Le maquilleur montréalais Adrien Morot a remporté dimanche un Oscar pour sa transformation de l’acteur Brendan Fraser dans le long métrage The Whale (La baleine).

Morot a remporté l’Oscar des meilleurs maquillages et des meilleures coiffures aux côtés de Judy Chin et d’Annemarie Bradley.

Le créateur né à Montréal a aidé à transformer Fraser en un homme obèse pour le film de Darren Aronofsky, qui raconte l’histoire d’un professeur reclus qui tente de renouer avec sa fille.

L’équipe a collé plusieurs pièces de silicone épaisses sur le visage et le corps de Fraser, avant d’appliquer le maquillage.

The Whale a été critiqué pour sa représentation du poids du personnage. Bien que Morot ait reconnu les plaintes dans une récente interview avec La Presse Canadienne, il a déclaré que son travail consistait à rendre le costume prothétique aussi authentique que possible.

Un court délai

Dans une entrevue qu’il avait accordée au quotidien Le Devoir au moment de sa sélection, Adrien Morot avait confié qu’un des principaux défis associés à ce mandat était le court délai initialement imposé par le réalisateur pour le début du tournage.

S’il croyait au début devoir se concentrer sur le visage, les mains et le cou de l’acteur, le reste du corps étant couvert de vêtements, la tâche s’était complexifiée après que Darren Aronofsky a décidé qu’il souhaitait également voir les bras et les jambes de l’acteur, dans le souci d’une représentation respectueuse et authentique.

« J’ai supplié Darren de ne pas s’en tenir à son échéancier de cinq semaines et de prendre le temps nécessaire. Parce que le film repose sur Charlie, et si l’apparence de Charlie ne convainc pas, le film ne fonctionnera pas », avait-il confié au Devoir.

Le défi du réalisme

En effet, un autre défi de cette tâche était de rendre le tout le plus réel possible, puisque si les maquillages en surpoids sont typiques des comédies ou de la science-fiction, où le réalisme est d’emblée mis de côté par le cinéphile, ce n’était pas le cas de The Whale.

« Il s’agit d’un huis clos [chamber piece] avec une distribution réduite. Personne ne porte de prothèses à part le personnage principal et il est présent dans presque toutes les scènes », expliquait Morot au magazine en ligne The Credits, début mars. « Il va remplir l’écran. Le moindre défaut sera immédiatement perceptible. C’est le cauchemar d’un artiste prothésiste. »

Parmi les autres prothèses spectaculaires réalisées par Adrien Morot, notons celles d’alligators féroces dans le film Crawl et de superhéros mutants dans les trois films X-Men : Days of Future Past, X-Men : Apocalypse et X-Men : Dark Phoenix.

The Whale est la cinquième collaboration de Morot avec Aronofsky, après Mother !, Noah, The Fountain et White Boy Rick.

« Notre réalisateur Darren Aronofsky nous a poussés vers de nouveaux sommets. Merci », a déclaré Adrien Morot après être monté sur scène pour recevoir son prix.

D’après La Presse Canadienne