Épouser le style de vie
Première Hyundai conçue et fabriquée en Amérique du Nord exclusivement pour le marché nord-américain, le Santa Cruz entend démontrer que le choix d’un véhicule dépend moins de stricts critères d’utilisation et davantage du type de loisirs pratiqués.
La démarche des concepteurs du Santa Cruz est on ne peut plus originale. En effet, contrairement aux Jeep Gladiator, Toyota Tacoma et autres camionnettes, le Santa Cruz repose sur une architecture automobile à laquelle on a greffé une benne pour ajouter à sa polyvalence.
Ladite benne ne lui permet toutefois pas de rivaliser directement avec d’autres camionnettes « traditionnelles » en raison de la longueur de son plateau. Celle-ci fait figure de boîte à lunch aux yeux des amateurs de ces véhicules. Il serait toutefois injuste de disqualifier la proposition de Hyundai sur ce seul aspect. Hyundai cherche à mieux coller au style de vie de la clientèle. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de sourire en apprenant, lors de la présentation de ce modèle, que la clientèle sondée se dit prête à pratiquer une activité extérieure en l’acquérant… Pour celles et ceux qui pratiquent le vélo, le camping ou la planche à voile, le Santa Cruz se dit partant, à la condition de sortir votre chéquier (voir nos encadrés).
En revanche, elle est plus fonctionnelle à certains égards. Deux coffrets de rangement ont été intégrés à la benne. L’un se trouve dans l’une des parois, l’autre, verrouillable, sous le plateau. Puisque nous sommes toujours à regarder la benne, soulignons que celle-ci comporte une prise auxiliaire et un bouchon de drainage. Elle se recouvre d’un élégant panneau coulissant dont la gâchette n’apparaît pas des plus commodes et des plus robustes pour affronter nos hivers…
Inutile de sortir l’escabeau ou encore de songer à munir le Santa Cruz de marchepieds. En dépit d’une garde au sol plus élevée, l’accès et la sortie ne posent aucun problème. La présentation intérieure est un copié-collé du Tucson et personne ne trouve véritablement à redire. L’instrumentation est claire, l’ergonomie des commandes est bonne à l’exception sans doute de certaines d’entre elles (le volume de la radio, par exemple) qui sont enchâssées dans l’écran d’infodivertisssement. Les baquets avant, joliment dessinés, rendent les longs périples agréables, mais sans plus. La banquette arrière n’est pas mal non plus (l’angle d’ouverture des portières facilite l’accès), et peut accueillir deux personnes sans difficulté.
Plus sûr et plus rigide
Le Santa Cruz repose sur la même architecture technique (modifiée, il va sans dire) que les actuelles Tucson et Elantra. Deux modèles ayant fait l’objet d’une refonte substantielle ces derniers mois.
Pour justifier, en partie, son prix élevé, le Santa Cruz « canadien » limite au seul quatre cylindres 2,5 litres suralimenté par turbocompresseur le droit de l’animer et d’entraîner toutes ses roues (rouage intégral de série). Aux États-Unis, la version atmosphérique de ce moteur est également offerte en mode traction (roues avant motrices seulement). Une proposition qui influence grandement la capacité de remorquage (celle-ci passe de 2268 à 1587 kilogrammes). Une caractéristique qui permet non seulement au Santa Cruz de rivaliser directement avec le Ridgeline de Honda, mais aussi de prendre l’ascendant sur le Maverick de Ford (voir l’écran sur la concurrence).
Cette précision étant faite, ce moteur quatre cylindres est une très belle réussite. On lui reconnaît une belle souplesse d’utilisation en raison de son couple, un temps de réponse imperceptible et une boîte automatique à double embrayage alerte. Des qualités assombries par une soif en hydrocarbures plus élevée que dans le cas d’un Santa Fe équipé du même moteur et à peine plus sobre que le V6 3,5 litres du Ridgeline.
Le comportement dynamique figure également parmi les mérites de cette camionnette qui se conduit, sans effort, comme une auto.
Agréable au quotidien, la vie à bord du Santa Cruz n’exige pas de faire provision de Gravol pour supporter les mouvements de caisse. Celle-ci est stable et les éléments suspenseurs ne dodelinent aucunement sur les cicatrices qui balafrent nombre de chaussées au Québec. Le confort (et le silence aussi) de roulement étonne tout autant que la rapidité à laquelle le pignon se déplace sur la crémaillère pour assurer la précision des changements de cap. Plus démultipliée que la direction du Tucson, la direction du Santa Cruz ne parvient pas à se faufiler aussi aisément dans les espaces restreints. Le diamètre de braquage forcit, mais sans priver le Santa Cruz de son agilité face à ses concurrents directs. Attention cependant : les dimensions de ce véhicule sont plus encombrantes et rendent les manœuvres de stationnement plus difficiles en raison de sa longueur accrue.
Sympathique, agréable à vivre, le Santa Cruz est un véhicule dont la fonctionnalité et l’esthétique semblent correspondre à de nouveaux rapports, pluriels et complexes, que le public noue avec l’automobile. Dommage qu’il ne soit pas pour l’heure proposé avec une motorisation plus écologique.
Consultez le site de Hyundai CanadaFourchette de prix
De 38 499 $ à 44 799 $
Visible dans les concessions
Maintenant
On aime
Facilité de la prise en main
Présentation agréable
Polyvalence
On aime moins
Prix élevé
Fonctionnalité réelle de la benne
Consommation
Notre verdict
Une offre rafraîchissante dans un segment trop uniformisé
Fiche technique
Moteur
L4 DACT 2,5 litres turbocompressé
281 chevaux à 5800 tr/min
311 lb-pi de couple entre 1700 et 4000 tr/min
Performances
Poids : 1860 kg
Garde au sol : 218 mm
Capacité maximale de remorquage : 2268 kg (5000 lb)
Boîte de vitesses
De série : automatique à 8 rapports à double embrayage
Optionnelle : Aucune
Mode d’entraînement : intégral
Capacité du réservoir et essence recommandée
67 L
Ordinaire
Consommation (Données du constructeur)
10,7 L/100 km
Dimensions
Empattement : 3005 mm
Longueur : 4970 mm
Hauteur : 1695 mm
Largeur : 1905 mm
Pneus
245/60R18
245/50R20 (option)
La première à Subaru
Ne remontons pas aussi loin que les Dodge Rampage ou Chevrolet El Camino. Subaru a été, de mémoire récente, le dernier à proposer une camionnette élaborée à partir d’une plate-forme automobile : le Baja. Ce dernier dérivait en effet étroitement du tandem Legacy/Outback et, tout comme le Santa Cruz, était assemblé aux États-Unis pour le seul marché américain. Le Baja fut commercialisé pendant trois ans (2003-2006) faute d’avoir trouvé son public.
Longue liste d’accessoires
Destiné aux amateurs de plein air et autres activités sportives, le Santa Cruz invite à visiter sa boutique composée de quelque 50 accessoires. Parmi ceux-ci, on retrouve plusieurs armatures adaptées pour le transport de vélos, de kayaks, de skis et de planches à neige. On découvre même des points d’attache pour fixer votre ou vos GoPro (caméra numérique) sur l’arche des roues pour mieux documenter vos expéditions sur les réseaux sociaux…
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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Chevrolet Bolt EUV, Ford Bronco, Infiniti QX60, Nissan Pathfinder, Toyota 86/Subaru BRZ. Si vous possédez ou attendez la livraison de l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.
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