Les Espagnols ont dominé les trois courses du GP de Saint-Marin dimanche sur le circuit de Misano mais cet exploit a été endeuillé par la mort du Japonais Shoya Tomizawa, 19 ans, percuté par deux concurrents alors qu'il avait chuté au 11e tour de la catégorie Moto2.

La disparition tragique de ce pilote souriant et toujours avenant, promis à un grand avenir, a jeté un grand trouble dans le microcosme de la course motocycliste et bien peu de concurrents ont souhaité commenter leurs performances du jour.

Parmi eux, Dani Pedrosa, vainqueur en MotoGP, a juste fait part de sa satisfaction d'avoir, pour la première fois de sa carrière, remporté deux Grand Prix consécutifs dans cette catégorie avant de souligner quel «grand choc» il avait reçu à l'annonce de cette nouvelle.

«Je venais de gagner la course, mais quand je suis rentré dans mon stand, j'ai trouvé l'atmosphère lourde. Tous les mécaniciens étaient d'un grand sérieux. J'avais encore mon casque sur la tête et je ne croyais pas ce que l'on me disait. J'en ai demandé trois fois la confirmation. Ces choses ne devraient jamais se produire. Tomi avait gagné le respect de tous en très peu de temps. Il était rapide et courageux», a commenté l'Espagnol, deuxième du Championnat du monde.

Une heure avant la victoire de Pedrosa, Tomizawa avait chuté à mi-course de la Moto2 après que le pneu arrière de sa 600 cc Honda-Moriwaki eut glissé sur un vibreur alors qu'il était aux avant-postes.

Bagarres

Cette nouvelle catégorie, dont Tomizawa était le premier vainqueur en avril au Qatar, a reçu un bel accueil de la part du public mais aussi des pilotes et dimanche ils n'étaient pas moins de 39 à s'élancer sur la piste, chiffre à comparer aux 17 machines inscrites en MotoGP.

Cette affluence et des niveaux de pilotages assez comparables sur des motos possédant, par règlement, la même motorisation, provoque des bagarres qui ne sont pas sans risques.

De nombreuses chutes collectives ont été enregistrées en Moto2 lors des derniers Grand Prix et le vainqueur du jour, l'Espagnol Toni Elias, avait fait part samedi de son inquiétude quant à un possible problème dans le premier virage étroit, juste après le départ.

L'accident ne s'est pas produit à cet endroit mais dans la courbe la plus rapide du circuit. L'Italien Alex De Angelis et le Britannique Scott Redding, qui suivaient «à l'aspiration» le pilote japonais n'ont pu l'éviter et ont roulé dessus avant de chuter également, mais sans dommage.

«On l'a directement conduit en ambulance -car il y a un matériel de réanimation à bord contrairement à l'hélicoptère- à l'hôpital de Riccione, distant de quelques km mais ses blessures au thorax et à l'abdomen étaient trop graves», a expliqué la direction de course.

Le jeune homme est décédé en milieu d'après-midi alors que la course des MotoGP occupait l'attention des 50 000 spectateurs.

Le dernier pilote mort en Grand Prix était également Japonais: Daijiro Katoh en avril 2003, à Suzuka.

En début de matinée en 125 cc, Marc Marquez, 17 ans et demi, avait offert, devant deux autres de ses compatriotes, une première victoire de la journée à l'Espagne.