Après deux années pour le moins moroses, la moto peut commencer à rêver de jours meilleurs.

Un vent de fraîcheur devrait ainsi souffler sur le Salon de la moto de Montréal cette année. Premier signe encourageant, il va y avoir jusqu'à 165 exposants ; c'est une quinzaine de plus qu'en 2010 et un retour au niveau enregistré en 2009.

«L'industrie a traversé des années difficiles, particulièrement l'an dernier, dit Roger Saint-Laurent, promoteur du Salon. Mais les constructeurs ont procédé à l'ajustement de leurs inventaires, ils ont nettoyé le réseau, ils se retrouvent donc en meilleure position.» En matière de fréquentation, on s'attend à ce que plus de 30 000 personnes se rendent au Palais des congrès de Montréal de vendredi à dimanche, alors qu'il y en avait eu 29 109 l'an dernier.

La période d'incertitude économique est aussi chose du passé, si bien que les motocyclistes ont de nouveau le sourire. «Au Salon de la moto de Québec, au début du mois, tout était positif en matière d'affluence, on a vu un regain sur le plan des transactions enregistrées, affirme M. Saint-Laurent. On est loin des années records, mais le nuage noir est derrière nous.» Selon les chiffres obtenus auprès de M. Saint-Laurent, le Québec a même pris le premier rang au pays en 2010, supplantant le marché ontarien pour la première fois depuis belle lurette.

La Salon de la moto 2011 marque l'arrivée au pays de deux marques mythiques, l'italienne MV Augusta et l'indienne Royal Enfield. MV Augusta arrive avec sa gamme de motos haut de gamme et ultraperformante alors que Royal Enfield confirme l'engouement pour les motos vintage avec des cafés racers de petite cylindrée qui rappellent les bécanes construites dans les années 50 par Enfield, alors établi en Angleterre. En plus des motos, Royal Enfield offre une gamme impressionnante d'accessoires rétro, vêtements, casques et lunettes.

Bombardier doit quant à lui montrer le prototype de son Spyder hybride, présenté en primeur au début du mois au salon de Minneapolis. On s'attend aussi à une plus grande présence de motos anciennes, grâce au changement de date d'un événement américain particulièrement prisé par les amateurs de vieilles mécaniques. Enfin, il sera possible cette année de faire des achats et prendre possession de motos et d'accessoires sur place, dans une section spécialement identifiée du salon, une première en quatre ans.

Cap sur la sécurité

«Le thème du salon cette année est Voir c'est bien, savoir c'est mieux, indique M. Saint-Laurent. Bien sûr, on peut voir les différentes motos sur l'internet, mais il n'y a rien de mieux que de les toucher en trois dimensions. Et cela est aussi valable pour l'aspect sécurité à moto, qui sera encore plus appuyé cette année avec des séminaires qui toucheront plusieurs aspects de la conduite à moto. On a aussi consacré un site web exclusivement à la sécurité à moto (symposiumsecuritemoto.com).»

Jean-Pierre Belmonte, de la Fondation Promocycle, sera le principal conférencier de ce symposium. «On fera notamment un séminaire sur le freinage et un autre sur le contrebraquage, a expliqué M. Belmonte. Le freinage est le problème le plus important ; les motocyclistes ne savent pas freiner, point à la ligne. Un motocycliste sur trois ne fait rien au moment d'un accident, il ne lâche même pas l'accélérateur. On appelle ça, dans le milieu, l'oh shit ! syndrome.» Quant au contrebraquage, M. Belmonte veut démontrer aux motocyclistes qu'il s'agit d'une technique essentielle à la conduite, et non pas seulement d'une manoeuvre à utiliser en cas d'urgence, « contrairement à ce qui est parfois enseigné », a-t-il soutenu. Les gens sont par ailleurs invités à s'inscrire à l'avance, de façon à recevoir par courriel les documents associés aux séminaires suivis.

Une belle façon de patienter en attendant la fonte des neiges...