«Les intersections sont les endroits les plus difficiles à négocier pour les automobilistes vieillissants», estime Jennifer Oxley, du Centre de recherche sur les accidents de l'Université de Monash, à Victoria en Australie. «Ils ont particulièrement des difficultés à évaluer l'espace sécuritaire entre deux voitures arrivant dans l'autre sens, avant de tourner à gauche. C'est dû à une diminution générale des capacités cognitives, de perception spatiale et d'attention.»

«Les intersections sont les endroits les plus difficiles à négocier pour les automobilistes vieillissants», estime Jennifer Oxley, du Centre de recherche sur les accidents de l'Université de Monash, à Victoria en Australie. «Ils ont particulièrement des difficultés à évaluer l'espace sécuritaire entre deux voitures arrivant dans l'autre sens, avant de tourner à gauche. C'est dû à une diminution générale des capacités cognitives, de perception spatiale et d'attention.»

La solution la plus simple à ce problème est l'installation de flèches protégeant le virage à gauche. «Le reste du temps, le virage est interdit, dit la psychologue. Il faut installer ces feux aux endroits où il y a un problème d'accidents impliquant des automobilistes âgés, ou tout simplement dans les quartiers où habitent beaucoup de personnes âgées.»

Ces changements ne devraient pas créer de problèmes de congestion, selon Mme Oxley. «De toute façon, aux intersections très achalandées, il y a déjà des interdictions de tourner à gauche ou des feux protégés. Dans certains cas, on peut penser à des carrefours giratoires au lieu de feux. Ils sont beaucoup moins difficiles pour les personnes âgées parce que la vitesse y est moindre, et que l'angle facilite l'évaluation des espaces entre les voitures.»

Ce genre de carrefour giratoire, où les voitures s'y trouvant déjà ont la priorité, est courant en Europe, et de plus en plus utilisé en Amérique du Nord. Il peut également remplacer des intersections avec des panneaux d'arrêts, selon Mme Oxley.

Cela fait une quinzaine d'années que la psychologue de Monash publie des études sur le vieillissement des automobilistes. L'un de ses rapports, publié en 2000, portait sur 62 endroits où avaient lieu beaucoup d'accidents impliquant des personnes âgées, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Outre l'installation de feux protégés pour les virages à droite (l'équivalent de nos virages à gauche) et de carrefours giratoires, le rapport suggérait d'augmenter la taille et la luminosité des feux de circulation, d'augmenter le champ de vision aux intersections, d'installer des terre-plein aux intersections plus achalandées, pour éviter que les automobilistes âgés n'empiètent sur les voies de l'autre sens, et d'élargir les voies aux intersections parce que les automobilistes âgés ont tendance à tourner large.

Pour ce qui est des autoroutes, Mme Oxley prévoit qu'il faudra allonger les rampes d'accès pour faciliter l'insertion dans le trafic. «Les personnes âgées ont aussi de la difficulté à accélérer suffisamment pour s'insérer dans le trafic d'une autoroute. Souvent, elles vont devoir s'arrêter au bout de la rampe. L'insertion est alors très problématique, parce qu'il faut accélérer beaucoup.»

Elle s'attend aussi à ce que le débat sur l'augmentation des limites de vitesse soit définitivement réglé. «Les automobilistes âgés ont tendance à conduire moins rapidement pour pallier au déclin de leurs facultés. Comme ils formeront une proportion plus importante des gens sur les autoroutes, la vitesse moyenne baissera toute seule.»