L’annonce des résultats du fameux test PISA déclenche systématiquement une onde de choc à travers le monde. L’édition 2022 ne fait pas exception. En effet, cette évaluation, qui scrute les compétences des élèves de 15 ans en mathématiques, en lecture et en science, soulève les passions depuis son dévoilement.

Cette année, les projecteurs étaient d’abord tournés sur l’impact de la pandémie. Sans surprise, la COVID-19, les confinements et les fermetures d’écoles ont provoqué une chute des résultats dans toutes les disciplines à laquelle aucune nation n’a vraiment échappé. Cette tendance difficile à inverser s’avère inquiétante

Bien entendu, après avoir pris acte de ce constat planétaire, les yeux se tournent nécessairement vers les performances nationales. Certaines nations s’autocongratulent, d’autres s’autoflagellent.

Des résultats québécois à double tranchant

Les conseillers politiques du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) se sont empressés de souligner, sur la plateforme X, la brillante performance des élèves québécois en mathématiques. Selon la plus récente mouture du test, les Québécois s’avèrent champions en Occident et terminent au septième rang mondial dans cette discipline. Certes, nous avons toutes les raisons de pavoiser, mais cela ne devrait en aucun cas masquer notre contre-performance en lecture. La baisse vertigineuse des résultats à ce chapitre devrait monopoliser notre attention.

Nous ne le dirons jamais assez : la lecture constitue la clé de la réussite scolaire. C’est une compétence essentielle, un véritable socle qui bâtit la compréhension, enrichit le vocabulaire, stimule la pensée critique et nourrit la créativité.

En outre, la lecture représente la porte d’entrée vers une participation citoyenne épanouie dans la société.

Pour toutes ces raisons, des mesures s’imposent pour redresser la barre. La CAQ a déjà fait un geste important en accordant aux enseignants un budget discrétionnaire consacré à l’achat de livres pour leurs classes. Toutefois, compte tenu de la pente abrupte que nous devons remonter, d’autres initiatives méritent d’être envisagées avec sérieux.

La lecture à toutes les sauces

Par exemple, nous pourrions insérer davantage de périodes de lecture en classe. Cela offrirait aux élèves une occasion de réapprendre à se plonger avec attention dans un livre captivant. La formation de clubs de lecture parascolaires pourrait également être mise de l’avant afin de permettre aux jeunes lecteurs de faire partager leurs coups de cœur littéraires et ainsi s’encourager mutuellement à lire davantage.

Comme proposé à plusieurs reprises, la création d’une liste de lectures obligatoires pourrait garantir que tous les élèves explorent des œuvres de qualité qui ont traversé l’épreuve du temps. Afin d’éviter que les acquis scolaires ne s’évaporent durant les grandes vacances, nous pourrions d’ailleurs prescrire des lectures estivales, à l’instar de plusieurs nations. Par ailleurs, nous pourrions également réserver une place d’honneur à la bande dessinée, qui, selon les plus récentes recherches, constitue un outil pédagogique hors pair, en plus d’être ludique à souhait. Enfin, l’intégration de contes audio et de balados dans le cursus scolaire diversifierait les méthodes et engagerait les élèves différemment.

Lire hors les murs

Évidemment, l’effort colossal que nous devons collectivement déployer pour améliorer les compétences en lecture des jeunes Québécois ne doit en aucun cas se limiter aux établissements scolaires. Les troisièmes lieux que constituent les bibliothèques devront immanquablement être sollicités. À cet égard, un décret gouvernemental permettant d’étendre les heures d’ouverture des bibliothèques grâce à l’implication de bénévoles pallierait les enjeux budgétaires qui lient les mains de plusieurs municipalités.

Ultimement, comme chacun le sait, c’est à la maison que le goût de lire prend racine. Pour 2024, offrons donc à nos enfants le meilleur des cadeaux : la lecture.

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