Le salon de l'auto de Montréal, qui s'est ouvert vendredi au Palais des congrès et se prolongera jusqu'à dimanche, met en scène plusieurs nouveautés. Pas toutes, cependant. Certaines manquent à l'appel. Et on se demande pourquoi.

Comment expliquer l'absence de la Kia Rondo? Ce véhicule a en effet été présenté en octobre dernier à l'occasion du Mondial de Paris. Cela fait déjà bientôt quatre mois. Mais il s'agissait de la version européenne. Pour découvrir la mouture nord-américaine, il faudra attendre la tenue des salons de Chicago et de Toronto qui s'ouvriront dans quelques semaines. Donc, contrairement aux propos tenus par certains internautes sur les forums de discussion, l'absence de la Rondo n'est pas un camouflet de Kia à l'égard des visiteurs montréalais. D'ailleurs, la Rondo n'était ni à Los Angeles ni à Detroit.

Et la Corvette alors? Elle est à Detroit, mais pas à Montréal? Vrai, mais Chevrolet a une excuse toute trouvée. La Corvette exposée à Detroit a été assemblée à la main, à l'extérieur de l'usine d'assemblage, et ne sera jamais offerte à la vente. Il existe bel et bien un modèle de série, mais celui-ci a été vendu samedi soir aux enchères par la maison Barett-Jackson au profit d'une oeuvre caritative.

L'absence du F-Type de Jaguar est plus difficile à expliquer. Ce modèle dont les débuts remontent au mois d'octobre a été vu depuis à Paris, à São Paulo, à Los Angeles et à Detroit. Pas à Montréal. En revanche, la marque anglaise a eu le mérite d'afficher une photo dans son kiosque montréalais pour klaxonner sa venue dans les salles d'exposition le printemps prochain. Sans chercher à prendre indument sa défense, il faut dire que ce constructeur avait plus urgent à nous annoncer: la présence d'un rouage intégral à bord de ses XF et XJ. D'ailleurs, contrairement à ce que certains collègues prétendent, Jaguar ne snobe pas le Québec. Pour s'en convaincre, il suffit de rappeler que cette firme a procédé au lancement mondial de ces nouveaux produits sur nos terres, le mois dernier.

Voir le verre à demi plein

On ne peut pas avoir toutes les nouveautés, d'accord, mais plutôt que de voir le verre à demi vide, pourquoi ne pas le voir à demi plein? Hormis ses salles trop étroites et son circuit à sens unique, le salon de l'auto de Montréal n'a pas à rougir de la comparaison avec les autres salons internationaux. Contrairement à Detroit, on retrouve chez nous plus de véhicules d'exception (Aston Martin, Ferrari, Lamborghini, McLaren, etc.) et même une avant-première nord-américaine: la sous-compacte de Mitsubishi. Oui, la petite verte qui n'a pas de nom encore.

Mentionnons aussi le bel effort de garnir l'exposition montréalaise de quelques études de style. Considérant l'espace disponible au Palais des congrès et le coût élevé du déplacement d'un prototype (plus ou moins 20 000$), saluons notamment les initiatives de General Motors et de Honda dans ce domaine.

En terminant, à ceux qui prétendent que les constructeurs automobiles de luxe privilégient Toronto à Montréal, comment expliquez-vous les dévoilements en avant-première canadienne des Acura RLX, Audi RS5 Cabriolet et Lexus IS, pour ne nommer que ces trois-là?