(Los Angeles) Cette automobile salue le printemps plus hâtivement encore que Fred la marmotte de Val-Espoir, en Gaspésie. Évidemment, l’évasion en SL n’est pas à la portée de grand monde. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de rêver aux beaux jours…

Le respect des traditions

Cette année (encore), les cabriolets boudent l’arrivée du printemps ! Hormis Mercedes. La marque à l’étoile profite du retour des beaux jours pour présenter la septième génération du plus mythique de ses modèles : la SL. Malgré la sinistrose ambiante de ce segment de marché, la firme de Stuttgart s’interdit d’abandonner ce modèle qui tente aujourd’hui de recapturer la grandeur qui fut sienne dans les années 1950.

Les terrasses se garnissent. La neige et la glace se liquéfient. Les toits des décapotables s’effacent. Il n’en faut pas davantage pour faire vibrer la corde sensible de l’amateur de cabriolet. Hélas, les tout neufs ne courent pas les rues. Et pour cause, ce segment autrefois jugé indispensable à l’image de marque se trouve aujourd’hui sacrifié sur l’autel de la rentabilité.

Mercedes, pour sa part, entend avec la SL perpétuer une tradition vieille de près de 70 ans (voir Fiche technique). Cette fois, le travail a été confié à son antenne sportive (AMG) d’Affalterbach avec pour objectif de la rendre plus performante, mais aussi plus fonctionnelle. À ce chapitre, la SL agrafe pour la première fois un rouage intégral (quatre roues motrices) à son soubassement et aménage son habitacle à la manière d’un 2+2. Une appellation optimiste inventée par les constructeurs qui prétendent faire embarquer quatre personnes alors qu’à l’évidence, seuls des enfants, souples d’échine, peuvent s’entasser à l’arrière, et ce, sur de courtes distances.

  • La SL agrafe pour la première fois un rouage intégral (quatre roues motrices) à son soubassement.

    PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ AG

    La SL agrafe pour la première fois un rouage intégral (quatre roues motrices) à son soubassement.

  • Impeccablement sculptés et implantés près du sol, les sièges avant offrent une vue imprenable sur les deux immenses écrans.

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    Impeccablement sculptés et implantés près du sol, les sièges avant offrent une vue imprenable sur les deux immenses écrans.

  • Coffre de la Mercedes SL

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    Coffre de la Mercedes SL

  • Cette plateforme enrobe les plus récentes avancées de la marque sous une carrosserie qui multiplie les clins d’œil au passé.

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    Cette plateforme enrobe les plus récentes avancées de la marque sous une carrosserie qui multiplie les clins d’œil au passé.

  • On trouve deux immenses écrans, l’un de 12,3 po, l’autre de 11,9 po.

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    On trouve deux immenses écrans, l’un de 12,3 po, l’autre de 11,9 po.

  • La suspension est ferme sans être inconfortable, mais ce commentaire s’applique uniquement si on place le véhicule en mode « Confort ».

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    La suspension est ferme sans être inconfortable, mais ce commentaire s’applique uniquement si on place le véhicule en mode « Confort ».

  • Le moteur V8 de 4 L suralimenté par deux turbocompresseurs se déchaîne à la moindre sollicitation du pied droit.

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    Le moteur V8 de 4 L suralimenté par deux turbocompresseurs se déchaîne à la moindre sollicitation du pied droit.

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Plateforme exclusive

Ce modèle a le privilège d’étrenner une architecture toute neuve et destinée, laisse-t-on entendre, à son usage exclusif. Un luxe de nos jours alors que l’industrie s’efforce – pour d’évidentes raisons de coûts et de productivité – de restreindre le nombre de plateformes exclusives.

Plus rigide, plus sophistiquée et plus légère (le refrain habituel, quoi !), cette plateforme enrobe les plus récentes avancées de la marque sous une carrosserie qui multiplie les clins d’œil au passé. Parmi ceux-là, retenons le retour du toit souple. En effet, la SL se recouvre désormais d’une toile plutôt que d’une complexe et lourde coquille dure escamotable. Une décision qui a notamment permis de réduire le poids de 21 kg tout en abaissant le centre de gravité.

Sur la route, la SL fait oublier ses près de deux tonnes et enchaîne les virages en souplesse sans que sa proue rechigne à changer de cap. La direction est précise, rapide, et l’assistance, bien dosée. Tous les anges gardiens électroniques se trouvent prêts à intervenir pour conserver en tout temps la maîtrise de cette Mercedes qui, au demeurant, est d’une extrême facilité à conduire et d’une neutralité remarquable.

Pugnace et vif, le train avant s’inscrit dans la courbe avec beaucoup d’aplomb et l’arrière suit sans problème grâce à la présence de roues arrière directrices. La voiture témoigne d’une stabilité à toute épreuve, même lorsque le coefficient d’adhérence s’amenuise.

La suspension est ferme sans être inconfortable, mais ce commentaire s’applique uniquement si on place le véhicule en mode « Confort ».

Le moteur V8 de 4 L suralimenté par deux turbocompresseurs se déchaîne à la moindre sollicitation du pied droit. Sous le pied gauche, on se rassure d’un freinage vigoureux et résistant. L’accélération est terrible, mais n’apparaît jamais brusque ni violente. En revanche, la prise en main exige un solide coup de volant lorsque les paramètres de conduite les plus impulsifs (Race et Master) sont sélectionnés. C’est dans ce domaine que la nouvelle SL diffère le plus des générations antérieures qui étaient de remarquables machines à rouler en ligne droite... La SL d’aujourd’hui ne se laisse pas que conduire. Elle adore se faire piloter.

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Cette Mercedes est d’une extrême facilité à conduire et d’une neutralité remarquable.

Sérénité, même à découvert

Lorsqu’on ôte le toit, nul remous ou bruit aérodynamique désobligeant ne vient troubler la sérénité qui règne dans l’habitacle. Même à bonne vitesse, le conducteur et ses passagers peuvent poursuivre une conversation qui doit probablement porter sur la supériorité du bois 5 sur le 3 au 16e trou ou sur la meilleure stratégie de placements en Bourse à adopter. Impeccablement sculptés et implantés près du sol, les sièges avant offrent une vue imprenable sur les deux immenses écrans (l’un de 12,3 po, l’autre de 11,9 po) qui masquent les formes gracieuses du tableau de bord.

Mais, outre le plaisir de la traversée et la caresse du vent, ce cabriolet vaut aussi pour l’allégresse acoustique que déclenchent les vocalises du V8. Surtout sous les tunnels d’autoroute, où la réverbération donne presque la chair de poule. Cette expérience sonore fait partie du folklore. Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait, mais la direction de Mercedes reconnaît qu’elle travaille activement sur un propulseur hybride, lequel fera son entrée sous le capot « à une date ultérieure ». Et une motorisation entièrement électrique ? Les dirigeants de la marque n’écartent pas l’idée si les conditions (développement de la batterie sèche ?) sont réunies.

Les SL 2022 descendront dans nos rues dans une soixantaine de jours. On compte les dodos ?

Les frais d’hébergement liés à ce reportage ont été payés par Mercedes-Benz Canada.

Consultez le site de Mercedes-Benz

Fourchette de prix

  • 165 000 $ (estimation)

Visible dans les concessions

  • À la fin du printemps 2022

On aime

  • Polyvalence accrue
  • Moteur solide et exubérant
  • Habitacle impressionnant

On aime moins

  • Consommation et prix
  • Poids à la hausse
  • Rêve de moins en moins accessible

Notre verdict

  • La septième génération et sans doute la dernière. Avec un moteur thermique, s’entend.

Fiche technique

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Mercedes SL

Moteur

  • V8 DACT 4 L turbocompressé
  • 577 ch entre 5500 et 6500 tr/min
  • 590 lb-pi de couple entre 2500 et 5000 tr/min

Performances

  • Poids : 1970 kg
  • 0-100 km/h : 3,6 s
  • Vitesse maximale : 315 km/h

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 9 rapports
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : rouage intégral

Pneus

  • 265/40ZR20
  • 295/35ZR20

Capacité du réservoir, essence recommandée

  • 80 L
  • Super

Consommation

  • 13,1 L/100 km

Dimensions

  • Empattement : 2700 mm
  • Longueur : 4705 mm
  • Hauteur : 1353 mm
  • Largeur : 1915 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)

Lettres immortelles

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La SL est présente au catalogue de Mercedes-Benz depuis les années 1950.

Six générations de SL vous regardent. Présente au catalogue de Mercedes-Benz depuis les années 1950, la SL a d’abord vu le jour sous la forme d’un coupé destiné à la compétition. Ce dernier avait entre autres singularités d’être doté de portières en ailes de papillon (ou de mouette) qui contribuèrent assurément à sa célébrité. La version à ciel ouvert est apparue quelques années plus tard sur l’insistance de l’importateur américain de Mercedes. Ce dernier persuada les dirigeants de la firme à l’étoile de produire une version routière et décapotée de la SL.

L’originale

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Les versions de 1955 à 1963 soulevaient leur (long) capot à des mécaniques à quatre et à six cylindres.

La SL (1955-1963) soulevait son (long) capot à des mécaniques à quatre et à six cylindres. La 300 SL était mue par un moteur à six cylindres en ligne, tandis que la 190 SL retenait les services d’un quatre-cylindres de 1,9 L. Présentées au Salon automobile de New York 1954, les 190 SL et 300 SL s’affichaient respectivement à 3998 $ et à 6895 $. Avec le recul, la 300 SL représentait de loin la meilleure affaire puisque sur le marché des collectionneurs, celle-ci vaut quelque 400 000 $, comparativement à 110 000 $ pour la 190 SL.

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