Grâce à BMW et à sa réinterprétation réussie de la Mini, nombre de petites voitures à forte personnalité et gros budget se dessinent à l'horizon.

«Small is big», et pas seulement au Québec: plusieurs consommateurs découvrent ou redécouvrent les nombreuses vertus des voitures urbaines et écologiques. Le hic, pour les constructeurs qui les produisent et conséquemment les concessionnaires qui les vendent, c'est que leurs marges bénéficiaires sont limitées. En d'autres mots, ces voitures ne sont guère rentables. Comment résoudre ce casse-tête?

Encore aujourd'hui, certains constructeurs misent sur un déplacement vers des pays à faible coût de main-d'oeuvre et, parfois, réutilisent des pièces ayant servi sur d'anciens modèles pour rentabiliser leurs petites voitures. Plusieurs appliquent cette leçon: l'Aveo de Chevrolet est produite en Corée du Sud, tandis que la City de Volkswagen vient du Brésil. Cela fonctionne, mais la marge de manoeuvre des constructeurs demeure limitée. L'explication ne tient-elle pas à cette philosophie qui guide ces constructeurs: la présence des véhicules «bon marché» sert uniquement d'appât pour susciter l'appétence des consommateurs et surtout à calmer les autorités qui réclament une diminution draconienne des gaz à effet de serre sur l'ensemble des gammes dont la rentabilité repose encore sur des véhicules de plus grande taille.

 

Mais le coût de l'essence, les limitations de vitesse et la préservation de l'environnement incitent à la modération. Et la petite voiture devient un choix parfaitement assumé par les consommateurs, nord-américains compris. Ces derniers exigent néanmoins une chose: conserver les accessoires qu'ils jugent indispensables, tels que les glaces électriques, la fermeture centralisée des portes, la climatisation et la sécurité passive. Bref, nous voulons une voiture moderne. Exit la voiture du «peu». Peu chère, peu d'équipement, peu de moteur, peu de sécurité et place aux petites voitures à forte personnalité et à gros budget...

Il faut dire que la réinterprétation moderne par BMW de la Mini a donné bien des idées à la concurrence. Cette filiale du constructeur bavarois repose sur un modèle économique complètement différent. Les prix de la Mini s'échelonnent de 22 800$ à 42 500$ pour les versions les plus perfectionnées. Résultat, des marges qui atteignent presque 10%, soit le double de celles engrangées par une sous-compacte classique comme la Toyota Yaris, par exemple. D'où la volonté de certaines marques de s'inspirer du formidable succès de la Mini.

Aujourd'hui, la course à la taille de guêpe chic ne fait que commencer. Chez les constructeurs, les idées axées sur l'infiniment petit s'empilent et tous se positionnent sur ce créneau ultra rentable: Alfa Romeo avec sa Mito, Fiat avec sa 500 Abarth, Daimler avec sa Smart, la Toyota iQ signée Aston Martin et Audi avec sa future A1. Toutes ces citadines trouveront bien le moyen de faire «passer la pilule» du prix grâce à l'image de marque de leur constructeur, à leur personnalité et à leur caractère innovateur. Même Lincoln y songe. L'auguste marque américaine a, rappelez-vous, présenté en janvier dernier le Concept C, une citadine sur base de Focus qui pourrait connaître les joies de la grande série dès 2011. Alors, on dit merci Mini?

SALON DE LOS ANGELES

Au moment où vous lirez ces lignes, l'équipe de L'Auto sera en direction du Salon automobile de Los Angeles. Nous vous invitons à suivre les principaux dévoilements sur notre site: www.monvolant.ca

SUR MON VOLANT.CA

Également à surveiller cette semaine sur le site monvolant.ca: l'Auto blogue et une vidéo de notre banc d'essai de cette semaine (Mercedes SLS AMG).

LE FEUILLETON SAAB

«Saab: chapitre ou épilogue?» avons-nous écrit en février dernier. La réponse aujourd'hui ne semble plus faire aucun doute. À la fosse commune...

Photo: Tyrone Siu, Reuters