie et le marché de l’emploi se portent bien. En novembre, le taux de chômage était plus bas au Québec (5,2 %) qu’en Ontario (6,1 %) et dans l’ensemble du Canada (5,8 %). Le taux de chômage a varié entre 3,9 % et 5,2 % au Québec en 2023.

Le taux d’emploi est aussi légèrement plus élevé au Québec (61,8 % en novembre) qu’en Ontario (61,3 %).

Les salaires ont même augmenté de façon égale au Québec et en Ontario (+ 3,5 % entre septembre 2022 et septembre 2023). Cette hausse est toutefois inférieure à la hausse moyenne de 4,1 % au Canada durant la même période. On parle ici des salaires hebdomadaires des employés, y compris les heures supplémentaires2.

Bémol important sur cette belle tenue du marché de l’emploi au Québec : l’inflation a été plus importante (+ 4,8 %) que la hausse des salaires (+ 3,5 %) depuis un an (de septembre 2022 à septembre 2023). Par contre, si on regarde à plus long terme sur les cinq dernières années, ils se sont enrichis (+ 24,9 %) davantage que l’inflation (+ 20,2 %)⁠3.

1. Le Québec n’est pas inscrit au classement officiel dans le rapport. L’économiste québécois Pierre Fortin a toutefois obtenu l’indice de bonheur du Québec (7,31 sur 10) auprès de l’un des auteurs du rapport, et l’a publié dans sa chronique du magazine L’actualité.

2. Il s’agit des données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail de Statistique Canada (généralement considérées comme plus fiables). En prenant les données de l’Enquête sur la population active, la hausse du salaire hebdomadaire est de 3,1 % au Québec entre septembre 2022 et septembre 2023.

3. De septembre 2018 à septembre 2023. Données de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail de Statistique Canada.

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