Le motocross vous fait peut-être penser à Evel Knievel survolant le Grand Canyon. Ou à cette bande de casse-cous pétaradants dans le Stade olympique. Mais saviez-vous que le motocross peut être une activité familiale?

C'est en fait la mission de la Fédération des motocyclistes de sentier du Québec (FMSQ), qui organise chaque week-end de la belle saison des activités destinées aux amateurs de moto hors route. Elle compte près de 950 membres, dont environ 800 qui participent régulièrement aux activités. Ils ont de 5 à 70 ans, hommes et femmes, amateurs ou mordus et parfois même professionnels.

La FMSQ a justement lancé sa saison hier, avec une journée d'évaluation à L'Ascension, dans les Hautes-Laurentides. Tout ce beau monde se retrouvera ensuite à Granby, ce week-end, pour la première manche du championnat régional enduro-cross.

L'enduro-cross, c'est ce qui caractérise la FMSQ. Il s'agit de courses de longue haleine qui durent, selon les catégories d'âge et l'expérience des participants, de 20 minutes à 2h30. L'aspect endurance est donc la principale différence entre ce que proposent la FMSQ et les circuits de compétition de motocross. «On utilise les mêmes circuits mais, en bout de piste, on va entrer dans le bois et ça peut prendre 20 minutes avant de revenir en piste, explique le président de la FMSQ, Stéphane Marcoux. Il y a des chances qu'après deux heures, les participants ne prennent pas les sauts de la même façon!»

En enduro-cross, la préparation mécanique est aussi assez différente. «Les motos peuvent être semblables, mais il y a quelques ajustements à faire, poursuit M. Marcoux. La suspension des motocross de compétition est très ferme pour bien amortir les imposants sauts. Mais elle serait beaucoup trop dure en sentier à cause de la présence de racines, de roches, de billots. En fait, ce serait comme faire du rallye avec une Formule 1.»

Le type de moto a par contre peu d'importance. Il n'y a d'ailleurs pas de classification associée à la cylindrée. «Dans la forêt, toutes les motos sont trop rapides, explique M. Marcoux. On dépasse rarement le troisième rapport. Les meilleurs vont parfois engager le quatrième, mais on parle de professionnels aguerris.»

En famille

Certes, il y a des trophées remis aux gagnants à la fin de la journée et un champion est couronné à la fin de la saison. Mais le volet compétitif est un volet parmi d'autres.

Les motocyclistes de plusieurs catégories prennent la piste en même temps et les participants plus lents sont invités à laisser le chemin libre aux professionnels quand ceux-ci arrivent en trombe. Une façon de faire qui fonctionne parfaitement bien jusqu'ici, selon M. Marcoux. De plus, seules quelques sections de circuit sont chronométrées. Dans les autres, on se contente de fixer un temps limite que ne doivent pas dépasser les participants.

Le caractère ouvert des compétitions attire donc les familles, qui sont nombreuses lors des week-ends de la FMSQ. Il n'est donc pas rare de voir papa, maman, fiston et fillette enfourcher tour à tour leurs bécanes, d'autant plus que les coûts d'inscription n'ont rien de prohibitif.

Aussi, chacun peut y aller à son rythme. «Sur un circuit de motocross classique, ça peut sembler facile parce que vous avez vu des gens le faire. Mais vous pourriez rapidement vous retrouver sur les fesses après un atterrissage raté, soutient Stéphane Marcoux. Chez nous, c'est davantage comme du ski de fond. Quelqu'un qui n'est pas trop bon va rouler plus tranquillement. En motocross, si on ne saute pas le gros saut, on risque de se faire atterrir dessus par quelqu'un d'autre.»

Comme il faut être propriétaire d'une moto hors route et avoir un minimum d'aptitudes avant de joindre la FMSQ, on ne s'adresse cependant pas au commun des mortels.

Mais M. Marcoux cajole secrètement l'idée d'ajouter des ateliers de formation aux compétitions des week-ends de la FMSQ. Mais il est aussi d'avis qu'il serait très utile de suivre une initiation avant de partir en randonnée avec sa petite famille. Chaque chose en son temps!