Les mauvaises langues ne manqueront pas de relever que le nouveau Touareg accuse toujours plus de deux tonnes sur la balance, mais Volkswagen fait la sourde oreille à ces doléances, argumentant plutôt sur les gains significatifs enregistrés à la pompe. Sur papier, les chiffres sont éloquents: la consommation moyenne a fondu de 25% par rapport à celle de l'ancien modèle.

Mais à elle seule, la perte de poids n'explique pas tout. En effet, Volkswagen a eu recours à quelques «subterfuges» pour en arriver là. Par exemple, en dotant tous les Touareg (y compris les versions à moteur diesel) d'un système de coupure automatique à l'arrêt ou encore en adoptant, de série, un rouage à quatre roues motrices moins sophistiqué. Que les automobilistes qui ne craignent pas de mettre en péril le vernis de la carrosserie et le lustre des jantes dans un bain de boue se rassurent, Volkswagen propose, en option, un rouage appelé 4XMotion (plus énergivore) avec vitesses courtes et blocage de différentiel central.

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Plus léger, le nouveau Touareg se révèle toutefois plus massif que son prédécesseur. Il mesure 41 mm de plus en longueur et 12 mm de plus en largeur. Pourtant, à le regarder, on ne dirait pas. Illusion d'optique? Trucage de la photo? Pas du tout, la calandre plus fine, inspirée de celle de la Golf, et un toit abaissé de 17 mm le font paraître plus compact qu'il ne l'est réellement.

Pour bien mesurer les progrès que Volkswagen a accomplis dans les dernières années en matière de qualité d'assemblage, il faut monter à bord. Vous y découvrirez des surfaces moussées, du cuir fin, des agencements de couleurs agréables et une finition exemplaire. Une présentation très valorisante où se mêlent des appliqués de bois et de métal. La position de conduite idéale est facile à trouver, et l'usage de la plupart des commandes ne requiert pas de se farcir le manuel du propriétaire au complet. D'ailleurs, partout où ils poseront leurs yeux, les - rares - habitués de ce VW haut sur pattes n'auront aucun mal à trouver leurs repères. Pourtant, tout a changé. À commencer par le volant, autrefois un peu «pépère» avec ses quatre branches, qui cède son moyeu à un trois-branches, plus sportif et plus nickelé aussi. Les commandes semblent plus dégagées; mais guère plus de rangements à l'exception de ce réceptacle juché au sommet de la portion centrale du tableau de bord. Rien à redire vraiment sur le plan de l'ergonomie, à l'exception de ce sélecteur «à roulettes» un peu détestable à utiliser qui accompagne la suspension pneumatique (optionnelle).

En regard des dimensions extérieures, on se réjouit de constater que l'habitabilité progresse, surtout à l'arrière. En plus des quelques millimètres supplémentaires accordés à nos jambes, le Touareg offre en prime une banquette étonnamment confortable dont l'assise coulisse et les dossiers s'inclinent. Le coffre se révèle, lui aussi, plus accommodant pour nos bagages ou nos sacs de sport. En revanche, hormis des baquets très confortables à l'avant, les occupants devront composer avec un plancher rendu «vallonneux» en raison d'un tunnel de transmission incroyablement large.

Profitant de cette refonte complète, le Touareg fait le plein de nouveaux équipements. Il se dote de capteurs d'angles morts, de caméras périphériques (Area View) similaires à celles que propose Infiniti, un régulateur de vitesse intelligent ou encore l'alerte de franchissement de ligne blanche. À ce stade-ci, il est encore trop tôt pour dire lesquels de ces accessoires seront proposés de série ou en option, la direction canadienne de Volkswagen étant à finaliser le guide de commandes de ce modèle attendu à l'automne.

Fort comme un diesel

Une fois de plus, Volkswagen a travaillé de concert (et en harmonie?) avec Porsche pour concevoir une base technique commune sur laquelle sont conçus le Touareg et le Cayenne. Commun ici ne veut pas dire pareil. En effet, une fois les bases jetées, les concepteurs de ces deux véhicules travaillent en vase clos selon un cahier de charges spécifique pour répondre aux aspirations de la clientèle.

Preuve que le Touareg ne chasse pas sur les mêmes terres que le Cayenne, Volkswagen vise principalement les acheteurs de Mercedes (ML) avec sa mécanique essence et diesel et Lexus (RX) avec son offre hybride. De son côté, le Cayenne vise plutôt les acheteurs de BMW (X5, X6) et de Land Rover (Range Rover Sport).

Après avoir conduit les versions V6 essence et diesel, aussi bien ne pas tourner autour du pot, la mécanique diesel apparaît clairement comme la mieux adaptée à ce véhicule. Et par rapport à l'hybride? Le diesel semble, là aussi, le choix le plus sûr au chapitre de la fiabilité et de la facilité d'entretien.

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Après avoir conduit les versions V6 essence et diesel, aussi bien ne pas tourner autour du pot, la mécanique diesel apparaît clairement comme la mieux adaptée au Touareg.

À peine plus puissant que le 3-litres TDi offert sur la génération précédente, ce V6 turbo-diesel arrache sans peine le Touareg de sa position statique, au point de vous plaquer dans votre siège si vous envoyez la pédale d'accélérateur au tapis. Très «coupleux», ce moteur offre un rendement irréprochable à tous points de vue, mais il est hélas desservi par une boîte automatique à huit rapports à la gestion un peu étourdie au moment des relances. Nonobstant cette tare, cette boîte lisse chacun de ses rapports et a le mérite, dans des conditions normales d'utilisation, de se faire oublier. Avec le V6 essence, c'est une autre histoire. Toujours à la recherche d'un second souffle, ce V63,6 litres force la boîte de vitesses à jongler sur tous ses rapports pour masquer son manque d'entrain.

Sur la route, le Touareg se révèle à la fois plus vif et plus dynamique que son prédécesseur. Mais la différence est subtile puisqu'il donne toujours l'impression d'être aussi lourd, surtout à basse vitesse. La direction communique vaguement l'emplacement des roues directrices et se révèle plutôt lente à répondre aux directives. De plus, même si Volkswagen se garde encore de le révéler dans ses données techniques, le diamètre de braquage n'apparaît pas des plus spectaculaires non plus.

Doté de suspensions pneumatiques (avec trois possibilités de réglages) avec correcteur automatique d'assiette ainsi que des roues de 20 pouces, le Touareg s'adapte à la conduite du moment. Oublions cependant le réglage Sport, vraiment très ferme et que ne dynamise pas outre mesure la conduite. Favorisez plutôt les modes Confort et Normal. Ces derniers autorisent une prise de roulis plus grande, mais vos passagers ne s'en porteront que mieux.

Capable de briller sur route comme en dehors et, surtout, de tracter 3500 kg, le Touareg défend les couleurs d'une catégorie où les représentants sont aussi peu nombreux que les clients.

NOUS AIMONS

V6 TDi très "coupleux"

Capacité de remorquage élevé (y compris l'hybride)

Finition très soignée

NOUS AIMONS MOINS

V6 essence bruyant et souffreteux

Coupure automatique sèche

Impression de lourdeur

CE QU'IL FAUT RETENIR

Fourchette de prix: 44 975$ à 57 975$ (prix de 2010)

Frais de transport: 1575 $ (prix de 2010)

Garantie de base: 48 mois/80 000 km

Consommation obtenue lors de l'essai: non mesurée

Pour en savoir plus: www.vw.ca

SURVOL TECHNIQUE

Moteur: V6 DACT 3 litres turbo-diesel

Puissance: 225 ch à 4000 tr/min

Couple: 406 lb-pi à compter de 2000 tr/min

Poids: 2099 kg

Rapport poids/puissance: 9,32 kg/ch

Accélération (0-100 km/h): 8,1 secondes

Mode: Intégral (4 roues motrices)

Transmission de série: Semi-automatique 8 rapports

Autres transmissions: Aucune

Direction/diamètre de braquage: Crémaillère/nd

Freins/ABS: Disque/de série

Pneus (de série): 235/65VR17

Capacité du réservoir/essence recommandée: 85 litres/Diesel

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale

Sur la route, le Touareg se révèle à la fois plus vif et plus dynamique que son prédécesseur.