Le dernier volet de notre dossier sur les véhicules d’exception aborde le sujet de l’exclusivité et de la puissance maîtrisée. Sur les routes ou sur les circuits. Commençons par l’Aston Martin Vantage.

Prix : à partir de 175 945 $

Les naufrages, Aston Martin connaît. Tout au long de son existence, cette marque a frôlé la catastrophe financière en raison d’une trésorerie trop chétive. Aston Martin négocie mal le virage des années 1980. Minés par un manque chronique de fiabilité et par un niveau de finition quelconque, ses modèles s’escriment maladroitement à ressembler à des voitures italiennes, voire américaines. De riches mécènes, de grandes entreprises aussi (Ford), ont tenté de la relancer, mais sans succès. Aujourd’hui, Lawrence Stroll, son nouveau propriétaire, entend changer le cours de l’histoire en injectant de l’argent frais et des idées nouvelles pour demain.

D’ici là, la plus canadienne des marques automobiles compose avec les modèles créés par la précédente administration, dont la Vantage. Celle-ci, dans sa configuration de base, se veut plus bourgeoise qu’une Ferrari et plus exclusive qu’une Mercedes AMG-GT. Par rapport à la génération précédente essayée dans nos pages il y a une dizaine d’années, celle-ci se révèle plus rapide, plus amusante à conduire, même si cela ne se détecte pas aux premiers tours de roue. Plate comme un galet, la Vantage apparaît cependant plus encombrante une fois qu’on est installé à ses commandes. Un sentiment qui met peu de temps à se dissiper tant cette Aston Martin devient ensuite agile et stimulante.

Un bon compromis

PHOTO JESSICA LYNN WALKER, FOURNIE PAR ASTON MARTIN

Lawrence Stroll, nouveau propriétaire de la marque, entend changer le cours de l’histoire en injectant de l’argent frais et des idées nouvelles pour demain.

Plutôt grand tourisme, la Vantage affectionne les routes dégagées et lointaines, où la qualité de son insonorisation et la chaleureuse caresse de ses sièges se font apprécier. Prévenante, sauf à basse vitesse ou sur une chaussée déformée, la suspension offre un bon compromis entre confort et tenue de route. Le mérite en revient à son équipe de développement dirigée par un ancien de Lotus, firme réputée pour son expertise en matière de châssis.

Son moteur, un V8 suralimenté d’origine Mercedes, nous étonne davantage par sa souplesse et par sa discrétion que par sa hargne. La boîte automatique à huit rapports épouse parfaitement les traits de caractère recherchés par ses concepteurs.

Pour ajouter au plaisir de se retrouver au volant, il y a l’habitacle, où il fait bon voyager. Par rapport à la génération antérieure, la position de conduite est apparue bien meilleure et la qualité, en (très) net progrès avec des accostages plus précis.

L’ergonomie de certaines commandes porte à confusion, mais la qualité du système d’infodivertissement (une autre gracieuseté de Mercedes) ne suscite aucune critique en matière de convivialité et de rapidité. James Bond en sera le premier reconnaissant.