Avec 2,35 millions de véhicules écoulés au premier trimestre, Toyota a dépassé pour la première fois General Motors (GM), qui a vendu 2,26 millions de véhicules.

Avec 2,35 millions de véhicules écoulés au premier trimestre, Toyota a dépassé pour la première fois General Motors (GM), qui a vendu 2,26 millions de véhicules.

La tendance avait été anticipée par les analystes et vient du marché américain, le plus gros du monde, entre la montée en puissance régulière de Toyota et de la perte de vitesse de GM.

Pour contrer la concurrence étrangère, GM se restructure en Amérique du nord depuis 2005, réduisant son nombre d'usines et ses volumes de production.

«On ne dit pas assez que GM réduit volontairement ses volumes de ventes, et que le recul de ses parts de marché n'est pas uniquement dû au succès des modèles asiatiques, Toyota en tête», explique Rebecca Lindland, analyste de Global Insight.

«La priorité pour GM est de réussir sa transition vers de nouveaux modèles et de réduire les ventes peu rentables de flottes de véhicules, qui représentaient jusqu'ici 20-25% des volumes», poursuit-elle.

Un autre phénomène qualitatif entre en jeu, rappelle cette analyste: l'image de marque.

«Toyota jouit d'une réputation d'excellence et de consommation intelligente, soucieuse de l'environnement. En face, GM a vu son image écornée, associée à des véhicules peu dans l'air du temps, et il faut plus de temps pour restaurer une image que pour l'abîmer!», ajoute Mme Lindland.

Au-delà de Toyota, les avancées de constructeurs asiatiques comme Honda, Nissan et Mitsubishi suscitent des critiques aux États-Unis au nom du yen sous-évalué et des conséquences pour l'emploi américain.

Les constructeurs japonais ont contre-attaqué, faisant valoir que 68% des véhicules vendus sont produits aux États-Unis et qu'ils y emploient directement et indirectement plus de 430 000 personnes, selon l'association les représentant, JAMA.

Néanmoins, le sort de GM s'améliore, soulignent plusieurs analystes, qui mettent l'accent sur le redressement des comptes et sur sa stratégie de reconquête.

Himanchu Patel, de JP Morgan, attend ainsi «une agréable surprise» des résultats du 1er trimestre pour GM, après une perte de 2 milliards de dollars en 2006.

Côté stratégie, GM s'ouvre activement sur l'international: ces ventes représentent désormais un record de 60% du volume total (1,36 million). Les ventes ont progressé de 10% à l'international, tandis que les ventes totales de GM, freinées par les États-Unis, gagnaient 3%.

Au 1er trimestre, GM a progressé de 6% en Europe, de 17% en Amérique latine/Moyen-Orient/Afrique et de 20% en Asie/Pacifique..

En Chine, GM a gagné 25% avec 290 000 unités vendues. Sur ce marché florissant, GM est parti pour être le 1er constructeur étranger cette année et dépasser le million de véhicules vendus, rapportait récemment le responsable de GM pour la Chine, Kevin Wale.

Ce dernier a d'ailleurs indiqué que GM allait investir un milliard de dollars par an en Chine d'ici 2010 pour accroître sa force de production, un marché où la croissance sera «sans égale au cours de la prochaine décennie». En 2006, 7,22 millions de véhicules y ont été vendus, en hausse de 25%.

«GM fait mieux que Toyota en Chine et en Corée du sud», relève Mme Lindland, selon qui «certains pays doivent encore faire des efforts d'ouverture de leur marché automobile, comme le Japon».

Après la publication des chiffres de Toyota mardi, le sénateur démocrate John Edwards a d'ailleurs plaidé en faveur d'une plus grande ouverture des marchés asiatiques aux voitures américaines.