L'an dernier, au Québec, 52 572 sous-compactes neuves ont pris la route. De ce nombre, 4682 étaient des Fit de Honda. C'est peu si l'on songe que, durant la même période, Toyota, son ennemi préféré, est parvenue à faire immatriculer près de quatre fois plus de Yaris et Nissan, près de deux fois plus de Versa... Honda efface (presque) tout et entend faire passer de l'ombre à la lumière cette seconde mouture pétrie de talents.

Honda se joint au banquet des sous-compactes cet automne avec une Fit qui, cette fois, n'entend pas se contenter des miettes comme sa devancière. Pour s'en assurer, Honda a tout revu. Enfin presque: sa sous-compacte conserve le même style (cinq portes), mais elle occupe tout de même un peu plus d'espace dans la rue. Plus longue (elle franchit désormais la barre des 4m) et plus large, cette carrosserie recouvre un empattement allongé de 48mm. Puisque vous voulez tout savoir, la hauteur est demeurée la même et oui, l'auto s'est alourdie un peu. Pas beaucoup, seulement de 26kg.

De profil, on voit bien qu'elle a été conçue pour libérer du volume afin de loger les occupants et leurs bagages. À l'intérieur, on constate que la nouvelle Honda est plus lumineuse (surface vitrée et appliques plus claires) et réellement spacieuse, en particulier à l'arrière, avec un coffre d'une capacité inférieure au modèle antérieur (583 contre 603 litres) en configuration standard, mais tout même supérieure à celui d'une Yaris ou d'une Versa. C'est donc dire que vélos, chaises et autres objets peuvent être mis à bord sans pénaliser les occupants.

La Fit est très facile à transformer et l'espace, dans cette voiture, est géré avec un rare bon sens. Il suffit désormais d'actionner une seule manette pour, en moins de temps qu'il n'en faut pour écrire m-a-g-i-e, transformer la partie arrière en surface parfaitement plane et ce, sans même qu'il soit nécessaire de replier les appuie-tête. On obtient alors une aire de chargement qui peut atteindre 1623 litres, ce qui est énorme pour un véhicule qui fait à peine plus de 4m de long.

Autre configuration possible: soulever les assises arrière pour faciliter le transport d'objets étroits mais hauts, comme une petite étagère, par exemple. Et cela est d'autant plus aisé que les portières antérieures s'ouvrent désormais plus largement vers l'extérieur.

Vrai que l'on s'engourdit moins rapidement assis à l'arrière de cette Honda que dans une Yaris. En revanche, malgré un dégagement accru, la Fit ne peut encore se mesurer à une Versa qui demeure la reine de l'habitabilité - même si les mauvaises langues s'empresseront de dire que ce n'est pas une véritable sous-compacte.

En effet, comme la génération précédente, le dégagement pour les hanches et les épaules demeure encore un peu à la limite. En d'autres mots, vous réaliserez bien vite que les trois appuie-têtes et les trois ceintures trois points témoignent d'un optimisme un peu exagéré.

À bord, les astuces sont tout aussi nombreuses que les huit porte-gobelets aménagés à son bord... Oui, vous avez bien lu: huit. On trouve également 11 rangements (12 si vous optez pour la transmission automatique) aussi pratiques les uns que les autres. Sans compter le douzième libéré par le retrait de la roue de secours.

Aussi fonctionnelle qu'un robot culinaire, la Fit habille cette fois son intérieur avec goût. La qualité des matériaux témoigne cette fois d'un plus grand souci du détail et on trouvera seulement à redire sur le dessin inutilement complexe et lourd de la planche de bord.

En revanche, les principales commandes, elles, sont correctement disposées dans l'environnement immédiat du conducteur et la visibilité est superbe grâce à une surface vitrée plus imposante, laquelle a forcé les ingénieurs à revoir à la hausse la puissance du climatiseur.

La position de conduite est assurément l'un des points les plus améliorés de ce véhicule et ne requiert plus comme autrefois une période d'acclimatation. Le galbe des sièges est plus généreux, le repose-pied plus confortable et la colonne de direction se déplace désormais dans les deux axes, une rareté dans cette catégorie. Quelques ajustements plus tard, on finit par trouver une position de conduite confortable et agréable.

Au Canada, la Fit se décline en quatre versions: DX, DX-A, LX et Sport. La version DX, une exclusivité canadienne, s'avère la plus intéressante. Son équipement généreux et son prix de vente de 14 980$ la rendent très concurrentielle.

Dans les petits pots...

Comme toujours sur le plan de la sécurité passive, la Fit ne lésine pas: rideaux gonflables, appuie-tête actifs, ABS avec répartiteur électronique de freinage, coussins de sécurité frontaux et latéraux. Êtes-vous rassuré?

Malgré sa taille de guêpe, la Fit refuse d'être confinée au rôle de véhicule urbain ou de deuxième auto. Elle revendique une vraie polyvalence. Son habitabilité, son volume utilitaire et ses performances l'éloignent de l'archétype de la petite auto de ville. L'unique moteur offert - un quatre-cylindres de 1,5 litre - délivre désormais 117 chevaux (+8). Il fait appel, comme les grandes Honda, au dispositif le plus sophistiqué de calage variable des soupapes (i-VTEC). Ce petit moteur ne rechigne pas à la tâche et offre des performances plus que suffisantes sur l'autoroute. Relativement discret à bas régime, il est un peu bruyant quand on augmente la cadence. Et l'ennui, c'est qu'il faut maintenir cette cadence élevée pour tirer le meilleur de cette mécanique, qui ne s'anime réellement qu'au-dessus de 4000 tr/min.

De série, la Fit fait toujours appel à une boîte manuelle à cinq vitesses ou, moyennant supplément, à une transmission automatique à cinq rapports. Seule les City de Volkswagen proposent mieux dans cette fourchette de prix avec la boîte semi-automatique à six rapports.

Sa consommation demeure raisonnable (7,9L/100 km, en moyenne, selon nos mesures avec un véhicule neuf), mais on ne peut cependant s'en réjouir, même s'il est clair qu'une fois rodée cette mécanique fera preuve d'encore plus de sobriété. En effet, selon les données officielles, une Fit 2009 équipée d'une boîte manuelle consomme seulement 0,1 L/100 km de moins que la version 2008. Avec cette dernière, de mémoire, notre meilleur résultat fut de 7,4 L/100 km. En revanche, selon ces mêmes données, la Fit à boîte automatique consommera 0,7 L/100 km de moins sur l'autoroute que le modèle comparable de l'an dernier. C'est mieux, mais c'est encore loin des performances obtenues par la Yaris. En outre, la contenance du réservoir d'essence a été abaissée d'un litre, ce qui réduit l'autonomie de cette sous-compacte.

Motorisation docile, rayon de braquage et encombrement réduit, la Fit sait improviser dans les embouteillages. La direction, à assistance électrique, se révèle beaucoup mieux dosée qu'autrefois, plus vive et plus rapide aussi. Le confort général a également progressé et les mouvements de caisse sont mieux maîtrisés grâce à l'utilisation de barres stabilisatrices plus grasses. Plus rigide, à l'avant surtout, le châssis encaisse mieux les déformations de la chaussée et contribue grandement à une meilleure tenue de route, surtout dans les virages serrés. En cela, il est aidé par une monte pneumatique plus généreuse.

Habitable, polyvalente et incroyablement spacieuse compte tenu de son format, la Fit a ce qu'il faut pour reprendre le temps perdu et inscrire son nom sur la marquise des best-sellers de sa catégorie. Cependant, comme ses rivales, il faut qu'elle prenne garde de se laisser entraîner dans le goût du luxe. La facture grimpe (très) vite. Voilà, vous êtes prévenus!