Billet À droite, après le dépanneur

Vous recherchez une rue? Une station-service? Un restaurant italien? Aujourd'hui, toutes ces questions trouvent réponse à bord des véhicules équipés d'un système de navigation. Mais encore faut-il en avoir un.

Nous parlons naturellement de ces GPS qui tapissent les pare-brise comme autant d'objets symboliques accrochés au rétroviseur. Différence essentielle, le petit écran "ventousé" devant les yeux a une utilité bien réelle. En cinq ans, le GPS portable est même devenu indispensable à plusieurs millions d'automobilistes qui se demandent encore comment on faisait pour vivre sans.

 

D'autres ne partagent pas le même avis. En effet, l'automobiliste qui fait quotidiennement le même trajet n'en ressentira pas le besoin. Pas encore, mais le moment viendra bien assez vite avec l'intégration de nouvelles informations comme celles de vous renseigner sur les embouteillages en temps réel, les travaux de réfection en cours et vous rappeler la présence de radars photo... Que de bonnes idées!

 

Fini le temps perdu, les contrariétés devant tous ces carrefours où ne figure plus aucun nom de rue. Un bonheur plus ancien qu'il n'y paraît. Les plaisanciers utilisent le GPS pour positionner leurs bateaux depuis une trentaine d'années déjà. Les plus fortunés des automobilistes l'ont découvert il y a plus de 15 ans. Les modèles haut de gamme en avaient même fait un signe distinctif. À condition d'y mettre le prix: plus de 3000$ pour un bel écran soigneusement intégré au tableau de bord. Un prix quasiment inchangé aujourd'hui! Ce qui explique le succès des systèmes portables, capables de se coller d'un geste sur le pare-brise. Moins esthétiques, certes, mais drôlement moins chers (350$ en moyenne), ils sont, en outre, dans leur grande majorité toujours à la pointe en matière de cartographie (mise à jour faite en téléchargeant les nouveautés sur l'internet) et beaucoup plus simples d'utilisation. Et surtout, il n'est pas attaché définitivement à un tableau de bord, il se transporte aisément d'un véhicule à un autre ou d'un véhicule à un piéton, un cycliste. Il s'adapte également à des voitures de bas ou de moyenne gamme qui, dans bien des cas, n'offrent pas de système de navigation embarqué, même en option.

 

Pas étonnant que le GPS portable ait la cote auprès des automobilistes. Outre sa portabilité et son prix, il y a aussi son accessibilité. À la différence de son concurrent embarqué qui est vendu uniquement par le constructeur (et encore faut-il que le concessionnaire le commande), le GPS portable est offert chez les spécialistes de l'électronique grand public et dans les grandes surfaces. On s'en doute, cette mise en marché a fortement contribué à faire connaître le produit et à le démocratiser.

 

Vous guider et quoi encore?

 

À la différence des modèles intégrés proposés par les constructeurs automobiles, les GPS portables disposent d'un écran et d'un ou deux boutons de commande, guère plus. Tout se passe donc entre votre écran et vos doigts. L'écran propose; les doigts disposent. Selon la marque, chaque GPS portable a évidemment sa propre logique, mais globalement on ne fait pas plus intuitif. On en prend d'ailleurs conscience a contrario devant un GPS intégré sur la planche de bord d'une automobile. Une lecture approfondie du manuel du propriétaire devient quasi indispensable pour connaître les multiples fonctions des boutons de commandes servant également pour la radio, le lecteur CD, la carte mémoire, la technologie Bluetooth. Un véritable capharnaüm.

 

Généralement, on commence par vous demander le pays - facile! -, puis la ville - déjà moins facile... Exemple: certains répertorient "Le Bic" dans le choix des villes commençant par "L". D'autres la classent dans les "B". Les meilleurs proposent les deux. Autre détail agaçant: pour stopper le guidage en cours, certains réclament de revenir au menu principal, soit plusieurs manipulations en perspective, quand d'autres se désactivent d'eux-mêmes d'une simple pression sur un bouton ou sur l'écran.

 

Des détails, mais ce sont ceux-là qui, au bout du compte, font la différence. Car, pour le reste, l'itinéraire ne change pas d'un modèle à un autre, sauf si on s'amuse à jouer avec les options. Celles-ci permettent de connaître la station-service la plus proche ou les centres d'intérêt touristique. Enfin, pour l'anecdote, la voix de votre guide peut être celle d'un homme ou d'une femme (certains vous offrent ce choix) et se fait de plus en plus bavarde. Ainsi au lieu d'un laconique: "À 300 m, au carrefour, tournez à droite", les modèles les plus élaborés ajoutent le nom de la rue, mais celui-ci est rarement intelligible. D'autant que lorsque vous manquez une direction, des différences mineures apparaissent entre les modèles. Ainsi, le "recalcul" d'un itinéraire est parfois instantané alors que d'autres se triturent le disque dur durant quelques secondes. La bonne nouvelle est que la voix synthétisée ne vous réprimande plus, comme c'était le cas à bord de certaines voitures allemandes.

 

Les systèmes de navigation ne naissent pas tous égaux. Loin de là. Les itinéraires proposés sont parfois aberrants et les instructions parfois trop tardives. Ce ne sont là que deux irritants. Il y en a d'autres. Comme le manque de clarté des pictogrammes présentés ou des instructions peu précises ("tournez à droite" lorsqu'il faut simplement obliquer légèrement). Des commentaires qui s'appliquent non seulement aux systèmes portables, mais aussi à ceux embarqués par les constructeurs.

 

Si le système portable n'a rien à envier au système embarqué, ce dernier comporte encore certains avantages, dont celui de livrer des informations en corrélation avec l'état ou le fonctionnement du véhicule. En d'autres mots, le GPS embarqué des constructeurs ne se limite pas qu'à lire des cartes routières. La taille de son écran et son intégration au véhicule lui permet d'offrir une représentation graphique plus saisissante et des fonctionnalités nouvelles comme de retransmettre les images de la caméra de recul ou encore - c'est pour bientôt - de transmettre ou recevoir vos courriels. De belles innovations, mais à quel prix?