Le RVR représente l’un des rares succès commerciaux et d’image enregistrés ces dernières années par Mitsubishi. D’où l’intérêt de la marque japonaise à polir encore et encore.

Lancé en 2011 à une époque où les marques étaient peu nombreuses à croire à la réussite de ces modèles, le RVR caracole toujours en tête du palmarès des ventes de son constructeur, mais on ne peut s’empêcher de croire qu’il aurait été en mesure de dominer la catégorie…

PHOTO FOURNIE PAR MITSUBISHI MOTORS CANADA

Le Mitsubishi RVR, véritable succès du constructeur

Plus imposant que la majorité de ses principaux rivaux, le RVR promène aussi depuis bientôt 10 ans une silhouette plus arrondie et une stature plus haute. Parce qu’il a cette personnalité à part, on lui pardonnait un certain manque de raffinement. Mais compte tenu de la concurrence, de plus en plus intense, Mitsubishi doit réagir et multiplie ces dernières années les mises à niveau pour maintenir l’attrait de son petit utilitaire. L’année 2020 ne fait pas exception à la règle.

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La boîte automatique à variation continue (CVT) offre un rendement correct, sans plus.

À l’extérieur, la partie avant se soumet aux canons de l’esthétique automobile moderne en adoptant des lignes horizontales et tendues, une calandre surdimensionnée ainsi que des flancs sculptés. La poupe, sans doute la partie la moins réussie de la voiture, n’évolue qu’à la marge avec une nouvelle présentation des feux arrière. Finalement, cette séance de maquillage ne présente que du classique, mais revigore un modèle qui commençait à porter le poids des ans.

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La partie avant adopte des lignes horizontales et tendues, une calandre surdimensionnée ainsi que des flancs sculptés.

Dommage que l’habitacle n’ait pas autant évolué que le style extérieur. Il manque d’imagination et se satisfait de matériaux de qualité moyenne et d’un style passe-partout avec lequel la plupart des autres constructeurs japonais s’efforcent pourtant de rompre. On notera tout de même l’immense toit panoramique qui, comme à ses débuts, est encadré de filets lumineux à DEL, la taille plus imposante de l’écran central (8 pouces), ainsi que le niveau d’équipement plus généreux.

À ce sujet, le RVR compte sept déclinaisons à son catalogue, dont une (ES AWC) qui rend financièrement plus accessible le rouage à quatre roues motrices. Un équipement favorisé par 75 % des acheteurs de RVR jusqu’ici.

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Mitsubishi a opté pour une nouvelle présentation des feux arrière.

La position de conduite, qui s’ajuste de manière satisfaisante, reste très haute, ce qu’apprécieront les inconditionnels de ces véhicules haut perchés. Quant à l’espace à bord, il est généreux pour quatre personnes, mais la contenance du coffre, quoique bien répartie, apparaît un peu décevante au regard des dimensions du véhicule. On regrettera également que les volumes de rangement à portée de main soient aussi peu nombreux pour un véhicule qui se qualifie d’utilitaire ou encore la présence de trop nombreux plastiques.

Faire du neuf avec du vieux

Déposé sur une plateforme raccourcie de l’actuel Outlander, le RVR n’est plus une jeunesse sans doute, mais n’accuse pas pour autant un retard considérable sur la concurrence. En fait, la conception de plusieurs rivaux actuels du RVR remonte, elle aussi, à plusieurs années. Et ceux-ci ont peu ou pas évolué techniquement depuis. L’offre de Mitsubishi comprise. Il suffit de soulever le capot pour s’en convaincre.

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Les améliorations apportées cette année marquent une progression timide et efficace, mais Mitsubishi pouvait faire encore bien mieux.

Le RVR s’en remet toujours au moteur 2 litres atmosphérique sur ses modèles d’entrée de gamme. Cette mécanique, quoique robuste et fiable, n’en demeure pas moins geignarde à l’effort et trop assoiffée d’hydrocarbures, considérant sa cylindrée. On lui préfère, même s’il n’est techniquement pas plus évolué ni plus sobre, le 2,4 litres. Celui-ci procure une meilleure accélération et des reprises mieux senties, à défaut de faire preuve de tempérament.

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Dans l’habitacle, il manque d’imagination et les matériaux sont de qualité moyenne.

Dans le meilleur des mondes, il aurait été logique de voir apparaître le 1,5 litre suralimenté, mais tout laisse croire que Mitsubishi aura recours à cette motorisation au moment de la refonte complète du RVR, prévue d’ici trois ans. Ce sera également le moment choisi, laisse-t-on entendre, pour proposer une version hybride PHEV ou entièrement électrique de ce modèle. D’ici là, il faut composer avec l’offre existante, et le 2,4 litres apparaît le choix le mieux indiqué. À noter que l’un ou l’autre de ces propulseurs s’acoquine exclusivement avec une boîte automatique à variation continue (CVT) au rendement correct, sans plus. La boîte manuelle autrefois offerte sur la version tractée ne figure plus au catalogue. À peine 5 % des acheteurs privilégiaient une RVR à trois pédales par le passé. À la trappe !

Malgré sa masse, le Mitsubishi RVR surprend encore agréablement par sa maniabilité sur route comme lors des manœuvres de stationnement.

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La contenance du coffre, quoique bien répartie, apparaît un peu décevante au regard des dimensions du véhicule.

Les suspensions, plutôt souples, favorisent a priori le confort, sauf sur des dénivellations brutales où l’on déplore aussi les résonances générées par les pneus et amplifiées par les passages de roues. Maîtrisée, mais présente tout de même, la prise de roulis dans les courbes ne gêne pas vraiment, mais concourt à rendre le comportement trop flou pour générer du plaisir. Cette critique s’atténue en privilégiant les pneumatiques de 18 pouces au profil moins élevé (55 comparativement à 70). La direction y gagne alors aussi en précision et permet dès lors plus de finesse au moment d’inscrire le RVR dans les virages. Pour rehausser l’agrément, la présence d’un rouage intégral semble également un ingrédient essentiel dans la mesure où celui-ci permet d’atténuer grandement le sous-virage que connaît le RVR. En outre, cette aide à la conduite figure parmi les meilleures de sa catégorie en termes de performances et d’efficacité.

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L’espace à bord est généreux pour quatre personnes.

Pour se positionner favorablement parmi les multiples propositions qui se bousculent sur le marché des petits utilitaires urbains, le RVR ne pouvait plus compter sur sa seule crédibilité liée à son ancienneté dans la catégorie ou encore à la générosité de sa garantie. Les améliorations apportées cette année marquent une progression timide et efficace, mais Mitsubishi pouvait faire encore bien mieux, considérant le manque de talents dans cette catégorie. Une occasion ratée ?

Boutique urbaine

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La direction de Mitsubishi a indiqué son intention de lancer un tout nouveau concept de boutique urbaine.

De passage à Montréal, la direction de Mitsubishi a indiqué son intention de lancer un tout nouveau concept de boutique urbaine. Le concept vise à redéfinir la relation entre le client et le concessionnaire par l’intermédiaire d’un concierge. « Notre stratégie consiste à réinventer chaque secteur de notre activité, allant du produit à la vente au détail et au service, en accordant une attention particulière à l’amélioration de l’expérience client et des profits du concessionnaire. Ce concept ne remplace pas les établissements traditionnels, mais offre plus d’options et de flexibilité à nos concessionnaires lorsque vient le moment de choisir leur prochain emplacement », a précisé Juyu Jeon, président et chef de la direction de la marque au Canada.

Quel est ton nom ?

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Le RVR emprunte le nom Outlander Sport aux États-Unis et ASX en Europe.

Aussi curieux que cela puisse parfois paraître dans le contexte de la mondialisation, le RVR (sigle de recreation vehicle runner) est également connu sous d’autres appellations. Aux États-Unis, il est commercialisé sous le nom d’Outlander Sport alors qu’en Europe, il fait carrière sous le nom d’ASX. Mitsubishi ne voit aucun intérêt à uniformiser l’identité de ce véhicule.

Trois fleurs, trois tomates

On aime

Fiabilité éprouvée

Rouage intégral performant

Homogénéité d’ensemble

On aime moins

Consommation décevante

Moteur 2 litres asthmathique 

Présentation intérieure datée

Verdict

N’excelle en rien, mais tout de même en mesure de surprendre encore.

FICHE TECHNIQUE

Moteur

L4 DACT 2 litres

148 ch à 6000 tr/min

145 lb-pi à 4200 tr/min

L4 DACT 2,4 litres

168 ch à 4800 tr/min

167 lb-pi à 4100 tr/min

Performances

Poids :  1415 kg (traction) – 1495 kg (intégral)

Rapport poids/puissance :  9,5 kg/ch (2 litres) – 8,8 kg/ch (2,4 litres)

Accélération 0-100 km/h :  9,3 s (2 litres) – 8,5 s (2,4 litres)

Boîte de vitesse

De série :  automatique à variation continue avec 6 rapports virtuels (CVT)

Optionnelle : aucune

Mode d’entraînement :  traction ou intégral

Pneus

215/70R16 ou 225/55R18, selon les déclinaisons

Capacité du réservoir et essence recommandée

63 litres (traction)

60 litres (intégral)

Ordinaire

Consommation

9,6 L/100 km (traction)

10,1 L/100 km (intégral)

Dimensions

Empattement : 2670 mm

Longueur : 4365 mm

Hauteur : 1645 mm

Largeur : 1810 mm