En présentant à Detroit sa Prius c, version commerciale, et sa berline NS4, version prototype, Toyota a réitéré sa foi en sa technologie hybride actuelle et s'est simultanément tourné vers l'avenir. Le constructeur japonais estime que cette démarche sera payante. Explications.

La petite Prius c diffère-t-elle de ses grandes soeurs Prius et Prius v? Au-delà de son format sous-compact et du marché qu'elle vise, la réponse est non. Moins puissante que la Prius actuelle, elle utilise un moteur essence quatre cylindres de 1,5 L et un moteur électrique - plus petit que celui de la Prius - de 144 volts, équivalent à 100 chevaux. Et surtout, comme la Prius, elle utilise une batterie au nickel-métal hydrure et non au lithium-ion, comme le veut la tendance technologique du marché. Toyota fait-il du neuf avec du vieux?

«Avec nos hybrides non branchables, on travaille encore avec l'alliage nickel-métal hydrure. On peut y trouver suffisamment de capacité et de puissance sans utiliser le lithium-ion. On n'a pas de contrainte d'espace dans la voiture. Et le lithium-ion est plus cher. Pour nous, c'est encore une batterie performante», explique John-Paul Faragh, ingénieur-consultant technologie et groupe propulseur de pointe chez Toyota.

Conséquence, la facture est un petit peu moins salée pour le consommateur. La Prius c sera vendue au Canada au printemps à un prix initial inférieur à 21 000$. Et promet une consommation moyenne de 3,7 L/100 km.

La berline intermédiaire NS4 dévoilée à Detroit est par contre un prototype d'hybride branchable qui incarne la prochaine génération du système hybride de Toyota. Un ensemble «plus compact, plus léger, plus économique et plus puissant». Qu'est-ce qu'il y a sous le capot exactement? Motus et bouche cousue de la part des techniciens.

La NS4 n'en est pas moins un très bel exercice de style auquel Toyota ne nous avait pas habitués jusqu'ici. Sa mise en marché est prévue pour 2015.

L'hydrogène a encore un avenir

C'est au cours de cette même année 2015 que devrait être lancée la berline électrique alimentée à l'hydrogène. Tout comme certains grands constructeurs, Toyota s'est engagé à commercialiser un véhicule de ce genre dans quatre ans. «On croit encore à l'hydrogène, on a encore beaucoup de travail, justifie M. Faragh. Il y a beaucoup de potentiel avec l'hydrogène en raison de l'autonomie qu'elle permet (NDLR: environ 400 km).

Et il y a peut-être des régions dans le monde qui vont s'investir dans l'hydrogène. On doit donc avoir différentes technologies pour différents marchés. On veut être prêts avec différentes technologies au cas où l'une progresse plus vite que l'autre.»

Toyota y croit malgré les problèmes de sécurité potentiels, la production polluante et les coûts élevés des infrastructures de distribution propres à ce choix.

«Il y a encore beaucoup de limites avec le tout-électrique. Pour le marché de masse, l'orientation future logique est l'hybride», estime M. Faragh.

Mais dans l'immédiat, il y a une difficulté. Interrogé par l'Auto sur l'arrivée de cette concurrente qu'est la Toyota Prius c, le vice-président directeur de Honda Canada, Jerry Chenkin, a refroidi certaines ardeurs: «C'est une bonne chose si cela accroît la sensibilisation du public à l'égard des hybrides, car jusqu'ici, les ventes d'hybrides ont été désastreuses.»