Choisir un véhicule neuf prend souvent les allures d'un casse-tête: les outils pour en avoir le plus possible pour son argent sont nombreux et complémentaires, mais ils peuvent rapidement devenir confondants, voire contradictoires.

Pour mieux s'y retrouver, des observateurs estiment qu'il faudrait jumeler le coût du véhicule à sa cote de consommation de carburant, pour en arriver à un coût par kilomètre (ou par 100 kilomètres). La Presse s'est prêtée au jeu. Les résultats sont étonnants.

Téléchargez toutes les données pour les 250 modèles. (format excel)

Au bout de quatre années d'utilisation, quand on considère la somme payée pour le véhicule, et celle pour le faire rouler, on réalise que les coûts en carburant ne sont pas aussi négligeables qu'il y a cinq ans.

C'est donc pourquoi il peut être intéressant de trouver une formule permettant de tenir compte de ces deux facteurs combinés, afin de comparer les véhicules neufs vendus au Canada. Or, il est impossible de trouver une telle information, à moins de faire le calcul soi-même. Ou de consulter les tableaux qui suivent, lesquels fournissent indéniablement un éclairage nouveau sur le marché canadien de l'automobile.

Les américaines économiques

Contrairement à l'idée reçue, les véhicules américains offrent le meilleur rendement économique dans la plupart des catégories utilisées par le gouvernement fédéral, dans son propre classement des véhicules les plus écoénergétiques. C'est contradictoire, puisqu'en remettant des prix aux véhicules qui consomment le moins de carburant sur le marché sans tenir compte de leur prix de détail, le gouvernement félicite davantage les constructeurs japonais, comme Honda et Toyota.

C'est surtout la marque Chevrolet qui sort grande gagnante du classement effectué par L'Auto, puisqu'un prix de détail abordable, jumelé à une consommation de carburant relativement peu élevée, font de modèles comme l'Aveo, la Cobalt et l'Impala des berlines qui coûtent moins cher, au bout du compte, que les japonaises ou les coréennes.

En fait, les marques américaines se débrouillent plutôt bien sur tous les fronts, mais c'est dans le marché des petits camions, les VUS, qu'elles font le mieux. On voit qu'elles se sont adaptées à un marché exigeant des véhicules polyvalents, sans être énergivores à outrance. Jeep fait bien à ce chapitre, avec les deux premières places.

Du côté des fourgonnettes, sans surprise, c'est la Mazda5 qui trône en tête. Sa petite taille en fait un véhicule qui consomme peu, et son prix de détail n'est pas élevé, contrairement à la plupart des fourgonnettes des constructeurs étrangers.

Enfin, il ne faut pas oublier les camionnettes comme la Série B, de Mazda, et le Ranger, de Ford, qui sont parmi les véhicules les plus abordables au Canada, toute catégorie confondue. C'est moins évident pour les véhicules à motorisation hybride, cependant.

Un calcul révélateur

Pour arriver à une valeur en dollars par 100 kilomètres ($/100 km), nous avons amorti le prix de détail suggéré des modèles 2008 sur 80 000 kilomètres, ce que l'industrie considère comme quatre années d'utilisation normale (et ce qui représente aussi, la plupart du temps, la garantie offerte par les constructeurs). Le même procédé a été appliqué à la consommation combinée (ville-autoroute) de carburant, qui a d'abord été convertie en dollars, à un prix de 1,10 $ le litre, puis divisée pour donner un coût par kilomètre. Les deux données ont été additionnées et multipliées par 100, pour avoir le résultat que vous observez dans les tableaux ci-contre.

Les données (prix, consommation, catégories de véhicules) sont tirées du matériel fourni par le ministère des Ressources naturelles du Canada, qu'il utilise entre autres dans le cadre de son programme écoÉnergie. Le volet automobile de ce programme, écoAuto, remet des prix à certains modèles que le Ministère juge parmi les plus écoénergétiques sur le marché. Le programme écoAuto ne tient évidemment pas compte du prix de détail des véhicules primés. Vous pouvez constater où se situent les véhicules ci-après dans le classement du programme écoAuto, et dans celui de L'Auto, en comparant les deux dernières colonnes. Nous avons recensé un total de 250 modèles.

Évidemment, une telle recherche pourrait inclure une foule d'autres paramètres, comme la valeur de revente du véhicule après quatre ans, ainsi que les coûts d'entretien et d'assurance. Or, le fait que ces données soient variables et incertaines rend la tâche périlleuse, et aurait certainement affecté la fiabilité des résultats. En ce sens, il a été jugé plus pertinent de ne comptabiliser que les deux facteurs les plus simples: le prix de détail et la consommation d'essence. Cette dernière demeure elle-même une valeur délicate, compte tenu de la variation continuelle du prix du carburant à la pompe.

Méthodologie

Le prix de détail suggéré du fabricant (PDSF) a été amorti sur 80 000 kilomètres, l'équivalent de quatre années d'utilisation selon les critères utilisés par l'industrie, puis multiplié par 100 (pour donner une mesure aux 100 kilomètres, plus précise);> le coût de carburant a été obtenu en utilisant un prix à la pompe de 1,10 $ le litre (c'était le prix affiché au moment d'effectuer ces calculs);

> les autres frais (assurances, valeur résiduelle, etc.) n'ont pas été inclus car ils sont jugés trop variables pour être fiables;

> le résultat est comparable d'un véhicule à l'autre et illustre la différence entre un véhicule qu'on dit économique en carburant et un véhicule économique tout court.