Toujours convalescente au terme d'une année 2009 épouvantable, l'industrie de l'automobile prépare sa reconversion dans le véhicule propre, mais pose une condition: les gouvernements doivent acquitter une part de la facture.

Que l'on prône une approche interventionniste ou franchement libérale, un consensus émerge: il faut mettre fin à notre dépendance au tout-pétrole. Oui, mais comment? L'industrie automobile prétend détenir la solution et entend renouveler son offre avec des véhicules électriques, voire à hydrogène, d'ici les 10 prochaines années.

Une véritable gageure, mais l'industrie de l'automobile compte bien ne pas prendre ce risque seule. Elle invite les gouvernements à jouer les mécènes en achetant une partie de la production, bien sûr, mais aussi en subventionnant les achats des consommateurs. Est-ce bien raisonnable d'utiliser l'argent des contribuables pour redéfinir entièrement une industrie? N'ont-ils pas largement contribué, il y a quelques mois, à sa remise en route?

Personne ne s'est encore élevé contre l'idée de subventionner l'achat d'un bien privé. Ce n'est qu'une question de temps. Les sociétés de transport, toujours aussi déterminées à décourager l'usage de la voiture, ne manqueront pas de klaxonner leur mécontentement.

Si, sous prétexte d'assainir l'environnement, le gouvernement du Québec accorde jusqu'à 8000$ de crédits d'impôt à l'achat d'un véhicule n'utilisant aucun carburant (1), pourquoi n'est-il pas venu en aide aux contribuables le jour où il a imposé l'usage des pneus d'hiver? C'est bien de respirer un air plus pur, mais encore faut-il être en vie.

Les véhicules électriques, puisque ce sont eux qui apparaîtront les premiers, promettent de bien belles choses, mais tous les constructeurs savent très bien que dans cinq ans, ils réaliseront encore 95% de leurs ventes avec des véhicules qui s'alimenteront en essence. Tous craignent que sans incitations fiscales conséquentes, les ventes de véhicules à émission zéro soient sans avenir.

Le prix des véhicules propres pose problème, mais faut-il le résoudre à coups de subventions? Une fois que la fonction publique et les consommateurs précurseurs auront passé commande, il reste le marché de masse. Et celui-ci prendra sa décision d'achat non en fonction d'une tendance, mais de calculs des économies. C'est donc dire que tant que le prix d'achat d'un véhicule électrique demeurera élevé, celui-ci est condamné, comme le véhicule hybride aujourd'hui, à un rôle de figurant. Les consommateurs auront toujours un argument rationnel pour préférer un véhicule «traditionnel» et souvent largement subventionné par son constructeur au moyen de ristournes et autres primes.

Puisque les crédits alloués par les gouvernements ne s'appliqueront qu'à une partie infime de la population, pourquoi ne pas survolter plus efficacement les ventes et faire tourner les usines à plein régime en adoptant une autre stratégie? Par exemple, taxer encore davantage la voiture à «pétrole» dans les grandes agglomérations, là où le véhicule électrique a le plus de chances de faire une percée, et en accordant des ristournes sur les tarifs d'électricité. Car le chargement à domicile ou sur des stations payantes risque de coûter cher.

 

(1) Même s'il n'est pas prévu qu'un véhicule appartenant à cette catégorie soit sur le marché québécois au cours de l'année, le gouvernement du Québec accorde un crédit d'impôt de 8000$ pour les années 2011 et 2012. À compter de 2013, cette somme sera amputée de 2 000$ par année jusqu'en 2015.

 

Notre prochain banc d'essai

 

Après une tournée en Asie, L'Auto met le cap sur la Colombie-Britannique, où aura lieu la présentation de la nouvelle Infiniti M.

 

Un banc d'essai de cette berline sera publié dans nos pages la semaine prochaine.

Photo: fournie par Infiniti

Ma Ur-Quattro est sortie du garage

 

Au printemps, l'automobiliste sort son jouet du garage.

 

Après plusieurs mois d'inactivité, ma Ur-Quattro reprend la route pour quelques jours dans l'attente d'une transplantation cardiaque.

 

Quelques pièces manquent encore à l'appel, mais ce n'est qu'une question de jours avant la grande opération.

 

Voir une vidéo de l'intervention, ça vous intéresserait?

Photo: Éric LeFrançois, collaboration spéciale

La nouvelle berline de luxe de Hyundai, l'Equus

 

Tout indique que Hyundai commercialisera quelques unités de sa berline Equus au Canada. Ce modèle haut de gamme appelé à concurrencer les Classe S, Série 7 et A8 promet un service après-vente digne d'une Bugatti, voire d'une Maybach.

 

En effet, l'acheteur n'aura jamais à se rendre chez le concessionnaire et se retrouver en compagnie des propriétaires d'Accent ou d'Elantra. Pour les entretiens ou les réparations, une équipe se chargera de venir cueillir votre véhicule à l'endroit de votre choix et de vous offrir un véhicule de courtoisie.

Photo: Stan Honda, AFP