Dans cette série de quatre volets, Éric LeFrançois revisite quatre voitures audacieuses, ambitieuses, voire mythiques pour certains, qui ont fait l’histoire, et qui célèbrent toutes cette année un anniversaire.
AUJOURD’HUI : Fiat

L’industrie automobile aime les anniversaires. Celui de Fiat n’est pas le moindre puisque celle-ci célèbre ses 120 ans. Fondée le 11 juillet 1899, la Fabbrica Italiana di Automobili Torino (FIAT) a connu des hauts et des bas. On n’en voudra pas à ses fidèles de ne retenir que le meilleur de cette longue histoire.

500, le chiffre chanceux

On s’en doute, plusieurs modèles ont marqué l’histoire de cette entreprise italienne, mais aucun n’a sans doute été aussi emblématique que la petite 500. Présentée il y a 62 ans, cette minuscule auto – elle fait moins de 3 m de long – incarne la voiture dont rêve le peuple italien d’après-guerre : minimaliste et bon marché. Comme la Beetle de Volkswagen, son moteur, un bicylindre de 479 cc refroidi à l’air, campe derrière l’habitacle qui compte en théorie quatre places. La 500 demeurera fidèle à cette architecture jusqu’à la fin (1975), mais connaîtra cependant plusieurs déclinaisons, dont une version familiale. Plus de 4 millions d’unités – toutes déclinaisons confondues – furent produites avant la naissance de la seconde (et actuelle) génération.

Carlo Abarth et ses œuvres

Le sorcier

Impossible d’aborder Fiat sans souligner la contribution de Carlo Abarth (notre photo), également surnommé le « Mozart de l’échappement ». Ce préparateur d’origine autrichienne a été à la marque turinoise ce que Caroll Shelby a été pour Ford, ou Amédé Gordini pour Renault : un sorcier de la mécanique. Il a construit sa renommée en assaisonnant les Fiat à « l’arrabiata ». Le préparateur est parti, mais son œuvre lui a survécu. Le constructeur italien pimente encore certains de ses modèles et leur appose cette signature.

La Fiat 124 Sport Spider 1969-1982

L’autre icône

La Fiat 124 Spider a retrouvé depuis sa place au catalogue de la marque à la suite d’une entente de coopération avec Mazda (MX-5). Mais le modèle original ne devait rien au constructeur japonais au moment de sa naissance, en 1969. Surnommé l’Alfa Romeo Spider Veloce des moins bien nantis, ce petit roadster, dont la production se poursuivra jusqu’en 1982, est l’un des derniers modèles de la marque commercialisé sur le marché canadien avant que celle-ci ne quitte le continent. Il aura fallu attendre la prise de participation surprise du géant automobile Chrysler avant que Fiat ne traverse de nouveau l’Atlantique.

La Fiat X 1/9 1972-1978

La Porsche italienne

Il ne fallait pas être bien grand pour se glisser à bord de la X1/9. Ce modèle lancé initialement en 1972 était en quelque sorte l’équivalent de la Porsche 914 (50 ans cette année). Tout comme l’allemande, cette petite italienne logeait son moteur dans la partie centrale de l’habitacle, comportait un toit découvrable et deux coffres (un à l’avant et un autre à l’arrière), et, le jour, des paupières recouvraient ses phares. Dessinée par Marcello Ghandini, qui donna également formes et couleurs à plusieurs Lamborghini, dont la Countach, la X1/9 n’a jamais produit, de série, plus de 75 chevaux à ses roues arrière motrices.

La Fiat Abarth 131 Rally

Bête de course

La 500 fut l’un des modèles marquants de la marque turinoise, mais la 131 fut l’une des plus prisées des acheteurs canadiens. Plus exotique que la Datsun 510 à laquelle elle était régulièrement comparée à l’époque, la 131 était non seulement racée et amusante à conduire, mais aussi une véritable bête de course. Ce modèle compte en effet plusieurs succès internationaux dans le monde des rallyes et a remporté deux années consécutives le Critérium du Québec. Outre ses succès sur piste, ce modèle a été le laboratoire roulant de la technologie hybride que l’on connaît aujourd’hui. En effet, en 1980, la marque turinoise présentait la 131 Ibrido, qui avait la particularité de combiner un moteur de 903 cc à une unité de puissance électrique de 24 kW.

La Fiat Centoventi Concept

Et une idée pour demain

On disait que la marque italienne flageolait sur ses vieux os, mais c’est pourtant elle qui causa la plus grande surprise au dernier Salon de l’auto de Genève. Alors que personne ne s’y attendait, Fiat a révélé la Centoventi (« 120 » en italien), une étude appelée à connaître sous peu les joies de la production en série. Ce modèle entièrement électrique innove dans la mesure où, comme des pièces de Lego, il est possible d’imbriquer, à l’intérieur d’un cadre, quatre batteries. À l’acheteur de déterminer en fonction de ses attentes (autonomie) et de son budget le nombre requis. Cette approche minimaliste garantira sans doute un prix d’entrée de gamme raisonnable.