(New York) La start-up américaine Lordstown Motors, qui développe un camionnette électrique dans une ancienne usine de GM, a chuté mardi à Wall Street après avoir indiqué n’avoir probablement pas suffisamment d’argent disponible pour produire un véhicule à échelle commerciale.

Lordstown prévient dans des documents boursiers qu’il pourrait en conséquence avoir à mettre la clef sous la porte d’ici la fin de l’année.

Lordstown Motors tente de lever des fonds

Le groupe souligne toutefois être en train de lever des fonds supplémentaires pour éviter une telle situation.

PHOTO LORDSTOWN MOTORS

Un prototype du pickup électrique Lordstown Endurance.

L’action a dévissé de plus de 20 % en fin de séance à Wall Street juste après la parution de ces documents. Elle a clôturé sur une baisse de 16,3 %.

Lordstown est arrivé à Wall Street en octobre via une SPAC, cet instrument financier très en vogue qui permet à une entreprise d’entrer en Bourse en fusionnant avec une autre société sans activité commerciale, mais déjà présente sur une place boursière.  

La société est basée à Lordstown, dans l’Ohio, où elle a récupéré une ancienne usine de General Motors. Elle indiquait fin janvier vouloir lancer la production de son camionnette, baptisé Endurance, dans le courant de l’année.

Dénoncée par une société d'investissement

La société d’investissement Hindenburg Research, qui avait publié un rapport accablant pour la start-up de véhicules verts Nikola en septembre 2020, avait pris Lordstown pour cible en mars.

Dans un rapport, Hindenburg avait alors estimé que l’entreprise n’avait « pas de chiffre d’affaires et pas de produits vendables », et avait « induit les investisseurs en erreur sur la demande et ses capacités de production ».

Lordstown affirme mardi que ses dépenses en recherche et développement ont augmenté plus que prévu en 2021.  

« Notre capacité à continuer notre activité dépend de notre capacité à mener à bien le développement de nos véhicules électriques, à obtenir les approbations réglementaires, à commencer la production à l’échelle commerciale et à lancer la vente de ces véhicules », indique l’entreprise dans un communiqué.

Or « nous croyons que notre niveau actuel de trésorerie n’est pas suffisant » pour cela, est-il ajouté.

La société avait, fin mars, 587 millions de dollars disponibles, contre 630 millions fin 2020.

Ces circonstances « engendrent des doutes substantiels sur notre capacité à poursuivre notre activité pendant une période d’au moins un an à partir de la date » du dernier rapport financier, ajoute Lordstown.

Le groupe utilise cette même formulation dans un rapport sur ses résultats du premier trimestre 2021 et dans un rapport amendé sur ces résultats de 2020.