Le gouvernement du Québec a annoncé en novembre 2020 l’interdiction de la vente de véhicules neufs à essence en 2035. Mais il est aussi clairement énoncé que les modèles hybrides rechargeables (combinaison d’un moteur à combustion interne et d’une unité électrique) se classent parmi les véhicules zéro émission qui seront offerts chez les concessionnaires. C’est donc dire que tous les véhicules ayant un fil à la roue pourront demeurer au catalogue après 2035.

Dès lors, la motorisation hybride classique est condamnée à disparaître. L’hybride rechargeable lui survivra, mais les exigences réglementaires restent à définir. Le gouvernement pourrait être tenté de légiférer sur la taille de la batterie ou encore l’autonomie électrique.

Un modèle de transition

PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

Les hybrides rechargeables contribuent efficacement à abaisser la moyenne des émissions de gaz à effet de serre.

Bien qu’ils s’alimentent d’essence, les véhicules hybrides rechargeables rejettent, selon plusieurs études, deux fois moins de CO2 au kilomètre qu’une hybride « classique » (lire sans fil) et trois fois moins qu’un modèle à essence traditionnel. Par conséquent, les hybrides rechargeables contribuent efficacement à abaisser la moyenne des émissions de gaz à effet de serre. Ils rassurent les automobilistes qui craignent l’absence d’un réseau de bornes publiques sur des longues distances tout en leur donnant la bonne conscience de ne pas polluer en milieu urbain. Par ailleurs, l’autonomie électrique, en constante évolution, est largement suffisante pour couvrir quotidiennement les quelque 40 km qu’ils parcourent en moyenne.

La théorie est belle, mais la pratique le sera peut-être moins. Deux études européennes récemment publiées relèvent que certains automobilistes cherchent à bénéficier des primes gouvernementales et des privilèges associés à ces véhicules, mais ne les rechargent qu’occasionnellement. Pire encore, certains abuseraient de la fonction « recharge », laquelle permet de réalimenter la batterie à l’aide d’un moteur à essence… Il reste à voir si le gouvernement pourra réglementer une telle pratique.

Dans l’état actuel des choses, cette technologie représente un moyen efficace de faire découvrir le tout-électrique aux consommateurs encore réticents. Elle permet aussi de contourner les difficultés éprouvées par de nombreux citadins qui ne peuvent faire installer une borne à domicile.