Deux autres candidats intéressés à acheter Saab se sont manifestés à General Motors, qui s'est donnée jusqu'au 31 décembre pour trouver un nouvel acheteur pour sa filiale suédoise.

Mais un des nouveaux prétendants, le néerlandais Spyker Cars, part avec deux prises, comme on dit au baseball. Avant de dire qui est Spyker, rappelons que GM s'est déjà brûlée en faisant confiance au petit constructeur suédois d'autos exotiques Koenigsegg Automotive. Ce dernier s'est engagé à acheter Saab, mais il a eu des sueurs froides à la dernière minute et il s'est éjecté il y a deux semaines. Un journal suédois a même laissé entendre que toute l'affaire n'était qu'un coup de publicité. L'avortement de cette transaction a contribué à faire perdre son job, le 1er décembre dernier, à l'ex-président de GM, Fritz Henderson.

 

Spyker vient de confirmer formellement qu'elle a des discussions avec GM au sujet de Saab. Or, imaginez-vous que Spyker est... un autre fabricant de voitures sport exotiques, comme Koeniggsegg, mais plus petit. Mettez-vous à la place de GM: auriez-vous le goût d'essayer ça une deuxième fois?

 

Juste pour empirer encore les chances de Spyker, son principal actionnaire est un holding bancaire et financier privé russe, Conversbank Financial Group, qui possède une demi-douzaine de banques en Russie et qui a aussi un bureau en Suisse et un autre, depuis peu, en Angleterre.

 

Rappelons que la vente de l'autre filiale européenne de GM, Opel, a aussi avorté; Fritz Henderson voulait la vendre au canadien Magna International. La vente d'Opel n'a pas eu lieu pour toutes sortes de raisons, mais le fait que le partenaire financier de Magna était une banque russe n'a pas aidé non-plus.

 

Un des véhicules de Spyker a une certaine notoriété. Il s'agit de la C8 Aileron. La compagnie des Pays-Bas affirme avoir 132 employés et elle a construit environ 25 autos durant la première moitié de 2009. Avaler Saab serait toute une bouchée: malgré son statut de petite firme automobile, Saab a 4500 employés et a produit 93 000 autos l'an dernier.

 

Geely dans le coup aussi?

 

Le constructeur chinois Geely, s'il se décide, est probablement un candidat plus sérieux: Geely est déjà en négociations très avancées avec Ford pour acheter l'autre suédois, Volvo, et prendre en même temps les deux constructeurs suédois pourrait avoir une certaine logique commerciale.

 

Geely avait eu quelques discussions avec GM il y a plusieurs mois, mais rien de sérieux n'en était sorti et Geely avait mis toutes ses énergies sur Volvo. Maintenant que les affaires avancent rondement de ce côté-là et que Saab est subitement redevenu disponible, Geely s'est fait demander plusieurs fois si elle pourrait faire une deuxième tentative.

 

«Qui sait?», a fini par répondre Lawrence Ang, un des haut dirigeants de Geely Automotive Holdings, lors d'une conférence de presse au terme de l'assemblée des actionnaires de la compagnie-mère Zhejiang Geely Holdings. «Les marchés européen et américain sont mal en point et offrent des occasions d'affaires», a-t-il dit.

 

Sources: AFP. Reuters