Signe des temps, les stands des constructeurs automobiles américains ont presque volé la vedette lors de l'ouverture du salon de Montréal la semaine dernière.

Non pas en raison des véhicules exposés, mais plutôt pour la sobriété affichée par les trois grands, pour ne pas dire pour la présentation extrêmement minimaliste, voire même inexistante.

«Au fil des ans, Chrysler s'est taillé une réputation pour des présentations aussi spectaculaires que mémorables, une réputation dont nous sommes fiers. Mais la nouvelle réalité que nous vivons nous porte à vous offrir une présentation plus sobre, conforme au contexte exigeant dans lequel nous évoluons.»

Sur un panneau tout aussi discret que son stand, c'est en ces termes que Chrysler justifie auprès des visiteurs l'absence de... show cette année. Au niveau 2 du palais des Congrès, alors que les constructeurs asiatiques et européens ont rivalisé d'imagination et d'audace, du sol au plafond, pour présenter leurs modèles, le constructeur américain expose juste à côté environ 25 véhicules sur ce qui ressemble à un vulgaire stationnement. Un comptoir et trois enseignes Chrysler, Jeep et Dodge complètent le tableau. Le contraste est saisissant.

«Moins de présentations flamboyantes et aucun extra. Telles sont les mesures que nous devons prendre pour aider Chrysler à favoriser le retour à la santé financière», poursuit le constructeur dans son message au public.

Un peu plus loin au même niveau, GM ne fait pas beaucoup mieux. Il y a plus de véhicules, mais seulement deux ou trois grands panneaux lumineux, un comptoir et un promontoir. Aucun artifice là non plus.

Ford-Lincoln arriverait presque à tirer son épingle du jeu. Au niveau 5, on a fait l'effort d'habiller le plafond et de disposer des tentures.

Bref, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, on ne peut pas dire que cela redore le blason des trois grands. En termes d'image, on repassera. Mais c'est le prix à payer si l'on en croit Chrysler qui conclut dans son message: «Cette décision nous paraît la plus appropriée.»

Les temps sont durs...