Dans l'immédiat, plus de la moitié des suppressions d'emplois en Ontario toucheront des salariés déjà mis à pied aux usines d'assemblage de Windsor et de Brampton, ainsi qu'un fabricant de pièces de moteurs à Toronto.

Dans l'immédiat, plus de la moitié des suppressions d'emplois en Ontario toucheront des salariés déjà mis à pied aux usines d'assemblage de Windsor et de Brampton, ainsi qu'un fabricant de pièces de moteurs à Toronto.

DaimlerChrysler ne ferme pas d'usine en Ontario. Le constructeur ajoutera un quatrième véhicule à son usine d'assemblage de Brampton, assurant le maintien de son troisième quart de travail, ce qui représente 800 emplois.

Il s'agit du coupé sport Challenger, un muscle car que DaimlerChrysler ressuscite afin de concurrencer la Mustang de Ford et la prochaine Camaro de GM.

La production de la Challenger ne pouvait se faire ailleurs qu'à l'usine de Brampton. C'est la seule qui produit les voitures pleine grandeur comme la 300 et la Magnum, populaires chez Chrysler, et dont la future Challenger est dérivée.

Mais selon des analystes, le succès de ces grosses cylindrée de DaimlerChrysler, s'il profite à Brampton, illustre une faiblesse croissante de ce constructeur sur le marché.

Ce sont les seules automobiles à succès de Chrysler; le reste de son offre étant constitué surtout de VUS et de fourgonnettes, dont la demande est en net déclin.

C'est d'ailleurs à l'autre usine d'assemblage en Ontario, à Windsor, que sont produites les fourgonnettes.

Ces véhicules, qui ont déjà contribué à sauver Chrysler de la faillite, il y a 15 ans, demeurent en tête de leur catégorie.

DaimlerChrysler a d'ailleurs confirmé que l'usine de Windsor, qui emploie 5500 salariés, conservera trois quarts de travail.

Néanmoins, elle subira le gros des compressions en Ontario: quelque 1500 emplois d'ici deux ans, dont 800 parmi des salariés en mise à pied prolongée.

Un désastre

Pour le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile, Buzz Hargrove, les compressions de DaimlerChrysler constituent "un autre désastre" pour l'industrie automobile au Canada. Il a réitéré sa demande au gouvernement canadien de discuter avec Washington de l'instauration de mesures pour contrer l'entrée de "véhicules importés" sur le continent, tout en forçant les pays exportateurs comme la Corée et le Japon à faciliter l'importation de véhicules construits ici.

Mais tous ne partagent pas le message alarmiste du président des TCA.

Selon l'analyste Denis Desrosiers, ce sont surtout les usines des Trois Grands américains, syndiqués avec les TCA et les UAW, qui sont en difficultés en raison de leurs choix de véhicules et leurs coûts élevés. Les autres fabricants vont relativement bien.

Pour leur part, dans un récent rapport, des économistes de la Banque TD soulignaient que, toutes proportions gardées, les restructurations des Trois grands américains frappent moins en Ontario qu'aux États-Unis, notamment au Michigan.

Aussi, malgré les pertes d'emplois, des investissements d'une valeur de 7 milliards ont été annoncés ou sont en réalisation en Ontario.

DaimlerChrysler investit 760 millions à ses usines de Windsor et Brampton. Ses concurrents Ford et GM cumulent 3 milliards en modernisation à leurs usines ontariennes. Mais la palme revient toutefois à Toyota, qui investit 1,1 milliard dans sa deuxième usine d'assemblage en Ontario. L'usine doit ouvrir l'an prochain avec 2000 salariés.