Selon des données publiées par le Groupement des assureurs automobiles et tirées du Rapport statistiques sur l'assurance automobile, il y a eu au Québec en 2005, sept vols par tranche de 1000 véhicules assurés, alors qu'en 2001, il y avait près de 11 vols par tranche de 1000 véhicules assurés. En 2005, les vols ont coûtés 297 millions$ aux assureurs en comparaison à 315 millions$ en 2001. De plus, la fréquence de réclamation a diminué de 35 % par rapport à 2001, passant de 1,07 % à 0,70 % en 2005.

Selon des données publiées par le Groupement des assureurs automobiles et tirées du Rapport statistiques sur l'assurance automobile, il y a eu au Québec en 2005, sept vols par tranche de 1000 véhicules assurés, alors qu'en 2001, il y avait près de 11 vols par tranche de 1000 véhicules assurés. En 2005, les vols ont coûtés 297 millions$ aux assureurs en comparaison à 315 millions$ en 2001. De plus, la fréquence de réclamation a diminué de 35 % par rapport à 2001, passant de 1,07 % à 0,70 % en 2005.

Par ailleurs, le vol de pièces de véhicule a également reculé de façon significative de 1999 à 2006.

En 1999, on rapportait 4,5 vols de pièces de véhicule par 1000 automobiles assurées. Pour les trois premiers trimestres de 2006, on parle plutôt de 2,2 vols de pièces de véhicule par 1000 automobiles, ce qui représente une diminution de 51 % par rapport à il y a sept ans.

Le Bureau des assurances du Canada (BAC) impute ces phénomènes au fait que depuis quelques années, près de 60 % des véhicules neufs vendus au pays, sont munis d'un antidémarreur passif répondant aux normes de sécurité établies par le BAC. Installé en usine lors de la construction du véhicule, cet antidémarreur compliquerait grandement le travail des voleurs de véhicules.

«Plus c'est long, moins ça devient intéressent pour eux», précise Alexandre Royer, conseiller en affaires publiques au BAC.

Présentement, trois véhicules sur cinq vendus au Canada sont vendus avec une clé de contact à puce, laquelle répond aux normes de sécurité du BAC. Un autre groupe de véhicule est équipé d'un antidémarreur inclus dans le véhicule, lequel n'est pas nécessairement conforme à la norme du BAC, mais constitue tout de même un effet dissuasif pour les voleurs.

À compter du mois de septembre 2007, une nouvelle norme de Transports Canada entrera en vigueur et obligera les constructeurs à équiper tous les véhicules neufs vendus au pays d'un antidémarreur répondant soit aux normes du BAC ou à la norme européenne, laquelle est toutefois moins contraignante.

La norme du BAC préconise que le dispositif de protection doit s'armer automatiquement 30 secondes après que le conducteur ait coupé le moteur ou retiré la clé du contact. Le mode d'armement passif constitue une caractéristique absolument essentielle: le conducteur ne doit pas avoir à poser d'autres gestes que ceux qu'il accomplit normalement lorsqu'il coupe le moteur, puis sort de son véhicule. Le dispositif doit être codé et fonctionner de sorte que seule la clé autorisée puisse faire démarrer le véhicule. Il convient qu'un minimum de 50 000 combinaisons codées soit disponible et que le balayage soit limité à 5000 codes par périodes de 24 heures. De façon à accroître la sécurité, l'armement du dispositif doit interrompre trois circuits, compliquant ainsi la tâche des éventuels voleurs qui tenteraient de déjouer le système. Pour que l'antidémarreur soit conforme à la norme du BAC, il doit être impossible lors d'essais d'attaque, de désarmer le dispositif en moins de cinq minutes s'il est installé dans un véhicule et de deux minutes trente secondes lorsque l'essai est effectué dans un laboratoire. Le système antidémarrage peut être muni d'un mécanisme supplémentaire de prévention du vol, tel qu'un système d'alarme ou de repérage, à condition que ces caractéristiques optionnelles ne nuisent pas aux fonctions d'antidémarrage.

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UNE AUTO VOLÉE TOUTES LES 14 MINUTES

Même si le vol de véhicules est en régression au Québec et au Canada, il demeure toujours un fléau. En 2005, plus de 38 500 véhicules ont été volés dans la province, soit un véhicule à toutes les 14 minutes, ce qui représente une somme de 297 millions. Au Canada, plus de 160 000 voitures ont été volées durant la même période. Même si le vol de véhicules à moteurs touche tout le pays, la problématique et ses conséquences socioéconomiques diffèrent d'une province à l'autre.

Dans les Prairies, la majorité des vols sont de type opportuniste. Ce type de vol est aussi désigné comme «joyride» ou «vol pour ballade». Un vol opportuniste est commis pour des raisons autres qu'économiques, soit par plaisir, par défi ou pour disposer d'un véhicule afin de commettre un crime. Ces vols sont majoritairement commis par des jeunes. Au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, la problématique est très différente.

Selon Statistique Canada, 39 500 véhicules ont été volés en Ontario, 38 500 au Québec et près de 50 000 en Colombie- Britannique en 2005. Au Québec et en Ontario, les vols de voitures sont liés au crime organisé. Le taux de recouvrement des véhicules volés dans de telles circonstances est beaucoup plus faible. En 2002, dans le grand Toronto, le taux de recouvrement a été de 75 %; à Montréal, la situation est encore plus inquiétante, puisque le pourcentage de véhicules retrouvés n'était que de 56 %.

Afin de couvrir les indemnités qu'ils doivent verser à leurs clients, les assureurs québécois sont tenus de réserver 10 % de la prime d'assurance automobile, qu'ils aient été victimes d'un vol ou non. Ainsi, si la prime est de 1000 $, c'est 100 $ de celle-ci qui serviront à payer les indemnités versées pour le vol automobile. Le vol automobile est un phénomène répandu dans tous les pays industrialisés. Selon Interpol, trois millions de véhicules sont volés dans le monde à chaque année et les profits tirés de la vente de ces véhicules à l'échelle mondiale représentent 19 milliards US. Comment les voleurs volent un véhicule ?

Si le vol d'un véhicule est fait par un réseau organisé, le voleur repère d'abord le véhicule, souvent garé dans le stationnement d'un centre commercial ou d'un aéroport. Dans bien des cas, le voleur aura reçu une commande pour un modèle particulier. Pour un voleur expérimenté, le vol prendra de 30 secondes à trois minutes, selon qu'il y a ou non un système de protection sur le véhicule. Si le véhicule est volé par un réseau organisé, trois avenues sont possibles : le découpage, l'exportation ou le maquillage/clonage pour la revente.

Le but du découpage est d'approvisionner le marché illicite en pièces recyclées. Le véhicule sera alors dirigé vers un atelier clandestin de découpage, où il sera démantelé. Les pièces sont ensuite vendues sur le marché illicite des pièces recyclées, tant au Québec qu'à l'étranger. Généralement, les véhicules les plus menacés d'être volés afin d'être découpés sont ceux dont les modèles sont les plus vendus, car la demande pour les pièces recyclées augmente.

Certaines marques de véhicules haut de gamme sont volées afin d'être exportées. Le Québec et l'Ontario sont des provinces de choix pour ce type d'activité, Montréal et Toronto étant toutes deux situées près de la frontière américaine et des grandes voies de navigation.

Selon la Division des services d'enquête du BAC, les véhicules volés sont principalement exportés vers l'Europe de l'Est, la Russie, le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud, l'Afrique, les Caraïbes et l'Asie du Sud-Est, où ils sont vendus avec un très gros profit. À titre d'exemple, un Jeep Grand Cherokee peut rapporter 97 000 $ à un réseau. Toujours selon le BAC, les véhicules de luxe et les VUS récents sont des cibles de choix pour ce type de vol.

Quant au maquillage de véhicules, il s'effectue lorsqu'un réseau de voleurs se procure un véhicule lourdement accidenté sur le marché légal et vole également un véhicule aux caractéristiques similaires. Les voleurs transfèrent ensuite sur le véhicule volé le numéro d'identification du véhicule accidenté. Le clonage, quant à lui, se fait en prélevant un numéro de série sur un véhicule donné. Les voleurs utilisent ensuite ce numéro pour immatriculer dans une autre province un véhicule identique au premier, mais volé. Dans les deux cas, les véhicules sont vendus à des acheteurs de bonne foi. Pour reprendre l'exemple du Jeep Grand Cherokee volé, le réseau de voleurs pourra réaliser des profits de l'ordre de 40 000 $ en utilisant ces deux méthodes.

Sources : Bureau des assurances du Canada et le Plan statistique du Groupement des assureurs automobiles.