Cette année, le salon automobile de Shanghai a ouvert ses portes aux professionnels des médias un samedi... Voilà qui est curieux. Mais là n'est pas la seule - mauvaise - surprise que nous réservaient les organisateurs de l'événement. Ils ont aussi ouvert les portes au public. Et à Shanghai - 23 millions d'habitants -, ça veut dire beaucoup de monde.

À tel point que des collègues - plus claustrophobes ou plus impatients? - ont carrément rebroussé chemin avant la fin de la journée. Ils n'ont à peu près rien manqué. Dans l'après-midi, certains halls étaient impraticables. Celui où les Ferrari, Lamborghini, Porsche et autres Maserati se trouvaient exposées, par exemple. Toutes ces voitures, à l'exception de quelques rares grimpées sur des podiums ou ceinturées d'une barrière de sécurité, étaient accessibles à la vue ou au toucher.

Les enfants faisaient la queue pour se faire photographier au volant des dernières nouveautés, tandis que d'autres, à bord de leur poussette, obstruaient le passage en compagnie de leurs parents. Une vraie foire!

Toute cette agitation n'était cependant perceptible que dans les pavillons regroupant les marques «étrangères». Les allées bordées de constructeurs nationaux, quant à elles, étaient pratiquement désertes à l'exception de ce constructeur, dont j'ai oublié le nom, qui vous invitait à prendre le micro d'un karaoké...

Des goûts occidentaux

Dans les rues de Shanghai, la berline traditionnelle est reine et accapare actuellement 60 % du marché. Pour combien de temps encore?

Au salon, les constructeurs «étrangers» s'efforcent de séduire les consommateurs à coup de multisegments (et quelques hybrides aussi), comme ils le font avec le reste du monde.

Et ça marche à en juger, d'une part, par les attroupements autour des Audi Q5, Volkswagen Gran Lavida et autres Mercedes ML et, d'autre part, par les ventes en pleine ascension avec 44 % d'augmentation au cours du premier trimestre.

L'an dernier, il s'est écoulé plus de 19 millions de véhicules neufs en Chine. Et même si plusieurs observateurs craignent un essoufflement de la demande, les constructeurs ne partagent pas cet avis. General Motors est de ceux-là.

Au cours d'une conférence de presse, les dirigeants de la marque ont estimé que d'ici «10 ans, plus de 30 millions de véhicules neufs seraient vendus sur ce territoire».

Mais pour réaliser pareille performance, tous les acteurs de l'industrie s'entendent pour dire qu'il faudra travailler très dur. Jusqu'ici, les efforts ont principalement porté sur les grands centres, mais ceux-ci arrivent à saturation en raison de la mise en place de certaines mesures pour dégager les routes et améliorer la qualité de l'air.

Maintenant, toute l'attention de ce secteur d'activité se déplace vers les villes en périphérie de ces mégalopoles où l'on trouve en moyenne 40 véhicules par 1000 habitants. Les investissements pleuvent et les concessions se multiplient comme des lapins. Pour preuve, au cours de la prochaine année, Mercedes prévoit ouvrir 75 nouveaux établissements. La marque en compte déjà plus de 400.