General Motors aime se vanter d'être le constructeur offrant le plus grand choix de véhicules « verts ». Il ne faut toutefois pas confondre quantité et qualité, ce à quoi l'ancien géant de l'automobile a succombé lamentablement.

Je n'ai pas essayé toute la gamme des produits écologiques de la marque, mais une semaine au volant de la version hybride de la Chevrolet Malibu m'a convaincu que ce n'est pas très réussi comme amalgame. Vaut mieux s'en remettre aux modèles dits normaux avec leurs moteurs thermiques au lieu de se laisser attirer par une technologie que GM ne semble pas très bien maîtriser.

 

Nonobstant l'apparent retard de la compagnie en matière de voitures économes et peu polluantes, la Malibu est un excellent produit qui résistera très certainement à toutes les coupures que le constructeur devra effectuer pour défier la crise qui menace son existence depuis plusieurs mois. On peut même aller jusqu'à dire que cette Chevrolet est la base sur laquelle GM doit se réinventer. Et il semble que ce soit la voie choisie afin de remettre la firme sur les rails.

 

« Embarque, on n'ira pas vite »

 

Cela dit, la version hybride est affligée d'un moteur impotent, un quatre cylindres de 159 chevaux que l'on a attelé à la tâche trop ardue de déplacer pas moins de 1604 kilos. Conséquemment, l'assistance du moteur électrique à génératrice est constamment requise et ce n'est qu'à l'arrêt qu'il marque une pause. C'est ce que GM appelle un « mild hybrid », un hybride un peu artificiel si vous voulez mon avis. Ainsi, pendant que le Ford Escape, un véritable hybride pouvant compter à l'occasion sur son unique moteur électrique, peut se contenter de 8 litres aux 100 km, la Malibu en exige pas moins de 10.

 

Si l'on manque de patience et que l'on sollicite le moteur, celui-ci se lamente de plus belle et les rapports de la transmission automatique à 4 rapports s'étirent sans donner d'autres résultats qu'un niveau sonore à la limite du tolérable. Les accélérations et les reprises sont d'une mollesse désolante avec des chiffres s'apparentant beaucoup plus à une fourgonnette qu'à une voiture de tourisme. Si vous êtes de ceux qui croient que les chiffres sont plus éloquents, sachez qu'il faut 10 secondes pour atteindre 100 km/h à la suite d'un départ arrêté et 8,3 stressantes secondes pour porter sa vitesse de 80 à 120 km/h.

 

La chance au coureur

 

Par ailleurs, le système hybride est d'une grande transparence et le seul petit indice de sa présence est que les freinages semblent plus appuyés qu'à l'accoutumée. C'est évidemment la résultante de la récupération de l'énergie cinétique dégagée par les freins. À propos de ces derniers, on ne peut qu'en souligner à gros traits l'endurance et l'efficacité. La tenue de route s'affirme aussi, que ce soit dans les virages serrés ou les longues courbes. Le roulis est minimal et, dans une situation d'urgence simulée, la voiture échappe difficilement au contrôle de son conducteur.

Si l'aménagement intérieur et la finition sont généralement d'une qualité en net progrès, il faudra que l'on s'attarde à l'ergonomie qui, sous certains rapports, laisse à désirer. Par exemple, le petit bouton consacré au réglage des rétroviseurs est justement trop petit et difficile à utiliser sur le cadre de la portière. La même remarque s'applique aux commandes du régulateur de vitesse et des informations de marche du véhicule, placées sur la branche gauche du volant. À l'intérieur, l'ambiance est assez distrayante avec un tableau de bord beige et brun qui tranche par sa clarté avec le noir traditionnel.

Photo GM

À l'intérieur de la Malibu, l'ambiance est assez distrayante avec un tableau de bord beige et brun qui tranche par sa clarté avec le noir traditionnel.

Quant à l'habitabilité, on ne peut s'en plaindre et il faut seulement s'assurer de bien pencher la tête en accédant à la voiture dont le pavillon recourbé peut vous gratifier d'une légère commotion. La banquette arrière peut accommoder confortablement 2 personnes, ce qui fait de la Malibu une quatre places, à l'instar de la plupart de ses congénères présentées comme des cinq places mais à bord desquelles personne n'oserait s'asseoir au centre de la banquette arrière.

 

Comme la grande majorité des véhicules hybride, la Chevrolet Malibu voit son coffre rapetisser, passant de 428 litres (dans les modèles à essence) à 381. Son accès n'est pas non plus très reposant en raison de la faible surface du couvercle.

 

Voiture de l'année en 2008, la Chevrolet Malibu est un autre modèle qui pourrait contribuer à un retour à la rentabilité pour GM, du moins dans ses versions conventionnelles. L'hybridation lui réussit moins bien, mais laissons tout de même la chance au coureur.

Photo GM

La Malibu Hybrid.