Nissan n'apprendra-t-il jamais à se débarrasser de ce monumental effet de couple non seulement extrêmement désagréable, mais dangereux, qui accable ses voitures à traction? Est-ce de l'aveuglement, de l'inconscience, de l'entêtement ou je ne sais trop quelle sorte de dolorisme qui les rend sourds et aveugles à toutes les récriminations proférées à leur égard? Essayons encore une fois de percer leur carapace en parlant de cette maudite traction avant qui prive la plus récente Maxima de toute forme d'agrément de conduite. À moins que votre plaisir soit de voir la voiture sauter et se dandiner sur les bosses pendant que le volant braque tout seul sur la droite ou la gauche sous l'effet du couple moteur en forte accélération.

Cette éprouvante constatation est, selon moi, suffisante pour rayer la Maxima de toute liste de magasinage automobile. Même en nonobstant ce qui précède, la berline de luxe de Nissan n'est plus le porte-étendard de la marque, comme c'était le cas durant les beaux jours où ce modèle était considéré comme un parangon de fiabilité qui paradait au sommet des palmarès de satisfaction de la clientèle.

 

Entièrement redessinée l'an dernier, la Maxima n'est offerte qu'en un seul modèle avec, par contre, un choix d'habillages qui vient compléter un équipement de base déjà exhaustif. Mentionner n'importe quel accessoire de luxe, cette Nissan le possède, y compris des informations en direct sur l'état de la circulation.

 

Avec un moteur V6 de 3,5 litres et 290 ch, un gadget appelé «Drive Sport» (il optimise moteur et suspension), une transmission à rapports continuellement variables (CVT), des sélecteurs de vitesse sur le volant et des roues de 19 pouces en option, on voit que Nissan tient à faire passer la Maxima pour une berline sport de luxe. Avec la traction avant sus mentionnée, laissons tomber le mot «sport» et on s'entendra mieux. Ce n'est pas parce qu'une voiture est capable de franchir le 0-100 km/h en 6,5 secondes ou le 80 à 120 km/h en un remarquable 4,8 secondes qu'elle se qualifie d'entrée dans le club des berlines sport. La Maxima n'est pas dépourvue d'attraits pour autant et on peut louer le confort de la suspension, qui sait trouver le bon équilibre entre fermeté et souplesse. Bien qu'il ne s'accorde pas avec la boîte CTV qui étire indéfiniment les rapports, le moteur ne manque pas de vigueur, loin de là.

 

Plus luxueuse que sportive

 

La direction est plus ou moins agréable, on s'en doute, tandis que le comportement en courbe se résume par un sous-virage à la limite et cela, malgré l'intervention du système de stabilité désormais de série. Le freinage a l'endurance voulue bien que les arrêts d'urgence se traduisent par une instabilité à l'occasion.

 

En prenant livraison de la voiture (de couleur gris foncé) par temps ensoleillé, j'ai noté une carence inhabituelle, soit un effet miroir de l'aile avant gauche d'où se répercutaient les reflets éblouissants du soleil. Le phénomène n'est pas constant, mais gênant lorsqu'il se produit.

 

Le tableau de bord brille par son originalité et donne tout de suite l'impression d'être dans une voiture de grand luxe. À environ 40 000$ toutefois, on en est pas loin. À cet égard, on a soigné la finition et on aurait dû en faire autant pour l'ergonomie dont la faute la plus irritante est l'emplacement des boutons servant au réglage des rétroviseurs. Il est même dangereux de les ajuster en roulant. En retour, la Maxima vous offre la meilleure caméra de recul qu'il m'ait été donné d'expérimenter à ce jour.

 

Si vous optez pour l'écran central avec son éventail d'informations et de divertissements, notez que la souris servant à naviguer d'un programme à l'autre est placée au tableau de bord au lieu de sur la console, ce qui est, selon moi, moins pratique.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La Nissan Maxima est une bonne comédienne qui tente de jouer les berlines sport sans en avoir les moyens.

Surmonté d'un joli petit volant multifonction, le tableau de bord affiche clairement une instrumentation bien lisible et comprend de grandes buses de ventilation. On trouve aussi une bonne quantité d'espaces de rangement.

 

Le confort des sièges est à prendre en compte et les places arrière sont très habitables; il faut simplement tenir compte de la forte courbure du toit qui oblige à se pencher pour éviter de se frapper la tête. Un coup d'oeil au coffre arrière permet de découvrir qu'il est sans recoins, ce qui facilite le dépôt des bagages.

 

Somme toute, la Nissan Maxima est une bonne comédienne qui tente de jouer les berlines sport sans en avoir les moyens. Ceux qui ne recherchent que le luxe et le raffinement y trouveront leur compte, mais l'agrément de conduite ne loge pas à cette enseigne.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le tableau de bord brille par son originalité et donne tout de suite l'impression d'être dans une voiture de grand luxe.